Visite (très) grinçante du Musée des Arts de Nantes

Nantes : Même si nous n’étions pas le 100.000ème visiteur dont se glorifie Madame Rolland, Liberté que de crimes on commet en ton nom, nous sommes allés voir le Musée des Arts de Nantes renouvelé après 6 ans de travaux.

D’emblée, malgré l’incongru gyroscope, le nouvel escalier ouvert sur la rue paraît plus accueillant que les anciennes grilles. Les marches semblent pourtant bien hautes, sans doute saisi par la noblesse du lieu, nous avons confondu avec les paliers. Tant pis, nous n’avions qu’à faire attention !

Dès l’entrée, le hall, immense et dépouillé, avec deux guichets, et les inévitables boutique et cafétéria, aux prix rédhibitoires. Comme nous avions un passe annuel, nous pensions entrer sans plus attendre ; non, il faut quand même prendre un ticket ! Manque de chance, le logiciel est en déroute, et la queue fort longue, en trajet et en temps !

M’y voici donc, m’y voilà ! Commençons par le patio, à l’accès limité ; pourtant il n’y a rien à voir, sinon des sortes de fils tombant du ciel, un peu comme les rideaux d’eau de chez Leclerc en plus chic et choc. C’est blanc et nu, le vide autour du rien, ou l’inverse ! On peut penser qu’il s’agit d’un manifeste sur l’état d’esprit du cabinet londonien et des concepteurs politiques et culturels du musée…

Admettons… Le sous-sol ensuite : claustrophobes s’abstenir ! Nous ne visiterons pas l’amphithéâtre, fermé ce jour-là, la culture étant pour tous quoiqu’intermittente (du spectacle), mais la salle Blanche, quelle imagination, est ouverte au public, pour avoir une idée du néant muséal. Et pourtant c’est ce qui a coûté le plus cher, à cause de la présence inopportune de nappes souterraines !

Dans l’ancien bâtiment, avec le solennel grand escalier, nous retrouvons avec plaisir les toiles célèbres et moins connues, Tintoret, Brueghel, de Champaigne, Vouet, de La Tour, Ingres, Courbet…. Des découvertes, aussi, Pajou, Tissot, Denis… Mais pourquoi faut-il que nous ressentions immédiatement un malaise ? On passe sans transition des primitifs italiens aux flamands, au sortir d’une salle une croûte contemporaine fait injure, mais on devine qu’elle a été placée là à dessein, tout se vaut, tout est art, le nouveau nom du Musée l’indique assez.

Tout à coup, une salle se veut à l’image des cabinets de curiosité, mêlant sculptures et peintures. Ne parlons pas de l’autruche, c’est juste pour scandaliser le bourgeois. Plus on avance, et dans le temps et dans l’espace, ça se gâte. Et l’on arrive dans le saint des saints, le Cube, avec ses escaliers surdimensionnés éclairés par les précieuses plaques d’albâtre au midi. En contraste, dans la pénombre, de vastes salles pour des œuvres qui ont parfois un sens, comme ces visages de Dijon entourés d’une guirlande de Noël  fatiguée, mais la plupart du temps aucun, sculptures et toiles même pas abstraites où des mélanges de couleurs peuvent être osés ou subtils.

On comprend la mine sévère du Poussin prêté, l’indifférence de Madame de Sénonnes qui en a vu d’autres depuis la brocante dont elle fut tirée, la cribleuse qui tourne le dos, le vielleux aveugle, l’effroi de Charlotte Corday, même l’autruche qui ne veut pas voir le désastre !

Tout ça pour 88 millions, quelques chefs d’œuvres noyés dans un flot de m…. (le mot est nantais) pour les bobos qui pourront aller ensuite s’essuyer le derrière sur le toboggan !

Gabriel

Crédit photo : DR
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8 réponses à “Visite (très) grinçante du Musée des Arts de Nantes”

  1. David Fernandez dit :

    Un bel article de m…. (le mot est nantais) et sans aucun intérêt.

    • An dit :

      Au moins il y a de la référence culturelle nantaise.
      J’ai beau partagé votre avis sur l’inintérêt de l’article, je me demande en quoi il mérite une réaction d’une telle violence. Il a au moins le mérite.d’assumer d’emblée le mauvais esprit.
      Il n’y a que les imbéciles qui discutent le mauvais esprit revendiqué.
      Je me permets la question : avez-vous de près ou de loin un intérêt professionnel ou personnel à défendre le Musée nouvelle version ?
      Non, parce que l’attaquer comme le fait cet article, pas sûr que ça le mérite. La question principale est l’argent public dans le fond. Sur la forme, c’est ni insultant, ni admirable. Donc, le défendre en retour, je n’arrive pas à y voir, là aussi, autre chose qu’une question financière.

  2. David Fernandez dit :

    Article simpliste, surement écrit à la va vite par un stagiaire un peu rageux et qui visiblement ne connait pas grand chose..On retiendra de sa prose les mots « flot de merde », « bobo », « s’essuyer ».
    Certainement un futur grand journaliste.
    Mais bon qui, au contraire donnera envie d’aller visiter ce magnifique musée.
    Alors merci !

  3. Alain Peulet dit :

    Et oui … c’est tendance … depuis les années « Tonton » , voire même un peu avant..! Mais aujourd’hui , on atteint des sommet !

  4. Pschitt dit :

    Vous exagérez en disant que « il n’y a rien à voir » dans le patio. Susanna Fritscher a intitulé son installation « Nur mit Luft, mit Licht und mit Zeit », c’est-à-dire « juste avec de l’air, de la lumière et du temps » (le musée a sans doute trouvé l’adverbe « juste » trop modeste, il traduit par « De l’air, de la lumière et du temps »). Ni l’air ni le temps n’étant très visibles, il reste quand même la lumière, matérialisée par les fils de nylon. Il y a aussi, relégués dans les coins et sur les côtés, deux ou trois bidules complémentaires supposés rendre l’air audible, mais les visiteurs semblent les ignorer le plus souvent, peut-être parce que ces objets compliqués, qui jurent avec la simplicité du thème central, semblent étrangers à l’oeuvre.

    Je trouve que la blancheur diaphane des fils suspendus au plafond est plutôt agréable à l’oeil. Je suppose que l’artiste recherche un effet zen, comme si elle avait composé un jardin japonais, en plus dépouillé encore. Si l’oeuvre n’est pas très impressionnante quand on la découvre, elle se révèle progressivement (d’où le « Zeit » de son intitulé ?) quand on la contemple en faisant le vide en soi. Il est d’ailleurs dommage que le musée n’ait pas prévu des bancs pour que le visiteur puisse s’immerger dans une longue contemplation du néant.

    Il faut bien dire pourtant que cette qualité zen ne suffit pas à expliquer le choix du musée d’arts de Nantes. Pourquoi avoir confié son espace le plus prestigieux au moment de sa réouverture et pendant tout l’été à cette installation un peu soporifique dont l’auteure n’est même pas une célébrité ?

  5. Le Nantais dit :

    A l’image de la gestion de la ville que j’aime pourtant beaucoup : incompréhensible. Les Nantais payant des impôts locaux confirmeront qu’il y a de l’argent dans les caisses, mais mal utilisé. Je n’y vit plus et ça me désole de voir ce qu’elle est devenue : dégradations du mobilier urbain, insécurité, squares détruits pour contenter les promoteurs, et « œuvres » ( allons faire une glissade sur le château ) installées pour les bobos, la municipalité a dû casser la barre du bateau Nantes et je crains que la falaise soit sur sa route ;( En tout cas merci pour cet article, je rajouterai un détail : augmentation du billet de 130% en 6 ans, 3.50 e à 8 e de 2011 à 2017 !

  6. Christophe Bouhier dit :

    Le vide en soi…la contemplation du néant….Pschitt confirme l’impression du stagiaire rageux….

  7. Tomaz Beilher dit :

    Bien envoyé cet article : ça sonne vrai ! Marre de la culture à trop cher !

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