Une récente publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture nous apprend que l’industrie de la pêche est la filière où les pratiques de fraudes alimentaires sont les plus fréquentes.
Problème croissant
Le rapport en question a été rédigé par la division FAO (Food and Agriculture Organization) de l’ONU au début du mois d’avril. Le document évoque la fraude alimentaire dans l’industrie de la pêche. Des pratiques qui se répandraient de plus en plus dans un secteur jugé comme « particulièrement vulnérable » par les experts.
Selon le document, réalisé par le professeur Alan Reilly, ancien directeur général de l’Autorité irlandaise de sécurité sanitaire des aliments, le problème de ces fraudes serait d’envergure internationale. Ainsi, la falsification des étiquetages et la substitution d’espèces sont des pratiques régulièrement constatées.
Menaces pour la santé
En s’appuyant sur plusieurs enquêtes, le rapport de l’ONU met en lumière l’importance de ces dérives. Une récente étude menée par les autorités italiennes a, par exemple, démontré que 22,5 % des produits de la pêche étaient mal étiquetés. Cette négligence étant par ailleurs la plus fréquente parmi les céphalopodes (comme les calmars et les poulpes) et les importations asiatiques.
Le professeur Reilly décrit ensuite l’impact de la fraude alimentaire sur la santé publique. Une santé qui serait menacé lorsque des espèces de poissons toxiques sont substituées à des espèces non toxiques. De même, les risques sanitaires sont tout aussi présents lorsque des espèces d’élevage provenant de cours d’eau pollués sont substituées aux poissons marins.
Et les gouvernements ?
Dans cette situation, les regards se tournent automatiquement vers les pouvoirs publics. Quelles mesures peuvent prendre les autorités politiques comme les industriels face à certains acteurs de la filière pêche qui paraissent bien peu scrupuleux ? C’est la santé de la population mondiale qui est en jeu !
Il apparaît cependant clairement que, dans certaines régions du monde, les gouvernements n’ont ni la volonté, ni même parfois les moyens, de mettre un terme à ces fraudes. Le développement du commerce électronique et des ventes de poissons en ligne offre également des opportunités supplémentaires pour les fraudeurs de déjouer les règlements.
L’ADN comme solution ?
De plus, les systèmes de traçabilité actuels, basés sur des preuves écrites, sont désormais facilement falsifiables par les contrevenants. De récents exemples de fraudes en ont apporté la preuve.
Par ailleurs, le rapport présente les codages à barres d’ADN comme un outil prometteur contre la fraude alimentaire. Une technique qui, avec l’avènement des méthodes d’identification moléculaire, comme le séquençage de la prochaine génération, permettrait une plus grande transparence dans la commercialisation du poisson, notamment sur ses origines.
Bien que ces outils potentiels sont toujours dans leur phase d’essais actuellement, la génétique pourrait bien être la seule piste à développer pour enfin stopper des pratiques qui, ne l’oublions pas, peuvent s’avérer mortelles.
Crédit photo : Pixabay (CC0/sharonang)
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