Voici une nouvelle étude alimentaire qui ne va pas rassurer les amateurs de poisson. Alors que nous vantons régulièrement ses vertus ou les menaces qui pèsent sur lui, ce dernier est lui aussi victime de la pollution.
12 métaux dans l’organisme
À l’origine de ces révélations, un programme national de surveillance mené par l’Agence de Santé publique France. Des résultats divulgués au cours du mois de décembre dernier motivent ainsi les inquiétudes. Une étude a porté sur 4 145 femmes enceintes ayant donné la vie au cours de l’année 2011.
Lors de l’accouchement, ce sont 13 métaux et métalloïdes qui ont été mesurés via des prélèvements. Parmi ceux-ci, se trouvent aluminium, arsenic total, césium, chrome, antimoine, cobalt, étain, plomb, nickel, vanadium, cadmium, uranium et mercure.
Les résultats sont sans équivoque puisque seul l’uranium n’était pas présent dans les analyses.
Le poisson mis en cause
Un élément interpelle les chercheurs : les femmes enceintes françaises ont des quantités de métaux dans leur organisme supérieurs par rapport aux femmes européennes, américaines ou canadiennes. Les françaises ont répondu positivement à la présence de mercure pour 91 % d’entre elles. Tandis que toutes avaient aussi de l’arsenic dans leurs prélèvements.
À quoi serait due cette surreprésentation chez les femmes de l’Hexagone ? Pour la responsable de la surveillance biologique à l’Agence de Santé publique France, Clémence Fillol, « la consommation de poissons et de crustacés » pourrait en être l’origine, selon ses propos rapportés par l’AFP. Les Françaises consomment effectivement davantage de ces produits que leurs voisines.
Une consommation raisonnable
Malgré la mise en garde, principalement pour les femmes enceintes, le poisson ne doit pas disparaître de nos menus.
Selon les experts de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), les futures mères peuvent consommer du poisson jusqu’à deux fois par semaine.
Parmi les poissons les plus contaminés, il faut mentionner l’espadon et la lamproie. Mais dorades, thons et brochets n’échappent pas à de fortes teneurs en mercure, malheureusement.
Idéalement, les deux repas hebdomadaires se composeront d’un poisson maigre (cabillaud notamment) et d’un poisson gras. Sardines et saumons feront l’affaire.
Croissance freinée et cancers
Les risques de répercussions physiques pour le nouveau-né ne sont pas à négliger. L’enfant exposé au méthylmercure en grande quantité peut connaître des problèmes de croissance. Le système nerveux du fœtus pouvant ainsi subir des dommages.
D’autre part, les polychlorobiphényles et autres dioxines sont sources de cancers. Là, encore, plusieurs poissons en contiennent, notamment l’anguille.
N’oublions pas que les poissons sont les premiers témoins de la qualité des eaux dans lesquelles ils évoluent. De quoi sérieusement alerter sur la gravité de la situation. Encore faut-il qu’une prise de conscience globale advienne. Mais plus tard pourrait bien être trop tard !
Crédit photo : Wikimedia Commons (CCO/Adam Jones)
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3 réponses à “Alimentation. Même le poisson devient dangereux ?”
[…] qu’une prise de conscience globale advienne. Mais plus tard pourrait bien être trop tard ! Source Source […]
Il faut alterner les pois(s)ons: thon au mercure et saumon nourris aux pesticides contre les poux de mer.
Des minéraux comme le chrome, le cobalt ou le nickel sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme.