C’est une information recueillie suite à un communiqué du commandement général des Unités de protection du peuple (YPG) : un Breton est mort au combat, à Afrin, aux côtés des Kurdes qui luttent actuellement contre les forces turques sur le front nord de la Syrie.
Celui qui se faisait appeler Kendal Breizh, dans les médias, mais qui était plus connu sous l’appellation de François Olivier L, donnait régulièrement des informations sur son compte facebook, très suivi notamment à la fois par les militants bretons mais aussi par les milieux de la gauche libertaire et antifasciste.
Il serait décédé le 9 février dernier suite à un bombardement opéré par les forces turques. La presse française s’en est rapidement fait écho, qualifiant notamment de « combattant français », celui qui n’a pourtant jamais eu de cesse de s’affirmer indépendantiste breton.
A ses côtés, un Flamand et un Galicien auraient également été tués. Voici ci-dessous le communiqué des YPG annonçant ces pertes au combat.
“Nos camarades Kendal Breizh et Baran Galicia, deux de nos combattants internationalistes, qui prirent place en tête de la résistance historique contre les attaques fascistes de l’armée d’invasion turque et de ses gangs alliés à l’encontre du canton d’Afrin, sont tombés martyrs dans les combats contre les occupants sur le front de Jinderise le 10 février 2018.
Nos camarades Baran et Kendal ont rejoint le combat afin de se tenir debout aux côtés du peuple, à un moment où la révolution populaire au Rojava et au Nord de la Syrie, bâtie par le sang et le travail, est attaquée par les forces d’invasion réactionnaires. Ils étaient déterminés à protéger la révolution et ses acquis au prix de leur vie. Ces camarades, partie prenante de l’extraordinaire résistance dans laquelle notre combat s’est embarqué au nom de la dignité humaine au Moyen Orient, sont devenus des symboles de l’esprit et du combat révolutionnaires et internationalistes pour la démocratie au Moyen Orient. Les camarades Baran et Kendal sont venus de plusieurs milliers de kilomètres, de France et d’Espagne, pour participer au combat contre la barbarie de Daesh au Rojava et ont prouvé leur engagement envers le combat et les valeurs socialistes universelles jusqu’à leur dernier moment.
Le camarade Kendal était originaire de Bretagne et le camarade Baran d’Espagne. L’été 2017, ils ont rejoint les rangs des Unités de Défense du Peuple (YPG), et ont joué un rôle actif dans la bataille contre les forces réactionnaires de Daesh. Ces deux camarades ont fourni de gros efforts pour la libération des principales zones tenues par Daesh, comme les villes de Raqqa et de Deir Ezzor, et ils ont combattu en continu durant ces derniers mois. Le 20 janvier, quand l’armée d’invasion turque et plusieurs organisations jihadistes terroristes comme Al Nusra et Daesh ont débuté leurs attaques contre le canton d’Afrin, ils sont venus de plein gré dans cette région avec de nombreux amis internationalistes. Ils étaient déterminés à participer au combat de l’humanité mené à Afrin contre les forces barbares d’occupation.
Nos camarades Baran et Kendal ont résisté comme ils l’avaient fait à Raqqa et Deir Ezzor, contre ces groupes terroristes qui partagent la même mentalité et les mêmes pratiques inhumaines que Daesh. Les groupes salafistes de Daesh et leurs alliés d’Al Qaeda qui ont été armés et dirigés par le régime fasciste de l’AKP en Turquie, sont l’une des menaces les plus dangereuses, et pas seulement pour les habitants du Nord de la Syrie et au Rojava. Ils sont une menace pour les valeurs du socialisme démocratique et des sociétés progressistes, ainsi que l’Humanité dans son ensemble. En participant au combat contre ces forces, nos camarades ont défendu le paradigme et les valeurs d’une société démocratique, écologique, et de la libération des femmes. Nos camarades étaient convaincus que ce paradigme était universel, et constituait le seul espoir pour le futur du Moyen Orient. Dans la vie de chacun des camarades, le principe selon lequel “la compréhension nécessite l’action” sur lequel notre combat et notre philosophie de vie sont basés, retrouve tout son sens. Au lieu d’attendre que d’autres portent ce qu’ils avaient compris, ils ont pris leurs responsabilités, faisant preuve de courage en tant que révolutionnaires internationalistes.
Le camarade Baran Sason, originaire des Pays-Bas, est tombé martyr dans la lutte contre Daesh à Deir Ezzor.
Dans le cadre de notre engagement envers les efforts de nos camarades et comme trait caractéristique de l’histoire de notre lutte, nous promettons de porter le combat de nos camarades Kendal et Baran jusqu’à ce que la noirceur de la Turquie, supportée par des groupes de Daesh et d’Al Qaeda n’ait été complètement eradiquée de la région. En commémorant les noms de nos camarades Kendal et Baran, nous exprimons une nouvelle fois notre respect et notre gratitude envers tous les martyrs internationalistes de notre combat. Nous présentons nos condoléances aux familles des martyrs, à leurs proches, et à toutes les forces progressistes du peuple.
La victoire sera, un jour ou l’autre, la victoire de tous les peuples qui résistent !”
Ces 17 et 18 février, le préfet du Finistère avait interdit toute manifestation ou rassemblement concernant la question kurde ou turque dans le département, en raison des risques lourds d’incidents entre les deux communautés, via ce conflit importé à 100% sur notre territoire.
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