Curieux de tester la propension qu’ont les gens à coopérer et à mettre en pratique la coopération.
Jorg Massen, chercheur en biologie cognitive à l’Université de Vienne, a décidé avec quelques collègues d’envoyer à 300 autres chercheurs un email demandant de leur fournir des informations de leurs dernières recherches : soit un document PDF (un format de document informatique) ou des données brutes qui seraient intégrées à une méta-analyse.
Les chercheurs se sont montrés dans l’ensemble très coopératifs puisque 80% étaient d’accord pour communiquer un document PDF et 60% étaient disposés à fournir des données brutes, donc directement utilisables par Jorg Massen et ses collègues.
Mais ce qui surprit davantage le chercheur en biologie cognitive, c’est que la demande avait 15% de chance supplémentaire d’aboutir à un partage d’informations lorsqu’elle se faisait entre hommes (donc lorsque l’expéditeur et le destinataire de l’email étaient des hommes).
Ce résultat viendrait corroborer la thèse formulée en 2007 par Mark Van Vugt de l’Université Libre d’Amsterdam. Cette thèse explique que l’évolution aurait favorisé les individus mâles capables de nouer des liens forts avec d’autres individus mâles de leur groupe afin de mieux défendre leur territoire face à des agresseurs. Si les hommes collaborent plus facilement entre eux que des femmes entre elles, et plus facilement que des hommes avec des femmes, c’est en partie le fruit de l’évolution.
Pour Mark Van Vugt, cette sélection des mâles coopératifs permettrait également d’expliquer pourquoi les hommes font davantage d’efforts pour nouer des liens avec leur opposant à la suite d’un match de tennis ou de boxe que les femmes, ou pourquoi ils ont plus de facilités à former des alliances dans le monde de l’entreprise.
L’expérience de Jorg Massen gagnerait à être menée sur un échantillon plus grand afin d’en confirmer les résultats avec un niveau de confiance plus élevé.
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Une réponse à “La coopération : un phénomène davantage masculin”
Vrai, mais quid de la présence dans une troupe d’ élite de quelques femmes ayant franchi la même sélection et suivi la même formation ? Bonus ou malus ? Trop peu d’ expérience sur le sujet pour arrêter mon opinion, mais dans les armées de certaines nations occidentales cela fonctionne plutôt bien.