Avez-vous de l’éloquence ? Et si l’art de manier le verbe était une arme imparable dans bien des situations de la vie, à commencer par les relations professionnelles ? Car, si l’écrit est à la dérive, l’oral laisse aussi fortement à désirer dans notre société.
Qu’est-ce que l’éloquence ?
Le terme, souvent utilisé à tort et à travers, désigne le talent de bien parler, de persuader et de convaincre par la parole. L’éloquence est cette verve efficace qui, au-delà de son esthétisme de forme, n’en est pas moins redoutable sur le fond. Elle offre alors à celui qui la maîtrise la possibilité « d’avoir toujours raison ».
C’est donc ce maniement habile de la rhétorique qui permet d’influencer son interlocuteur dans ses opinions mais également dans ses émotions et ses décisions. L’individu éloquent n’en oubliera pas pour autant d’adapter la teneur de son propos à son public dans le but de parvenir à ses fins.
Trois formes distinctes…
Traditionnellement, l’éloquence se décline sous trois formes de discours. Tout d’abord, le genre judiciaire qui est un type principalement utilisé par les avocats dans le cadre d’un procès. Que ce soit pour accuser ou pour défendre. Le discours s’articule alors autour des notions de juste et d’injuste afin de conduire vers l’établissement de la vérité, réelle ou supposée.
Ensuite, il existe le genre délibératif. Un style familier de la classe politique puisqu’il est employé dans les assemblées et ce, dans un contexte de prise de décisions. Une éloquence qui viendra ainsi répondre à la question « que faire ? » en tentant de convaincre l’auditoire quant aux moyens à mettre en œuvre.
Enfin, reste le style démonstratif. L’orateur est là généralement dans le registre de l’éloge ou du blâme. Un discours qui ne manque pas de superlatifs et dont la visée émotionnelle est évidente.
Et trois finalités différentes
En plus des formes, l’éloquence a également des finalités diverses. Le but émotionnel que nous venons de mentionner contribue à la persuasion via un recours aux émotions et aux sentiments. C’est ici qu’intervient la notion de séduction.
L’une des autres finalités est, cette fois, la conviction. Un cas où c’est la raison qui est convoquée par l’usage d’arguments logiques et d’un raisonnement rigoureux.
Quant à la troisième ambition, il s’agit aussi de plaire. Un aspect esthétique non négligeable qui doit apporter un plaisir d’écoute au destinataire du message et le maintenir en éveil tout au long du discours.
Utilité contemporaine
Par ailleurs, les concours d’éloquence, dans les grandes écoles notamment, se sont multipliés ces dernières années. Un retour en grâce de l’oral que certains s’empresseront de juger comme conforme à une époque où les apparences et la communication occultent un manque de profondeur général.
Mais, ne peut-on pas y voir là une formidable opportunité pour les esprits vifs et les débrouillards du verbe ? À l’heure où les bac+5 se bousculent dans l’indifférence pour un poste et où l’écrit s’appauvrit progressivement, être à l’aise à l’oral pourrait bien devenir la première des qualités pour un entretien d’embauche. Un phrasé convaincant, persuasif et bien rythmé serait désormais plus décisif et remarquable qu’un long CV semblable à mille autres.
Une éloquence qui, au-delà d’un bureau de recruteurs, sera tout aussi utile pour négocier une augmentation de salaire, convaincre un client dans la signature d’un contrat ou encore tenter de séduire le/la futur(e) élu(e) de votre coeur. La superficialité a parfois du bon !
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