Nombreux sont les responsables politiques locaux et nationaux à faire l’autruche après la série d’émeutes urbaines qui a secoué Nantes du 3 au 15 juillet, après la mort d’un délinquant chevronné au Breil-Malville, Aboubacar Fofana. Secrétaire général de Debout la France et maire de Longué-Jumelles (49), Frédéric Mortier nous donne son avis. Sans langue de bois.
Breizh Info : Frédéric Mortier, nombre de Nantais blâment l’inaction des autorités qui ont laissé les émeutiers se défouler – avec comme résultat des centaines de voitures brûlées, des millions d’euros de dégâts aux bâtiments publics etc.
Frédéric Mortier : Il aurait fallu mettre en place un couvre-feu. Je l’ai fait dans ma commune [en 2012 pour les mineurs]. Longué-Jumelles, ce ne sont que 7000 habitants, mais c’était nécessaire pour mettre hors d’état de nuire deux bandes qui mettaient le feu à la commune. Et pourtant à l’époque j’ai eu droit au Figaro et Libé qui m’ont appelé pour me dire que je suis d’extrême-droite. A l’époque, l’État ne voulait rien entendre. Pour ma part, je ne comprends pas que le préfet et le maire de Nantes ne permettent pas aux forces de l’ordre d’agir.
Breizh Info : Ont-ils seulement les moyens de le faire ?
Frédéric Mortier : c’est une fusée à deux étages. D’abord il faut leur permettre d’agir, puis il faut leur donner les moyens de le faire. Il faut que les forces de l’ordre soient suffisamment armées et présentes pour maintenir l’ordre. Mais le problème est surtout politique.
Breizh Info : C’est à dire ?
Frédéric Mortier : Dans les grandes villes il y a des gens de gauche au pouvoir, élus avec les voix des quartiers donc ils ne vont certainement pas s’amuser à faire la loi. Jean-Marc Ayrault comme Johanna Rolland font la politique de l’autruche du coup, car ils ont peur de se faire cramer électoralement. Alors qu’il faut quand même remettre les choses au clair : le jeune homme tué par le policier est un délinquant chevronné, recherché par les forces de l’ordre. Il faut savoir si on laisse ou non les moyens aux forces de l’ordre d’intervenir et de maintenir l’ordre.
Breizh Info : La question peut se poser au-delà du cas d’espèce nantais ?
Frédéric Mortier : Bien sûr ! Ces émeutes sont juste représentatives d’une France où dès qu’il y a une émeute tout le monde recule, les responsables se disent que c’est bien qu’ils cassent, bref, ils cassent et tout le monde paie. La responsabilité est complètement diluée. Le cœur du problème, c’est qu’il faut dire les choses, sinon on n’y arrivera jamais.
Breizh Info : Comme nous avons pu le constater sur le terrain, les émeutiers sont essentiellement Nord-africains ou Africains, mais cette composante ethnique, bien qu’essentielle, n’apparaît nulle part dans la presse mainstream ou le discours des responsables politiques, bien que les français la constatent au quotidien. Qu’en pensez-vous ?
Frédéric Mortier : Il n’y a plus d’intégration possible, car il n’y a plus d’assimilation possible. En France on considère que l’intégration de gens en danger de mort est absolument logique, mais là on est dans le cas d’une immigration de masse qui ne permet plus l’intégration. Je suis enseignant, j’accueille des mineurs isolés étrangers [MIE], ils ne comprennent pas du tout notre culture, en plus ils sont installés dans des quartiers sensibles, bref on ajoute des problèmes aux problèmes. Il faut arrêter de se dire qu’on va accueillir tout le monde et que les socialistes arrêtent de culpabiliser tout le monde sur l’immigration comme le faisaient les curés à une certaine époque [les ténors des uns étant issus des JOC, JAC etc. organisés par les autres, rien d’étonnant, NDLA] Là encore on se voile la face et on refuse d’envisager les problèmes.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine