« De Calais à Douarnenez, avec les migrants et ceux qui les soutiennent » titre cette semaine un reportage long format (27 minutes) de France 3 Bretagne, reportage bilingue breton/français qui met à l’honneur sans aucun regard critique l’accueil des migrants en Bretagne.
Voici comme ce reportage est présenté :
« La situation des migrants dans la jungle de Calais – le plus grand bidonville d’Europe en 2016 – a soulevé l’indignation générale. En Bretagne, les citoyens sont nombreux à réagir. Des collectes s’organisent, des associations se créent, des bénévoles s’engagent sur le terrain aux côtés des réfugiés. C’est cette incroyable mobilisation citoyenne en Bretagne que ce documentaire met en images. De Calais à Paris, de Douarnenez à Rennes, en passant par le Trégor, les pays de Quimperlé, de Brest ou le pays Bigouden… on suit les chemins plein d’embuches des demandeurs d’asile dans l’Hexagone qui, grâce aux bénévoles, (re)découvrent les joies simples de la vie.».
L’indignation générale, le parcours plein d’embuche, un langage pas militant du tout …
Et qui pose donc la question du respect de la neutralité politique dans le service public, France 3 Bretagne étant une des antennes de France Télévisions.
Petit rappel :
En août 2000, un article 43-11 a été introduit à l’égard du « secteur public », par lequel il est désormais posé – dans la complexité d’une rédaction ne voulant rien oublier des missions de service public – que les sociétés de programme de radio et de télévision du secteur public « poursuivent, dans l’intérêt général, des missions de service public. Elles offrent au public, pris dans toutes ses composantes, un ensemble de programmes et de services qui se caractérisent par leur diversité et leur pluralisme, les exigences de qualité et d’innovation, le respect des droits de la personne et des principes démocratiques […]. Elles présentent une offre diversifiée de programmes […] dans les domaines de l’information, de la culture, de la connaissance, du divertissement et du sport. Elles favorisent le débat démocratique, les échanges entre les différentes parties de la population ainsi que l’insertion sociale et la citoyenneté. Elles mettent en œuvre des actions en faveur de la cohésion sociale, de la diversité culturelle, de la lutte contre les discriminations, les préjugés sexistes […]. Elles proposent une programmation reflétant la diversité de la société française. Elles assurent la promotion de la langue française et, le cas échéant, des langues régionales et mettent en valeur la diversité du patrimoine culturel et linguistique de la France. Elles concourent au développement et à la diffusion de la création intellectuelle et artistique et des connaissances civiques, économiques, sociales, scientifiques et techniques ainsi qu’à l’éducation à l’audiovisuel et aux médias […]. Elles assurent l’honnêteté, l’indépendance et le pluralisme de l’information ainsi que l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion […] ».
Avez vous vu dans ce reportage interrogés des personnes hostiles ou sceptiques – et il y en a en Bretagne – sur l’accueil de migrants ? Le pluralisme de l’information n’est donc pas respecté – ce qui ne choquerait pas si cela n’émanait pas encore une fois du service public, pour lequel chaque citoyen paye une redevance chaque année.
Une simple recherche « migrants » sur le site de France 3 Bretagne témoigne d’ailleurs d’un non respect total de la neutralité que l’on attend d’une chaine du service public.
Ce n’est de toute façon que monnaie courante avec cette chaine de télévision, voir nos articles ci-dessous :
France 3 Bretagne : la langue bretonne au service de l’immigration ?
« Mineurs isolés étrangers » : un « débat » sans contradicteur sur France 3 Pays de la Loire
A cette heure toutefois, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), organisme non élu démocratiquement et pourtant chargé de veiller notamment aux missions de service public, n’a pas été saisi.
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