15/09/2017 – 06h30 Paris (Breizh-Info.com) – En 1932, l’écrivain Aldous Huxley publiait « le meilleur des mondes », ouvrage désormais classique parmi les classiques.
Dans ce livre visionnaire Aldous Huxley imagine une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus. Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l’une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l’élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).
Le « meilleur des mondes » décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves « auraient l’amour de leur servitude »...
Voici un morceau choisi : toute ressemblance avec l’époque que nous vivons aujourd’hui ne serait que fortuite …
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie.
Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, par la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.
Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir.»
Extrait du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley (1932).
– Le meilleur des mondes, 1932 –
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4 réponses à “Aldous Huxley visionnaire ? Du contrôle des masses dans « le meilleur des mondes »”
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De la même graine d’ anticipation, « Un bonheur insoutenable » d’ Ira Lévin vaut le détour.
Remarquable Aldous Huxley qui trace en creux toute la monstruosité et l’imposture du socialisme avec son bonheur « pour tous » _terme récurrent subversif expérimenté pour nous grandeur nature _ . Un bonheur matriculé, circonscrit et décompressé par de la substance palliative. Le bonheur synthétique de l’Homme captif. Un bonheur prédateur domestiquant. Dans le miroitement chimérique d’une manipulation douceâtre la justice politiK du socialisme sait manier violemment le harpon par l’instauration du délit d’opinion à tout ce qui n’est pas de gauche avec des prétextes grossiers forcément falsifiés, classés politiquement d’extrême Droite (?!) ou socialement libéral [ la Liberté ne doit pas trouver de germes ]. Avec Hollande c’est du vécu avec violences organisées dans les rues. Face à une Société Française violentée de toutes parts qu’elle sera la suite des évènements avec Macron ?
A ces 2 livres absolument essentiels, il convient d’ajouter Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, (1953) une oeuvre des plus prémonitoires, que la gauche a toujours essayé de désamorcer en en faisant une dénonciation du Maccarthysme, ce qu’il n’est pas, alors qu’il annonce les grandes aliénations de notre époque, allant jusqu’à prédire l’envahissement des foyers par de grands écrans plats diffusant des nullités affligeantes afin d’empêcher toute communication dans les familles! L’essentiel du roman a été écrit entre 1947 et 1951 quand même!