13/10/2017 – 06H00 Nantes (Breizh-info.com) – Avant même l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne, le 1er janvier 2017, certains de ses citoyens Roms font leur apparition à Nantes. Dès 2005, Jean-Marc Ayrault, maire socialiste de Nantes, décide de les accueillir à bras ouverts en installant un village de mobil-homes pour dix-huit familles, soit environ 80 personnes. La gestion est assurée par une association en faveur du droit au logement subventionnée par le centre communal d’action sociald. Les « hôtes » bénéficient des services sociaux du département. « La ville a, à l’époque, la volonté ferme de limiter strictement cet accueil exceptionnel à ces 18 familles », note un collaborateur de Jean-Marc Ayrault.
« ‘Volonté ferme’ n’est peut-être pas l’expression qui décrit le mieux l’ancien maire de Nantes », tempère toutefois un ancien travailleur social : douze ans plus tard, le problème a été multiplié par dix. Les Roms, ou en langue plus politiquement correcte les « migrants de l’Europe de l’Est », sont aujourd’hui près de 2 000 en Loire-Atlantique, soit 12 % de la population présente sur le territoire français ! Ce n’est pas Breizh-info qui le dit mais une enquête de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement.
Dans ce laps de temps, les collectivités locales ont multiplié les actions sur le thème : halte à la misère, on va intégrer ceux qui sont là, mais on n’ira pas plus loin. Avec à chaque fois le même résultat : beaucoup de travail pour les services sociaux, énormément de bons sentiments associatifs, mais très peu d’intégration réelle et toujours plus de migrants. « Comment venir à bout de la misère si on en importe tous les jours ? », se demande notre interlocuteur. On dénombre à ce jour une quarantaine de campements illicites dans l’agglomération nantaise.
Au programme du conseil métropolitain du 13 octobre
Le conseil de Nantes Métropole est appelé à voter aujourd’hui le lancement d’une nouvelle tentative, censée elle aussi régler le problème une fois pour toutes au moyen d’une maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS), qualifiée de « dispositif opérationnel d’accompagnement en ingénierie sociale et financière », à laquelle participeront aussi le département et l’État. La MOUS doit durer trois ans et concerner au total 240 ménages. Ceux-ci bénéficieront d’un « accompagnement global et individualisé (…) dans le cadre du parcours d’insertion jusqu’à l’accès au droit commun ». Ce qui nécessitera, on s’en doute, des moyens considérables : au moins 0,6 million d’euros directement, financés pour moitié par l’État, plus les dépenses indirectes des services sociaux. En juin dernier déjà, Nantes Métropole avait décidé de soutenir l’installation de « terrains temporaires d’insertion ».
La MOUS pourra soutenir les projets de retour au pays d’origine. Mais sa vocation principale est de « stabiliser les familles qui le souhaitent dans une situation légale d’habitat pour faciliter l’émergence d’un projet de vie en France et l’autonomie vers le droit commun dans le cadre d’un parcours d’insertion global donnant accès à la scolarisation, la formation, l’emploi, aux soins ». Autrement dit, des migrants étrangers installés illégalement dans l’agglomération nantaise n’auront qu’à dire oui pour obtenir logement, école, formation, soins médicaux et allocations. Comment dire non ?
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