L’association Sea Shepherd France est vent debout : de Pléneuf Val André à La Rochelle, l’ONG militante spécialiste des milieux marins, fait le recensement des dauphins échoués sur les côtes cet hiver : les chiffres sont édifiants, les dauphins, espèce pourtant protégée, s’échouent sur les côtes par dizaines.
Les dauphins qui vivent au large des côtes Bretonnes sont victimes, selon l’Association, des filets de pêche : les dauphins échoués présentent en effet des blessures et des mutilations typiques, comme les queues ou les ailerons coupés. Lorsque les mammifères sont pris dans les filets de pêche, les pêcheurs n’ont pas d’autres moyens que de couper la queue ou les ailerons pour libérer le filet de la prise qui est bien sûr invendable. On n’ose imaginer le suppplice que va vivre le mammifère après cette mutilation à vif, son corps finissant sur les plages bretonnes et vendéennes, amenés par les vents d’Ouest et les courants.
Dans la seule nuit du 11 au 12 Mars, les corps de 16 dauphins ont été retrouvés entre St Hilaire de Riez et Jard sur Mer. Plus de 800 ont été retrouvés sur la façade Bretonne et Vendéenne en 2017, contre 558 en 2016 et 191 en 2015. Un autre pic de mortalité et d’échouage a été observé en 2013 mais ne culminait qu’à 470 dauphins morts.
Le problème devient sérieux et agite le monde scientifique : « Le seuil de mortalité infligée aux dauphins qui ne devrait pas être dépassé sur toute une année est dépassé en un mois seulement« dit Vincent Ridoux, le Directeur de l’Observatoire scientifique Pélagis – CNRS basé à La Rochelle. Willy Dabin, ingénieur chez Pélagis au CNRS, confie publiquement qu’ »on observe que 90% des cadavres portent des marques significatives de captures dans des filets, de mort agonique en profondeur, pris au piège des filets, d’ailerons et de queues coupées, rostre cassé… »
Face à cette situtaion alarmante, les scientifiques Rochelais de Pélagis ont amorcé un dialogue avec les patrons pêcheurs pour trouver des solutions lors des chalutages. Et Sea Shepherd de son côté a monté des patrouilles sur le littoral et interpelle le Ministère des Pêches à travers une pétition que vous pouvez signer ici.
A l’aide des chiffres présentés par les scientifiques, l’association précise : avec 3500 à 10 000 dauphins tués annuellement sur ses côtes, la France tue plus de dauphins que les Iles Féroé ou le Japon, et fustige l’omerta qui nuit à la prise de conscience de la situation.
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