Parmi les décisions du conseil municipal du 29 juin, on trouve la délibération n°64, qui consacre l’augmentation de la subvention municipale au Voyage à Nantes. Ce dernier n’est en effet pas seulement subventionné par Nantes et son agglomération, même s’il reste déficitaire malgré (ou parce que?) d’importants versements faits avec l’argent du contribuable.
« La Ville de Saint-Nazaire a apporte son soutien aux trois editions de la biennale d’Estuaire, qui ont permis l’installation de 29 oeuvres reparties sur les 12 communes de l’Estuaire de la Loire et initie une dynamique touristique nouvelle a l’echelle du pole metropolitain Nantes/Saint-Nazaire », commence la délibération.
Dynamique touristique dont on cherche toujours le début puisque dans une autre délibération – qui concerne le SNAT (Saint-Nazaire Agglo Tourisme) on apprend que les sites touristiques nazairiens connaissent une fréquentation stable (-0.08% sur 2017), et que les croisiéristes, quand ils débarquent, visitent « plutôt La Baule, Pornichet, le centre-ville et le marché de Saint-Nazaire ». « Les oeuvres de la collection installees a Saint-Nazaire sont ≪la Suite de Triangles≫ de Felice Varini et ≪Le Jardin du Tiers Paysage≫ de Gilles Clement », rappelle la délibération.
Problème, le coût des œuvres ne cesse d’augmenter avec la multiplication des œuvres « pérennes » dont il faut louer les emplacements et assurer la maintenance. Ainsi, selon les chiffres présentés par Estuaire, « la prévision des dépenses de fonctionnement pour l’ensemble de la collection des œuvres pérennes d’Estuaire » est de 496.730 € pour la maintenance et les loyers, et 628.933 € en tout. Ladite charge ne cessera évidemment d’augmenter avec l’agrandissement de la « collection ».
La délibération donne au passage une intéressante définition de la vocation du Voyage à Nantes, que nous ne pouvons résister à ne pas vous donner in extenso. Sans commentaires. « Le Voyage à Nantes est une structure née de la volonté politique de Nantes Métropole et de la Ville de Nantes de franchir une nouvelle étape pour s’imposer dans le concert des villes européennes et mondiales, notamment en termes touristique. Un des objectifs est de gagner en lisibilité grâce à un seul acteur ».
Visibilité qui n’est maintenue que grâce aux contribuables, comme le rappelle la délibération : « A l’issue de la dernière édition de la manifestation, la société publique locale « Le Voyage à Nantes a ainsi sollicité le Département, la Région, Nantes Métropole, la ville de Saint Nazaire ainsi que les communautés de communes concernées, pour le financement des charges d’amortissement, de maintenance et de valorisation touristique des oeuvres ».
La municipalité socialiste de Saint-Nazaire a en tout cas mordu à l’hameçon – d’autant plus facilement que ce n’est pas ses moyens que le maire David Samzun engage – et a augmenté sa subvention. Celle-ci, qui s’élevait à 30.000 € entre 2014 et 2017, sera maintenant de 40.000 € en 2018. Une somme qui sera probablement amenée à être augmentée, car le coût d’entretien de la « collection » d’Estuaire ne cesse logiquement d’augmenter à chaque « oeuvre » mise en place.
Louis Moulin
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