Quand le service public français fait dans le Fake News, il ne fait pas semblant : ainsi France Info titrant, le 10 avril dernier : « Le Japon commence lentement à s’ouvrir aux migrants ». C’est ce qu’on appelle une Fake news, une fausse information, voici pourquoi.
« Le Japon connaît actuellement une pénurie de bras. Une idée fait son chemin : recruter des réfugiés.» écrit le journaliste idéologiquement mal intentionné. Car les faits balaient le fantasme du journaliste, qui l’écrit lui même en plus : « 20 000 migrants ont fait une demande d’asile en 2017. 20 ont été acceptés. »
C’est à dire 0,1% des demandes acceptées. On est à des années lumières des chiffres de l’Europe de l’Ouest.
Derrière cette fausse information, une volonté manifeste, celle de faire croire qu’y compris les pays les plus réfractaires à l’immigration y deviendraient favorables pour compenser le vieillissement de population ou le manque de main d’oeuvre.
En février 2018, dans un article intitulé « Demandes d’asile : le Japon continue de durcir sa politique » le journal Libération écrivait :
Fin décembre, le gouvernement japonais annonçait vouloir limiter les permis de travail pour les demandeurs d’asile à partir de 2018. En effet, jusqu’à présent, les demandeurs d’asile étaient encore autorisés à travailler durant l’examen de leur dossier. De peur que certains n’abusent de ce système, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Plus aucun demandeur d’asile ne sera autorisé à travailler au Japon. Selon l’Office national de l’immigration, si les chiffres officiels de demandes d’asile augmentent autant, c’est parce qu’il y a des «faux réfugiés» parmi les candidats : des personnes qui introduisent des demandes pour chercher un travail au sein de la troisième puissance mondiale et non parce qu’ils craignent d’être persécutés dans leur propre pays.
Actuellement, il est pratiquement impossible de se rendre au Japon autrement que dans le cadre d’un stage. Certains programmes sont prévus pour les étudiants et les réfugiés mais au final, pratiquement aucun des demandeurs n’obtient de visa.
Pour pallier son vieillissement et le manque de main d’œuvre (le plein emploi est une quasi réalité au Japon avec 2,8% de chômage) , le Japon n’entend pas liquider sa population et la mélanger avec d’autres peuples – comme certains remplacistes et responsables économiques intéressés en Europe de l’Ouest veulent absolument le faire. Le pays semble en effet privilégier la robotisation notamment, et l’exploitation par l’homme de nouvelles technologies, pour relevé son défi démographique au 21ème siècle.
Et des exemples, il en existe déjà : en 2017 on pouvait lire sur un excellent article de Numerama sur la question : « Une assurance a annoncé en début d’année son intention d’employer une IA pour remplacer quelques dizaines de ses salariés ; l’opérateur téléphonique Softbank a ouvert l’an dernier une boutique où les vendeurs sont faits de rouages et de câbles électriques. Il y a également des voitures autonomes qui sont expérimentées, tandis que l’agriculture lorgne de plus en plus du côté des robots fermiers. Quant aux secours, la catastrophe de Fukushima a donné un coup d’accélérateur aux robots secouristes.»
Fin 2015, une étude menée au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni a affirmé que les robots seront susceptibles d’occuper près de la moitié des emplois actuels en 2035.
Loin de « commencer à s’ouvrir aux migrants » (à ce sujet, et pour de vraies raisons humanitaires, entre 1981 et 2011, le gouvernement japonais avait accueilli 11 319 réfugiés de l’Asie du sud-est et 598 en provenance d’autres régions du monde) le pays du soleil Levant semble donc se tourner vers la robotisation, et chercher d’autres solutions pour satisfaire les besoins de sa population et de leur descendance.
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