22/12/2017 – 07h45 Brest (Breizh-info.com) – A coup sûr,le Finistère n’a rien à gagner à la construction de l’«aéroport du grand ouest» à Notre-Dame-des-Landes. Tout simplement parce que cela favoriserait encore un peu plus l’accumulation des activités économiques autour de l’axe Nantes – Rennes. Le déséquilibre actuel entre la haute Bretagne et la basse Bretagne irait en s’accentuant. Par conséquent il est étrange de voir les élites de Bretagne occidentale prendre position en faveur d’un projet contraire aux intérêts de leur territoire et de la population.
C’est le cas de Frank Bellion, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Finistère, qui estime qu’il est grand temps qu’une décision soit prise concernant ce projet ; il s’étonne donc qu’après les nombreuses décisions de justice et la consultation populaire, les gouvernements successifs n’ont pas encore tranché. On le voit, Bellion est favorable à une affaire qui pourrait jouer un mauvais tour à son département. Mais il n’a pas de craintes : « Ce nouvel aéroport se situerait à 300 kilomètres de Brest. Il irriguerait l’ouest de la France, il dynamiserait l’économie locale. » Le président Bellion essaie tout de même de se rassurer : « Il faudrait simplement éviter qu’il crée une barrière supplémentaire entre l’est et l’ouest breton, comme la ligne de train à grande vitesse jusqu’à Rennes actuellement. » (Le Télégramme, samedi 16 décembre 2017).
Bellion nage donc dans l’incohérence. Il perçoit bien les inconvénients présentés par la ligne à grande vitesse Montparnasse – Rennes (durée du trajet : 1h30) pour l’extrémité de la péninsule, qu’importe ! Sans doute par souci de symétrie, il milite en faveur de la construction d’un aéroport à vingt kilomètres de Nantes. Puisqu’il est question de desservir NDDL avec une quatre voies branchée sur l’axe routier Nantes – Quimper, on comprend tout de suite que le nouvel aéroport aspirera la clientèle du sud de la Bretagne, au détriment des aéroports de Quimper, Lorient et Vannes.
Le souci de Franck Bellion est beaucoup moins l’aménagement du territoire breton que de participer au consensus général de la classe dirigeante (monde des affaires et élus). Se prononcer contre ce projet reviendrait à se marginaliser fâcheusement ; ce qui n’est pas bon pour la réélection d’un président.
B.M.
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