14/02/2014 ‑ 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Quand Ouest-France interviewe le Premier ministre, la rédaction déroule le tapis rouge. Dix-sept questions pour Jean-Marc Ayrault (8-9 février 2014). Evidemment, pas question pour le quotidien de François-Régis Hutin de fâcher l’homme puissant du moment. On ne sait jamais, on pourrait avoir besoin de ses services, à l’occasion d’un nouveau “plan de modernisation de l’imprimerie”, par exemple.
On ne va donc pas l’embêter avec des sujets médiocres comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
C’est bon pour Patrick Cohen (Matinale France Inter, 16 janvier 2014) …
Tout simplement parce que les journalistes d’Ouest-France sont des gens polis et respectueux. Pour le second dossier, la réponse est déjà connue, grâce à la question de Patrick Cohen : “Non, ça n’est pas le bon débat …”.
Donc, M. Ayrault ne sort guère du champ d’action national. Sauf pour évoquer l’écotaxe, qui pourrait être régionalisée. “J’ai lancé la préparation des contrats de plan Etats-Régions. Il y a de la part des Régions une très forte demande d’investissement sur le volet mobilité, que ce soit dans les domaines routiers ou ferroviaires. Il va falloir trouver l’argent pour financer les projets ! Chacun va se rendre compte qu’il faut des ressources et si possible, des ressources affectées, ce qui était le cas de la taxe poids lourds. L’une des pistes consiste effectivement à permettre aux Régions de percevoir une partie de cette taxe.”
La réponse “je n’ai pas de plan de carrière” étonne un peu, venant d’un homme qui a additionné les lauriers au cours de sa carrière politique : maire d’une grande ville, président d’une communauté urbaine, député, président de groupe à l’Assemblée nationale, maintenant Premier ministre. Reste à décrocher le plus difficile, Président de la République. Mais, lorsqu’il quittera Matignon, complètement essoré, M. Ayrault ne disposera ni du charisme ni du ressort pour se lancer dans cette formidable bataille. Un mandat basique lui suffira : député ou président de la métropole. Sinon ça sera sénateur …
En attendant, sa côte de confiance poursuit sa descente régulière aux enfers. Elle atteignait 54% en juillet 2012, pour tomber à 21% en janvier 2014 et poursuivre sa glissade avec 20% en février (Sondage TNS Sofres le Figaro Magazine, 7 février 2014).
Mais demeure l’essentiel aux yeux d’Ouest-France qui titre sur six colonnes : “Jean-Marc Ayrault redonne le cap du gouvernement”. Rien de changé donc par rapport à ce que le Premier ministre lançait à quelques journalistes au cours d’un voyage en Chine, à Canton : “on sait où on va et on sait comment on y va”. (Le Figaro, 13 décembre 2013).
On peut répondre Nantes pour la première partie de la phrase et TGV pour la seconde… demeure une inconnue : la date .
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