Le PLUM, c’est le plan local d’urbanisme métropolitain, voté en avril dernier pour la période 2019-2030. Et qui prévoit tout de même 75.000 habitants de plus et 6000 logements neufs par an dont un tiers de locatifs sociaux. Vanté par Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, comme un exemple de « co-construction » avec les habitants et de démocratie participative, il n’a guère attiré les foules cependant lors de sa phase de concertation.
Voyons plutôt. Le bilan du PLUM revient sur la concertation : 298 contributions ont été reçues sur les registres papier, et 900 par courrier dont 818 liées à des changements de zonages. Parmi elles, « de nombreuses demandes de classement en zone constructible », relève le rapport qui précède la délibération. Le site web n’a reçu lui que 22 162 visiteurs de début 2015 à fin 2017 – pour 225 contributions déposées. La presse locale y a consacré 348 articles pourtant, toujours d’après le rapport, et la presse nationale – dont Le Moniteur et L’Informateur judiciaire (!)… quatre.
Il y a eu 24 réunions publiques. Celles liées au PADD (projet d’aménagement durable) ont réuni 1 663 participants dont 130 pour celle de Nantes. Pour la partie réglementaire, il y a eu 2 344 participants dont 150 à Nantes. Les 25 ateliers ont réuni 1 100 participants, soit 44 en moyenne. Les 8 balades urbaines, 224 participants. Les 24 ateliers d’application territoriale des règles émises, 338 participants. Les six ateliers « trame verte et bleue », 300 à peine. L’atelier « Orientation aménagement programmation Loire » 150 participants.
Et encore, le document ne fait pas l’aumône de préciser s’il s’agit de participants différents ou si le même noyau dur s’est coltiné tous les ateliers, balades et autres réunions – ce qui est probable en partie. C’est comme pour la collecte de l’Arbre aux Hérons boudée par les Nantais, le sondage grandeur nature qu’était la participation citoyenne au PLUM semble avoir été là encore un camouflet pour la majorité socialiste à Nantes.
Tout ça pour une métropole qui totalise 630 372 habitants (en 2015) dont 303 382 à Nantes. Si bien que si l’on estime que tous les visiteurs du site sont des habitants de la Métropole – ce qui est très peu probable – alors 3,5% seulement des habitants de Nantes Métropole se sont intéressés au PLUM. Et… 0,26% seulement si on met bout à bout les contributions reçues sur les registres, par courrier et sur le site internet.
Tout ça pour des enjeux grandioses : 60 000 emplois supplémentaires d’ici 2030 – on se demande comment puisque les voitures sont bannies des centre-bourgs et que les usines sommées quitter les zones urbanisées pour laisser place à des cages à poules pour bobos. Mais encore 72% de déplacements alternatifs à la « voiture-conducteur », ce qui signifie que le parti-pris politique anti-voitures (et donc anti-travailleurs ou clients issus de la périphérie) n’est pas près de s’arrêter, une diminution de moitié d’émission des gaz à effet de serre par rapport à 2003, une production des énergies renouvelables multipliée par trois… et 10 000 hectares de zones agricoles protégées. Puisque l’agriculture représente aujourd’hui 358 exploitations dont 48 bio et 1 644 emplois tout de même.
Louis Moulin
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