Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Les leçon d’Irma, par Laurent Ozon [Tribune libre]

Les populations touchées par l’Ouragan Irma ont été secouées par des crises particulièrement révélatrices : anarchie, pillages, violences inter-ethniques et intersociales, désespoir viral sur les réseaux sociaux, peurs contagieuses, critique de l’absence de moyens de secours et d’assistance des institutions.

Ces effets contrastent avec ce qui s’est passé au Japon par exemple. Un pays dont la population très homogène a pourtant été touchée par des tsunami, des tremblements de terre et une catastrophe nucléaire ces dernières années. Une population qui est pourtant restée solidaire, travailleuse et pudique sur ces souffrances, sans pour autant renoncer à exercer une pression réelle sur l’Etat afin qu’il fasse le bilan et tire les conséquences de ses inconséquences. Alors pourquoi ces différences ?

On pourrait évoquer de nombreux facteurs mais la récurrence des actes de pillages et de violences en Louisiane durant l’ouragan Katrina qui avait entrainé l’intervention de l’armée, comme ceux d’Haïti ou de Saint-martin ne laissent pas de doutes sur leurs causes réelles.

Les catastrophes révèlent en effet l’état du lien social et la nature réelle des solidarités. Ces évènements fabriquent de véritables épidémies de stress qui soudent, délitent et recomposent les communautés humaines sur des bases organiques. Les êtres humains se regroupent et s’organisent sur des bases d’intérêts perçus, d’affinités identitaires et les liens artificiels se disloquent.

Lorsque dans ces moments, l’armée ou la police perdent leurs moyens, on mesure la sincérité des liens générés par le vivre-tous-ensemble. Et le constat est simple et évident : Les pillages et violences qui suivent les catastrophes et le recul de l’Etat dans les sociétés multi-ethniques démontrent que la peur de la police est leur seul ciment. Raphaël Enthoven nous le rappelait récemment sur Europe 1, « c’est la peur et non l’amour qui fonde le vivre-ensemble « . Raphael Enthoven confond seulement le vivre-ensemble avec  le vivre-tous-ensemble qui semble devoir continuer à être le programme commun de toutes les formations politiques, des Insoumis ou Front National. Pourtant, ce que nous dit Irma est simple: Le « contrat social » ne peut suffire à faire tenir ensemble des peuples sans un État policier et un contrôle serré des citoyens. Lorsque l’État s’affaiblit, la société révèle sa véritable nature. Nous en avons eu, une fois de plus, l’évidente démonstration.

On peut le regretter mais c’est ainsi. Le destin des sociétés multi-ethniques confrontées aux aléas inévitables de l’histoire et à leurs passions centrifuges, est de devenir des sociétés coercitives, liberticides et étatistes et ce faisant, de justifier la désolidarisation des peuples qui les composent et veulent finalement s’en affranchir lorsque l’Etat engage sa spirale descendante.

Les catastrophes, qu’elles soient sociales, sanitaires, économiques ou naturelles accélèrent l’histoire des hommes. Les besoins de sécurité, de liberté et de bien-être des peuples imposent toujours des recompositions. Celles-ci disloquent les constructions artificielles soudés par l’idéologie, le contrôle et la force et recomposent des communautés génératrices de sécurité, de liens, et finalement de nouvelles institutions.

Irma nous parle de notre futur. L’hiver arrive.

Laurent Ozon.

Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

2 réponses à “Les leçon d’Irma, par Laurent Ozon [Tribune libre]”

  1. Hubert Barnich dit :

    on voit que les hollandais (voir photo des 3 « Mariniers » en tête de l’article) avaient pris les mesures nécessaires…. Ils avaient été prévoyants! (ce mot est aussi dans le dictionnaire français, non?)

    • Ludo22 dit :

      Les sociétés multiethniques et multiculturelles sont multiconflictuelles. Qui peut en apporter le démenti par l’ exemple ?
      La France n’ est déjà plus la France, ce qui s’ est passé à St-Martin se produira demain dans l’ hexagone, détonateur et mèche lente sont en place, il ne manque que le boute-feu…
      En faisant en sorte de transformer la France en un gloubi-boulga de peuples non miscibles, nos irresponsables politiques soutenus par les immigrationnistes de tout bord ont sacrifié nos libertés et notre sécurité au profit d’ une idéologie folle de mondialisme mercantile et de droit-de-l’ hommisme dévoyé.
      « Sentinelle » n’ est pas prêt d’ être levée, au contraire il faudra bientôt des « French Marines » monocolores partout pour empêcher les « français » de se déchirer entre eux.
      Merci à nos « présidents », de Giscard à Macron, d’ avoir provoqué la destruction de notre pays. Merci à toutes les ONG, associations subventionnées et gauchistes écervelés d’ avoir collaboré et de collaborer encore à ce funeste projet. Vos enfants et petits-enfants vous maudiront.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Sciences, Société

Ouragan Lorenzo : la Bretagne peut-elle enfin souffler ?

Découvrir l'article

Société, Vidéo

Macron à Saint-Martin : l’image de l’échec et l’échec de l’image [Vidéo]

Découvrir l'article

Economie

Irma à St-Martin – St-Barthélemy. Comment les victimes d’ouragans sont-elles indemnisées ?

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky