12-03-2014 – 10H00 Vannes (Breizh-info.com) – On peut parler de véritable révolution. Aux élections municipales, le Front National présente des listes dans des villes moyennes de Bretagne.
C’est le cas de Vannes. Bien sûr, on fait avec les moyens du bord et les « vraies gens » manquent souvent à l’appel. La liste n’est donc pas le reflet de la population vannetaise mais d’une fraction de celle-ci. Avec trois couples, une douzaine de retraités, dont plusieurs de la Défense nationale, et quatre mères au foyer, on a déjà composé la moitié de la liste qui compte 45 candidats.
Faute d’une réelle implantation militante (c’est d’ailleurs toujours le cas dans de nombreuses villes bretonnes, ce qui s’ explique en partie par les violences et les menaces de l’extrême-gauche à l’encontre des militants, des locaux ou des activités menées), le Front National n a semble t’-il pas été en mesure de recruter dans le quartier HLM de Ménimur où pourtant, se trouvent les gros bataillons de l’électorat frontiste (ouvriers, employés, chômeurs notamment).
La tête de liste est, elle-même, le parfait reflet de ce déséquilibre : catholique pratiquant, ancien militaire, « Bertrand Iragne ressemble aux Vannetais« , selon les responsables départementaux du FN. C’est vrai dans le vieux Vannes, ça l’est moins dans les quartiers populaires.
Ancien adhérent de l’UMP, M. Iragne donnera forcément un tour « droitiste » à sa campagne, alors que son parti se développe désormais sur des bases « populistes ».
Un pari donc pour M. Iragne, mais qui pourrait réussir : Vannes est une ville ancrée à droite. Le Maire sortant, David Robo (UMP) a succédé à François Goulard (UMP), actuel président du conseil général du Morbihan, lequel a été nommé maire de Vannes par Raymond Marcellin (UDF). Ce dernier, parachuté en Bretagne aux élections législatives de novembre 1946 et élu grâce à la proportionnelle, collectionnait les casquettes : conseiller général, député et parfois ministre.
Le « boss » du Morbihan, l’autorité indiscutée, avec comme « Premier ministre », son directeur de cabinet, Yves Carof. Tous les deux commandaient, les élus obéissaient. A cette époque, il était bien vu d’appeler Raymond Marcellin « Monsieur le ministre », « le ministre a dit » expliquait Yves Carof à ses interlocuteurs conseillers généraux et maires…
Pour pouvoir se maintenir au second tour, « Vannes Bleu Marine » doit franchir la barre des 10% des suffrages exprimés. Au premier tour de la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait obtenu 11,07% des voix à Vannes. Mais cette dernière savait donner une tonalité sociale à son discours, ne se limitant pas à la rhétorique « insécurité » et « immigration » que M. Iragne et ses amis semblent avoir du mal à dépasser.
L’insécurité à Vannes, notamment pour les militants politiques, est néanmoins au coeur de la campagne municipale, puisque par trois fois, la permanence du Front National a été dégradée ces dernières semaines, avec pour point d’orgue vendredi dernier, où une colistière se trouvant dans la permanence s’est vu jeté un objet métallique au visage par un individu appréhendé par les forces de police et seulement qualifié « d’instable psychologiquement » par ces derniers.
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2 réponses à “Vannes. Le Front National peine à incarner son électorat.”
RBM = Caca !
Les défenseurs de l’identité bretonne et de l’ancrage local voteront pour Bertrand Deléon et sa liste « Gwened 2014 » aux municipales, à Vannes. Les partis jacobins n’ont pas leur place chez nous.
** Pour pouvoir se maintenir au second tour, « Vannes Bleu Marine » doit franchir la barre des 10% des suffrages exprimés. Au premier tour de la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait obtenu 11,07% des voix à Vannes. **
Finalement, la municipalité sortante a eu 53% des voix, et il n’y a pas de second tour. Le FN a obtenu 9,75 des voix, et obtient 2 sièges au conseil municipal.
** catholique pratiquant, ancien militaire, « Bertrand Iragne ressemble aux Vannetais« , selon les responsables départementaux du FN. **
En fait, il a l’air nord-africain. Quand on sait en plus que la famille Le Pen s’oppose à l’identité bretonne et que le Front National est devenu le « mouvement bleu Marine » (sic!) comme si c’était un groupe de supporters de Marine, ça devient vraiment dur de voter pour eux. On a beau avoir de la bonne volonté…
** Ancien adhérent de l’UMP, M. Iragne donnera forcément un tour « droitiste » à sa campagne, alors que son parti se développe désormais sur des bases « populistes » / la rhétorique « insécurité » et « immigration » que M. Iragne et ses amis semblent avoir du mal à dépasser **
Bref, il aurait mieux valu qu’il essaye de se trouver une place sur la liste de l’équipe du maire sortant (par exemple, à la place de Latifa Bakhtous), et que le FN se trouve un autre candidat à Vannes, un peu plus breton, et plus solidaire des « Bretons d’en bas », qui sont les premières victimes du Grand Remplacement, et qui sont le plus à même de s’y opposer.