Dans la société Européenne, le fonctionnement des marchés de l’énergie et l’effet des interventions gouvernementales ont fait l’objet de nombreux débats, ces dernières années.
À ce jour, il existe des données complètes pour l’UE28 détaillant les interventions des gouvernements sur le marché de l’énergie. Plusieurs rapports en présentent les chiffres qui permettent de quantifier l’ampleur des interventions publiques sur les marchés de l’énergie dans les 28 États membres, comme par exemple pour l’ensemble de la consommation d’énergie hors transport. L’une des raisons pour lesquelles les gouvernements doivent intervenir sur les marchés de l’énergie est que le marché n’attribue pas suffisamment de prix aux coûts externes tels que les dommages environnementaux et leur valeur monétaire. Les autres raisons tiennent des engagements politiques historiques, comme le nucléaire en France, ou de raisonnements d’ordre géostratégique.
Parmi les études diligentées par différents acteurs de l’énergie ou de la finance en Europe, ressort la synthèse commanditée par la direction Générale de l’Énergie de la Commission Européenne en 2014, sous la référence DESNL14583. Cette dernière fait apparaître plusieurs traits relatifs à l’histoire des subventions depuis 30 ans, et à la réalité des subventions actuelles concernant l’électricité.
Charbon et nucléaire : les 2 ogres en aides publiques
Depuis 1970, deux énergies ont bénéficié du support direct et indirect des finances publiques : le charbon et le nucléaire. En réalité, les aides directes attribuées à ces deux énergies écrasent toutes les autres, comme le démontre l’illustration suivante :
Chaque année depuis 2010, à l’échelle de l’Europe, sont dépensées en aides directes et indirectes, entre 120 et 150 milliards d’euros. Depuis cette date, les subventions tentent de reéquilibrer l’écrasant poids historique du nucléaire dans la production électrique des Européens.
Efforts publics sur les politiques de demande et de stockage
Actuellement encore, seule l’énergie solaire bénéficie de plus de subventions publiques annuelles que le charbon. Les efforts publics sont concentrés sur les politiques de demande et de stockage de l’électricité. Le nucléaire est derrière la biomasse (biogaz) sauf bien évidemment en France qui va être confrontée à des dépenses publiques exceptionnelles dans le cadre de la modernisation ou de la fermeture d’un parc nucléaire vieillissant.
A rebours des idées reçues sur les renouvelables
A l’heure où de nombreuses voix critiquent violemment les aides aux énergies renouvelables, l’équilibrage des subventions publiques vers les énergies renouvelables est somme toute assez naturel. Il l’apparaît d’autant plus quand on connaît le potentiel de progression en termes d’efficacité de ces différentes énergies.
L’analyse des données montrent cependant que le potentiel énergétique des façades maritimes de l’Europe est largement sous estimé en termes de politiques d’investissement énergétique.
Cela est dû en partie au rôle principal que joue l’Allemagne, puissance continentale, dans la valeur des subventions publiques accordées annuellement : à elle seule, l’Allemagne met sur la table 25M€, soit plus du double de l’Italie, du Royaume Uni ou de l’Espagne, principaux acteurs de l’énergie en Europe.
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