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Roscoff. Inauguration d’une stèle en hommage à Alexis Gourvennec

04/12/2017 – 05h50 Roscoff (Breizh-info.com) – Le samedi 2 décembre, la gare maritime de Roscoff accueillait une assemblée nombreuse pour l’inauguration d’une stèle rendant hommage à Alexis Gourvennec, disparu il y a dix ans : un événement présidé et commenté par plusieurs personnalités, qui ont rappelé le rôle majeur joué par cette grande figure léonarde dans l’histoire de la Bretagne d’après-guerre.

C’est ainsi toute une région qui rend hommage à ce véritable visionnaire, acteur majeur du désenclavement et du développement économique de la Bretagne dès la fin des années 1950. Devant une assemblée nombreuse, réunissant notamment maraîchers, agriculteurs et marins du Léon, le président de la CCIMBO Morlaix Jean-Paul Chapalain, le président de Brittany Ferries Jean-Marc Roué, le président du conseil régional de Bretagne Loïg Chesnais-Girard et le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ont évoqué le riche parcours de cet homme d’exception, et rappelé sa contribution essentielle aux profondes mutations dont a bénéficié le territoire breton après la Seconde Guerre mondiale.

Homme de conviction et homme d’action

Né en 1936 à Henvic, dans une modeste famille d’agriculteurs, Alexis Gourvennec choisit très tôt de devenir paysan, et suit un cursus d’études qui le mène jusqu’au CERCA d’Angers. Diplôme à peine en poche, il revient dans son Léon natal et s’engage dans un syndicalisme rénovateur : en 1957, il participe à la création du Comité de l’Artichaut avant d’initier, trois ans plus tard, celle de la SICA* du Pays de Léon. Homme de conviction et  homme d’action, résolu à faire évoluer un système économique jugé inique, il prend la tête du CDJA** du Finistère et organise, avec le soutien massif de ses membres, une série de manifestations qui seront durement réprimées, mais qui déboucheront sur la création d’un marché au cadran améliorant les ventes de la production légumière.

Un artisan du désenclavement de la Bretagne

Fédérateur et visionnaire, il mesure la nécessité vitale d’assurer le désenclavement de la Bretagne et, toujours au sein du mouvement des Jeunes Agriculteurs, il va en définir, réclamer et obtenir les moyens : la création du réseau de 4 voies ceinturant la Région, l’automatisation complète du réseau téléphonique, le renforcement de l’Université de Rennes et la création de celle de Brest, mais aussi la construction à Roscoff d’un port en eau profonde permettant aux paysans du Nord-Finistère d’exporter leurs productions de façon optimale au-delà de la Manche.

Et pour assurer la desserte de ce port, dont aucun armement ne veut se charger, il crée Brittany Ferries en 1972, avec le soutien financier d’agriculteurs : une entreprise qu’il dirigera jusqu’à son décès, en 2007, qui est aujourd’hui le premier employeur de marins français, la première compagnie de l’Hexagone sur le trafic passagers et fret, et qui figure au nombre des leaders européens du transport maritime…

Photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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4 réponses à “Roscoff. Inauguration d’une stèle en hommage à Alexis Gourvennec”

  1. hermine 56 dit :

    Beaucoup de personnalités politique pour la stèle mais aucun avec une vision pour l’avenir économique de la Bretagne.

  2. Etienne dit :

    Dès les années 1980, Alexis Gourvennec parlait déjà d’un aéroport international entre Rennes et Nantes pour apporter en moins de 24h des légumes frais Bretons sur la table des new-Yorkais.
    C’était un visionnaire et un grand promoteur de l’économie Bretonne.

  3. Armoricaine dit :

    Alexis Gourvennec, homme méritant, s’il en est, a été attaqué et sali par toute la gauche, socialiste et coco & co dans les années 70.
    Leurs bouches calomnieuses l’accusant de leur suprême insulte infondée d’être d’extrême droite pour discréditer la libre entreprise qui mettrait en danger à terme leurs privilèges indus dans une structure étatiK assujettissant le secteur privé.
    Voir Le Drian et autres socialo-opportunistes par nature, se montrer à cette occasion juste pour préserver leurs arrières est une offense à sa mémoire.

  4. An dit :

    L’homme est respectable mais il faut savoir raison gardée.
    Avec ou sans lui, la Bretagne suivait le même chemin. Il suffit de comparer à la Vendée qui a suivi plus ou moins le même modèle 20 ans plus tard. Ce n’est pas particulièrement grâce à Villiers. C’est simplement dû au fait que la Bretagne occidentale était tellement arriérée que des investissements devenaient indispensables dans le cadre du plan Marshall.
    Le bonhomme a peut être eu quelques idées originales mais on constate aujourd’hui les limites de son modèle.
    Et prétendre que son action a eu une quelconque influence sur le moindre modèle institutionnel ou culturel breton est faux.
    Je n’irais pas dire que c’est un idiot utile, je répète qu’il est tout à fait respectable, mais l’Etat français a su profiter de ses revendications basiques, évidentes pour faciliter le développement économique d’une Bretagne qui ne pouvait pas tomber plus bas.
    Professionellement, il faut reconnaître la vista de passer du monde agricole à une compagnie maritime.
    Mais là encore, c’est l’UE qui a donné l’opportunité.
    Il n’a pas volé sa plaque mais céder à la nostalgie de son époque et du CELIB, la Bretagne d’aujourd’hui ne devrait pas trop s’apeusentir sur cette époque assez peu exceptionnelle.
    Notre génération n’a pas à s’enorgueillir de quoi que ce soit mais elle ne risque pas de faire de grande chose si on considère grandiose le strict minimum.
    Un peu comme se féliciter de Bolloré qui ouvre une usine à Quimper.

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