Ce week-end, la diaspora turque de France était conviée à voter pour l’élection présidentielle en Turquie. En Bretagne et dans l’ouest, comme dans toute la France, les turcs ont voté massivement pour le président turc sortant, Recep Tayyip Erdogan.
Ainsi, les chiffres publiés font état de 65,3% des suffrages (6483 voix) accordées au Président sortant pour le bureau de vote de Nantes. Derrière Lyon et Strasbourg, mais devant Paris ou Marseille, Nantes a donc suscité une forte adhésion à Erdogan, le deuxième candidat Selahattin Demirtaş (candidat pro kurde en détention préventive actuellement) arrivant avec seulement 18,9% des voix (1875 voix) et Muharrem İnce complétant le podium (1380 voix, 13,9%).
Au total, ce sont 330 000 ressortissants turcs qui sont inscrits sur les listes de l’ambassade de Turquie en France et qui étaient invités à voter du 7 au 19 juin. A noté que le score important du candidat pro kurde – beaucoup plus important qu’en Turquie – s’explique par la présence d’une forte communauté kurde en France.
Contacté pour avoir une réaction sur cette élection, Ali Dere, président de l’Association cultuelle et culturelle turque de Quimper, n’a pas souhaité faire de commentaire.
A noter également que si l’on regarde la diaspora turque dans le monde, Erdogan l’emporte en France, Allemagne, en Norvège, en Suisse, en Autriche et en Suède, mais se retrouve largement battu aux Etats-Unis, au Canada, en Russie, en Pologne, en Ukraine, en Italie …
Le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi été réélu dès le premier tour, dimanche 24 juin, pour un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés, venant à bout d’une opposition pourtant revigorée. Islamiste, conservateur, partisan de la renaissance de l’empire ottoman, il s’agit d’un des hommes forts sur la scène politique mondiale aujourd’hui.
Plus de 56 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour la présidentielle mais aussi pour les législatives. M. Erdogan briguait un nouveau mandat après quinze ans de règne. Le président de la Commission électorale (YSK) a confirmé la victoire du chef de l’Etat sortant dans la soirée. « D’après les résultats, il apparaît que Recep Tayyip Erdogan a remporté la majorité absolue des voix valides », ce qui lui permet d’être réélu au premier tour, a indiqué le chef du YSK, Sadi Güven, lors d’un point presse à Ankara. D’après l’agence de presse étatique Anatolie, M. Erdogan est arrivé en tête de la présidentielle avec un score de 52,5 % après dépouillement de plus de 99 % des urnes, et l’alliance dominée par l’AKP menait avec 53,61 % dans le volet législatif du scrutin.
Son principal concurrent, le social-démocrate Muharrem Ince, arrive en deuxième position de la présidentielle avec 30,7 % voix, tandis que l’alliance anti-Erdogan formée par plusieurs partis d’opposition pour le volet législatif du scrutin récolte 34 %, d’après les résultats partiels publiés par Anatolie.
Citant un poète turc, R. Erdogan avait déclaré en 1999 : « Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques , les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats ». Le voir descendre les marches de son palais entouré de soldats habillés dans des uniformes de toutes les époques de l’empire ottoman contraste énormément avec la photo d’Emmanuel Macron au milieu des « artistes » venus animer l’Elysée lors de la fête de la musique, le 21 juin dernier.
Peut-être la différence entre une civilisation forte qui a décidé de compter et de peser dans le monde, et une civilisation faible, qui s’éteint petit à petit …
Crédit photo : flickr (cc)
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