En Irlande, l’accueil de migrants ne fait pas l’unanimité. Comme en témoigne le village de Lisdoonvarna, dans le Comté de Clare. Le gouvernement irlandais se heurte ainsi à la volonté de la population locale.
115 migrants dans un hôtel
À l’instar de la France, l’Irlande s’est vue attribuée un quota de demandeurs d’asile à accueillir. Mais la répartition souhaitée par un gouvernement irlandais particulièrement zélé entraîne des grincements de dents sur le terrain. Ainsi, à Lisdoonvarna, les 300 habitants de ce petit village de la côte ouest se sont prononcés contre l’arrivée de 115 migrants dans leur bourgade.
L’ensemble de ces individus doit être logé à l’hôtel King Thomond. Hôtel dont le propriétaire s’est porté volontaire pour assurer leur accueil. Seulement voilà, un scrutin sur la question a eu lieu le 28 février dernier à Lisdoonvarna. Et le résultat est sans appel puisque 93 % des votants (soient 197 personnes) ont signifié qu’ils ne voulaient pas de ces migrants dans leur village. Pas plus de 15 bulletins étaient quant à eux favorable à l’accueil de cette nouvelle population.
Fausses excuses, vrai refus
Un vote qui vient mettre un sérieux coup de frein à l’implantation de ce nouveau centre pour demandeurs d’asile dans ce coin d’Irlande. Les premiers doivent ainsi arriver à Lisdoonvarna dans les jours qui viennent.
Mais les autorités vont logiquement revoir à la baisse le nombre de 115 migrants. Ceci afin de tenir compte de la volonté des habitants. Ces derniers se plaignent par ailleurs de ne pas avoir été consultés par l’Agence d’Accueil et d’Intégration (RIA). Un organisme qui relève du ministère de la Justice de l’Égalité irlandais.
Parmi les arguments avancés par les villageois pour justifier leur refus, l’augmentation de la population de 38 % avec l’arrivée de ces migrants. Certains habitants se disent alors plus en colère face aux méthodes du gouvernement dans sa façon de les mettre face au fait accompli que face aux migrants eux-mêmes. Et s’estiment prêts à en accueillir un nombre plus restreint.
Cependant, cette rhétorique oscillant entre le politiquement correct et une générosité désormais confrontée à de nouvelles questions masque mal une inquiétude de fond tout à fait perceptible. Le retour au réel s’accommode mal des bons sentiments. Y compris dans une Irlande à l’hospitalité légendaire.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC0/chairego apc)
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