Supprimée lors de la réforme territoriale de 2015, l’Alsace pourrait bien faire son retour. Sous la forme d’un département unique. C’est ce qu’a laissé entendre Emmanuel Macron.
Grand Est
C’était en 2014. L’annonce du redécoupage des régions administratives de l’Hexagone suscitait un espoir chez les Bretons. Qui en seront pour leurs frais comme à l’accoutumée. Malgré trois manifestations à Nantes en moins de six mois, la réunification tant attendue de la Bretagne dans ses frontières historiques n’aura pas lieu.
Un nouvel espoir déçu tandis qu’en Alsace, les défenseurs de la région se battirent bec et ongles pour que ce pays si particulier ne soit pas fondu dans un Grand Est aussi vaste que vague. Peine perdue. L’Alsace disparaît des radars et ne subsistent plus alors que les deux départements la constituant : le Haut-Rhin et le Bas-Rhin.
Moindre mal
Passer désormais maître dans l’art de ménager la chèvre et le chou, Emmanuel Macron pourrait bien redistribuer les cartes. Et, par là même, redessiner celle du Grand Est. Mais en interne seulement.
Alors qu’il était interviewé par les quotidiens Dernières Nouvelles d’Alsace et Vosges Matin le mercredi 18 avril, le président de la République a considéré que l’on pouvait « tout à fait imaginer » une fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin « pour créer un grand département d’Alsace au sein de la région Grand Est ».
Sur sa lancée, le chef de l’État a aussi avancé que ce nouveau département d’Alsace pourrait « passer des conventions pour obtenir au sein de cette région (Grand Est) des compétences dont il apparaît, à la région et aux départements, que ce serait plus pertinent ».
Elsass frei ?
Toutefois, en bon adepte du « En même temps » , Emmanuel Macron a vite mis des limites à cette petite émancipation alsacienne. Même si le département d’Alsace venait à être créé, il resterait sans conditions dans le giron de la région Grand Est. « Qu’il y ait une réflexion pour qu’existe une identité alsacienne qui s’inscrive dans la région Grand Est, oui. Qu’il y ait une séparation au sein de la région Grand Est, non ».
Au début du mois de février 2018 déjà, le préfet de la région Grand Est Jean-Luc Marx avait été chargé par le Premier ministre de conduire une « réflexion sur l’avenir » de l’Alsace. Il est vrai que la disparition du nom de ce territoire historique en 2015 est restée en travers de la gorge de nombreux élus comme d’une grande partie de la population. Pour les Alsaciens de souche tout du moins.
Le rapport des conclusions du préfet est attendu pour le 20 juin. Reste à savoir quelle place occupera la prise en compte des patries charnelles dans les priorités du gouvernement.
Photo : Wikimedia Commons (CC)
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