13/11/2017 – 07h00 Nantes (Breizh-info.com) – Suite aux coupures d’eau de cet été – du fait de la défaillance d’une pièce majeure de la chaudière neuve – les habitants du Building avaient obtenu 150 euros de remise de loyer en échange de l’abandon de leur action en justice contre Nantes Métropole Habitat. Cependant ils n’en ont pas fini avec les coupures d’eau à répétition, et alors que le chauffage connaît lui aussi des défaillances et que le froid arrive, la situation devient critique.
« C’est tout nouveau mais c’est tout pourri », le cri du cœur de cette fillette de sept ans, en cette fin d’octobre, résume la situation. Le Building est clinquant, mais ses habitants ont froid. « Ma grand-mère a le chauffage depuis mi-octobre », continue-t-elle en désignant une barre plus basse située plus à l’ouest. « Nous, toujours pas ». Nous sommes le dernier jour d’octobre et le Building n’a pas de chauffage, alors que le reste du quartier a été branché depuis plus de quinze jours. Pourtant, en bas de l’immeuble, dans les locaux de l’agence Watteau, qui gère les HLM de Procé aux Salorges, y compris ceux des Dervallières et de la Durantière, il fait chaud. « Mais pas partout », tempère l’agent d’accueil, « on a des locaux qui ne sont pas chauffés non plus ».
« Il s’agit d’une panne d’un composant du tableau électrique », nous apprend début novembre un habitant du sommet de l’immeuble, qui est allé se renseigner à plusieurs reprises. « L’agence Watteau nous a caché cette panne aussi. Ils sont même allés jusqu’à nous dire que c’est la préfecture qui décide quand les logements sont chauffés ». En réalité, « la date du début du chauffage est décidée dans une réunion commune aux bailleurs sociaux », nous confirme un agent de Nantes Métropole Habitat, et « elle est commune pour tous les immeubles », les locataires disposant eux d’un thermostat pour régler le chauffage central.
En parallèle, les coupures d’eau continuent, à rythme aléatoire. Les 26 et 27 octobre, puis le 31 octobre de 17 heures à minuit, puis encore le 2 novembre, et encore le 7 novembre au soir, puis le 8 novembre dans la soirée. Le 9, la coupure était prévue de 10h à 17h – il s’agissait de remplacer une pièce défaillante de la chaudière ; mais on nous a signalé une nouvelle coupure d’eau chaude le soir du 9 novembre. Au neuvième étage du numéro 12, une locataire n’a plus d’électricité du tout. Mal montée – au point qu’elle a pris une décharge en branchant un appareil dans une prise – elle s’est mise en panne début novembre, si bien qu’elle s’est éclairée à la bougie pendant une semaine.
L’électricité a finalement été réparée dans son appartement le soir du 9 novembre. Le lendemain, c’est l’ascenseur du 12, pourtant neuf (livré en juillet 2016) qui est à nouveau tombé en panne… et qui l’est resté tout le week-end malgré une réparation infructueuse. Des locataires de l’immeuble nous signalent qu’ils sont déjà restés coincés dedans à plusieurs reprises.
La récurrence des pannes sur des matériels neufs en tous genres interpelle certains habitants : « on nous a mis du matériel très bas de gamme qui ne tient pas la route », se lâche l’un d’eux. Ce dont on peut facilement se rendre compte en examinant les joints des portes de douche (de surcroît montés de travers) ou ceux d’étanchéité des fenêtres qui partent en lambeaux alors qu’ils ont un an à peine. Mais quand il s’agit d’infrastructures telles que les chaudières, les ascenseurs ou les tableaux électriques, c’est autrement plus important.
Pendant que les locataires souffraient mille maux avec leur installation franchement pas très stable – comme la logique des shadoks – nous essayions en vain de joindre la communication de Nantes Métropole Habitat. Finalement, Franck Albert, directeur de communication de Nantes Habitat, a consenti à nous répondre le 8 novembre, plus d’une semaine après notre premier appel au service de communication du bailleur social.
Les locataires ne savent-ils pas se servir du chauffage ou il y a des malfaçons ?
« Il y a une pièce électrique qui dysfonctionne au building et qui va être remplacée le 9 mais il y a du chauffage, et il fonctionne », nous apprend-il. « Seulement c’est un matériel électrique complexe et les locataires qui arrivent ne savent pas s’en servir. Il faut qu’ils s’adressent à l’agence Watteau et un technicien passera le leur expliquer ».
Il rejette les accusations de certains locataires plus qu’agacés par les pannes à répétition et le mutisme de Nantes Habitat : « on ne se fout pas de nos locataires. Nous avons 1000 immeubles et 1000 maisons, nous sommes le seul bailleur social avec 350 personnes réparties dans sept agences sur le territoire, avec des employés qui vivent dans les mêmes immeubles et croisent leurs locataires au quotidien, on investit 45 millions d’euros par an dans la rénovation, nous avons beaucoup d’implication et il n’y a ni laisser-aller ni je m’enfoutisme dans notre gestion de la crise ».
« On vit en HLM mais on n’est pas des bêtes quoi ! »
Le même jour, une des locataires de l’immeuble qui n’avait pas eu de chauffage a eu la visite d’un technicien chauffagiste de l’entreprise Océane. « La chaudière de l’immeuble marche. La panne venait d’une pièce de la chaudière dans le cellier qui bloquait l’arrivée de l’eau chaude », une sorte de « cylindre de 6 par 10 cm que le technicien a dévissé ».
On nous signale par ailleurs d’autres pannes, électriques ou liées à l’installation d’eau chaude, concentrées dans d’autres appartements au huitième étage et au-dessus. « Il n’y a pas une panne pareille », commente un habitant du sommet de l’immeuble, qui « commence à en avoir marre. Faudra-t-il faire une grosse manif ou une grève des loyers pour que ce foutage de gueule permanent s’arrête ? On vit en HLM mais on n’est pas des bêtes quoi ! ».
Louis-Benoît Greffe
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