Le secteur du transport maritime est un univers très masculin. C’est un fait. Une réunion sur la parité dans le domaine a tenté de bousculer la donne. Est-ce possible ?
2 % de la main d’œuvre
Si les femmes sont désormais bien présentes dans de nombreux métiers, il est des domaines d’activités qui leur ouvrent plus difficilement leur porte. Et qui, parfois, ne parviennent pas à séduire ces dames malgré leur bonne volonté.
La marine marchande fait partie de ceux-là. À l’heure actuelle, on ne recense pas plus de 2 % de femmes dans la main d’œuvre disponible en ce qui concerne la flotte des navires de l’Union européenne. Un chiffre qui n’est pas du goût de cette UE qui a fait de l’égalité des sexes l’une de ses valeurs fondamentales.
Discussions de professionnels
Cette question de la représentation de la gente féminine à bord des navires marchands européens a été discutée le 26 juin dernier par la Fédération Européenne des Travailleurs des Transports (ETF) et l’Association des Armateurs de la Communauté Européenne (ECSA). Outre les représentants de ces deux organismes, des membres de la Commission européenne et du Conseil économique et social européen étaient présents. De même que des universitaires et d’autres professionnels du shipping.
Comment tendre alors davantage vers la parité et améliorer l’attractivité du métier ? Les intervenants ont abordé la question de la formation et du recrutement des femmes mais aussi le développement de leur carrière. Des thèmes récurrents qui ne résolvent toutefois pas l’équation.
« Diversité des genres »
Selon Martin Dorsman, le secrétaire général de l’ECSA, pour parvenir à « la mise en place de clusters [NDLR : pôle de compétitivité] maritimes forts, prospères et socialement durables en Europe, la diversité des genres devrait être un principe directeur comme moyen d’attirer et de retenir de nouveaux talents dans l’industrie maritime ».
Et d’ajouter : « Les femmes qui occupent des postes de direction peuvent aider à faire comprendre à l’ensemble du secteur que les femmes ont leur place dans ce domaine traditionnellement dominé par les hommes ».
Réalité du terrain
Toutefois, ces déclarations bien intentionnées mais teintées de novlangue semblent coupées de la réalité de la vie à bord. Un décalage d’autant plus surprenant qu’il émane de professionnels du secteur.
Avec des embarquements au long cours dont la durée dépasse toujours très fréquemment les deux mois, la marine marchande reste une activité très atypique quant à la vie de famille. De plus, quoi qu’en disent les bonnes âmes, la promiscuité du bord reste une chose assez compliquée à gérer pour une femme embarquée, même à un poste d’officier.
Quant à la carrière, la question de la grossesse est aussi problématique, que ce soit pour assurer une relève comme en cas de complications en mer. Autant de faits qui, quoi que l’on en pense, sont à prendre en compte pour les armateurs, comme pour les femmes qui pourraient être tentées par le grand large.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC/U.S. Navy photo by Photographer’s Mate Airman Rob Gaston)
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