30/09/2017 – 07h30 Dinard (Breizh-Info.com) – On ne va pas vous le cacher, cette édition 2017 du festival du film britannique ne contient pas une programmation hors du commun. On se demande d’ailleurs comment un film comme « Pili » dans lequel il ne se passe absolument rien, a pu être sélectionné en compétition.
Mais cette 28ème édition a toutefois réservé son lot de découvertes intéressantes.
Et notamment deux films – sélectionnés en compétition – qui ont particulièrement retenu notre attention : Jawbone et Une prière avant l’aube. Deux films violents, mais particulièrement bien trouvés.
Jawbone : un alcoolique boxe pour survivre
Le film Jawbone, de Thomas Napper, raconte l’histoire d’un ancien champion de boxe à 16 ans, Jimmy McCabe, ayant tout lâché et devenu alcoolique. Ce dernier perd sa mère, puis son logement, ne travaille pas, passe chez journées à boire, avant d’être expulsé, et de se retrouver à la rue.
Sa dernière chance ? Retourner dans son club d’enfance et retrouver ses anciens coachs, pour redonner un sens à sa vie – mais aussi combattre clandestinement dans le but de gagner rapidement de l’argent.
Jawbone, c’est un drame social, un drame qui illustre parfaitement ce que peuvent vivre ces anglais déclassés, oubliés y compris par leur gouvernement. L’acteur principal, Johnny Harris (This is England 90, Fortitude …) parvient bien à trouver sa place et son jeu de rôle, même s’il est toujours difficile de passer après Rocky, Racing Bull ou Million dollar Baby.
C’est également l’histoire d’un combat contre l’alcool. Une des scènes finales illustre d’ailleurs parfaitement toute la difficulté de ce combat, y compris lorsqu’il est mené par un boxeur de qualité.
La façon de filmer pique parfois un peu les yeux (notamment les scènes de boxe), mais cela donne au film son univers sombre, et son charme donc.
D’après les commentaires que nous avons recueillis, il semblerait que, comme nous, beaucoup de cinéphiles aient été convaincus par Jawbone durant le festival. Est-ce que ce sera le cas du jury ? Réponse dimanche midi.
Une prière avant l’aube : Midnight Express en version trash
C’est sans doute le meilleur film que nous ayons vu durant ce festival. Difficile de savoir s’il remportera un prix, car il est particulièrement violent et pourrait donc heurter les décideurs.
Ce film avait déjà été présenté à Cannes, et constitue une vraie gifle. Il s’agit de l’histoire vraie de Billy Moore, jeune boxeur anglais incarcéré dans une prison en Thaïlande pour détention de drogue. Dans cet enfer, il est rapidement confronté à la violence des gangs et n’a plus que deux choix : mourir ou survivre. Et pour se faire, il parvient – après de longues souffrances – à convaincre l’administration pénitentiaire de l’autoriser à participer à des tournois de Muay-Thai, ce qui lui donnera un échappatoire à cet enfer sur terre.
Car dans ce film, réalisé avec Brio par Jean Stéphane Sauvaire (Welcome to New York, Johnny Mad dog …), c’est réellement un enfer sur terre durant 2h de cinéma. Midnight Express en comparaison, est un film destiné à des maternelles, tandis que le film Stoic (avec Edward Furlong) apparait soudainement léger à côté.
L’histoire de ce boxeur (au départ assez médiocre d’ailleurs), toxicomane, est touchante, perturbante. Le film, réalisé à la première personne, est parfois déroutant (cela secoue) mais cela donne du cachet.
Une chose est certaine : il s’agit d’un bon vaccin contre l’envie d’aller « jouer » avec la police thaïlandaise concernant la drogue.
Pour ces deux films, il n y a pas encore de distributeurs en France, d’où une date de sortie inconnue.
Voici pour nos deux coups de coeur (pour le moment) ; nous reviendrons, en début de semaine prochaine, sur les tops et les flops du festival.
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