La Provence avait les quartiers nord de Marseille, l’Ile-de-France le « 9.3 », le Lyonnais Vaux-en-Velin et la Bretagne…pas grand-chose. Ce manque est réparé depuis le mardi 3 juillet. La Bretagne est désormais une région « moderne », grâce aux quartiers de Breil-Malville, Malakoff, Dervallières etc. qui ont fait de Nantes une métropole « normale ».
Avec les émeutes – en langage politiquement correct on dit « violences urbaines » – qui ont duré plusieurs nuits, la cité des ducs de Bretagne a accédé à la gloire médiatique. Et gratuitement, pas besoin des services de Jean Blaise, pas besoin d’un cabinet spécialisé dans l’événementiel. Du spontané avec des images propres à satisfaire BFMTV : des « jeunes » (sic) opérant cagoulés, des voitures qui brûlent, des bâtiments publics incendiés.
À la vérité, ne sont étonnés que ceux qui veulent bien l’être, tant la délinquance dans les « quartiers » nantais se trouve en constante progression. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il soit question de délits en tout genre. Ainsi, depuis quelque mois les fusillades sont devenues fréquentes. Voilà qui complique bien la vie de Johanna Rolland (PS), maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Lorsque Jean-Marc Ayrault (PS) en a fait son héritière, elle aurait gagné à faire jouer le droit d’inventaire. Oui pour la ville de Nantes mais non pour les secteurs à population d’origine souvent immigrée (Breil-Malville, Malakoff, Dervallières, Bellevue …) qui cumulent les problèmes. Elle aurait même pu songer à en faire des « zones franches » dont la « gestion » (sic) aurait été confiée aux barons locaux de la drogue. Les dealers auraient pu y faire régner l’ordre. Il est quand même plus sympa pour le maire de Nantes de s’occuper du pavage de la rue Crébillon que du « vivre ensemble » dans ces quartiers où la police ne fait pas la loi.
La responsabilité de Jean-Marc Ayrault
Il faut reconnaître que pendant le règne de Jean-Marc Ayrault (élu maire de Nantes le 18 mars 1989), on a beaucoup fait pour en arriver là. On peut même évoquer un choix politique de la part des socialistes. Car l’arrivée de ces populations allogènes présentait de nombreux avantages pour l’équipe Ayrault. A coup sûr, il y avait là un intérêt électoral alors que la clientèle traditionnelle de la gauche et du PS – classes populaires et prolétariat – se mettait à voter FN ou se réfugiait dans l’abstention. Les socialistes trouvèrent donc chez les immigrés un électorat de remplacement.
Autre préoccupation de Jean-Marc Ayrault : faire de Nantes une métropole de dimension « européenne ». Pour ce faire, une augmentation importante de la population s’imposait : les immigrés étaient donc les bienvenus. Ces populations furent parquées dans des barres construites dans ces quartiers périphériques. Évidemment il n’était pas question de les installer dans le très résidentiel quartier Canclaux, là ou habite JM Ayrault.
Et pour couronner le tout, il faut tenir compte de la mentalité « pro-immigrés » de la gauche. Libéraux culturels et économiques, ses dirigeants militent pour un monde « ouvert », avec la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Comme le Medef. Même combat. C’est Jean-Claude Michéa qui a le mieux résumé l’affaire dans son ouvrage Les mystères de la gauche (Climats) : « Le libéralisme économique (qui exige l’abolition par l’État de toutes les limites à l’expansion supposée « naturelle » du marché et de la concurrence) et le libéralisme culturel (qui exige l’abolition par l’État de toutes les limites au développement supposé « naturel » des droits de l’individu et des « minorités ») sont – d’un point de vue philosophique – logiquement indissociables. »
Devenue maire de Nantes en mars 2014, Johanna Rolland (PS) a continué sur cette voie avec les « migrants ». En faisant en sorte de maintenir le couvercle bien vissé sur la marmite, JM Ayrault et J. Rolland avaient réussi jusqu’à maintenant à sauver les apparences. Les moyens sont connus et sont pratiqués dans toutes les villes – de gauche et de droite – qui possèdent des quartiers « sensibles » : des associations – dirigées par les « grands frères » ou par des caïds locaux – ont pour mission de calmer le jeu. Il suffit que la municipalité pratique un arrosage « pertinent » en subventions pour que ça marche. Mais ces combines ne peuvent pas durer aussi longtemps que les impôts. La marmite finit par exploser. C’est ce qui s’est passé à Nantes.
Johanna Rolland avait donc de solides raisons de compter sur ses relais – salariés indirectement par la Ville –dans les cités pour arrêter la casse. Puisque « l’urgence c’est le retour au calme », elle faisait donc appel à « la force des bénévoles du tissu associatif nantais ». (Le Figaro, jeudi 5 juillet 2018). Il y aurait beaucoup à dire sur le statut véritable des « bénévoles » en question.
Bernard Morvan
Crédit photo : Breizh-info.com
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