25/08/2017 – 05h00 Plourin les Morlaix(Breizh-info.com) – Depuis 1989, il est interdit de tirer sur les Choucas des tours, ces oiseaux grégaires qui vivent en colonie, créant de nombreuses nuisances (sonores, salissures,) sur les édifices publics, dans les bourgs et à la campagne, mais ravageant également les cultures, et provoquant parfois des incendies dans les cheminées.
Alors que sa cousine, la corneille est considérée comme nuisible et peut donc être tirée, ce n’est donc pas le cas du choucas, espèce protégée.
Ce qui provoque depuis des années la colère et la grogne de nombreux habitants du Finistère, des Côtes d’Armor ou encore du Morbihan, qui sont parfois envahis de ces bestioles, dans les jardins, mais aussi dans les cheminées. Il y’a quelques années, une famille de Poullaouen avait été intoxiquée par le monoxyde de carbone à cause d’une cheminée bouchée par un nid de choucas.
Tous les ans, les ramoneurs découvrent de nombreux nids dans les cheminées – et c’est uniquement le facteur chance qui fait qu’il n’y a pas plus d’incendie, notamment dans les vieilles bâtisses.
Récemment, c’est du côté de Plourin les Morlaix que des agriculteurs ont rencontré le problème : cultures saccagées, récoltes moins abondantes, bêtes blessées, tant et si bien qu’une dizaine d’agriculteurs se sont réunis lundi à la mairie plourinoise, autour de la députée Sandrine Le Feur (En marche).
« Nous avons eu le droit de prélever 1 000 choucas aux mois de mars et avril, et 1 000 autres entre juin et juillet, par le biais d’un arrêté préfectoral », explique Didier Goubil, maire de Poullaouen et élu à la chambre d’agriculture, à un quotidien régional. Un chiffre dérisoire puisque rien que dans le Finistère, ils seraient 600 000 et se reproduisent à une vitesse folle (population multipliée par 3 en 10 ans).
Malgré le risque de prendre une amende de 15 000 euros, ils sont nombreux à réguler dans les campagnes avec leurs propres fusils ou en utilisant la technique du piégeage ; « Ce sont les choucas ou nos récoltes, les choucas ou la sécurité de nos maisons » nous confie un agriculteur des Côtes d’Armor. « Quand on en tire quelques uns, ils finissent par abandonner l’endroit où ils prenaient leurs habitudes. Il n’y a que comme cela qu’on les régulera » explique-t-il tout en rigolant quand on évoque l’amende : « Vous imaginez les gendarmes faire le tour des fermes pour coller des amendes ? Cela irait rapidement très mal ».
Car l’Etat, qui menace d’amende, n’indemnise pas pour autant les dégâts provoqués par cette espèce. Et une instance non élue par le peuple, le Conseil national de protection de la nature, bloquerait le changement de classification.
La députée Sandrine Le Feur, à l’issue de la réunion de lundi soir, souhaite que ce dossier soit plaidé par plusieurs députés de Bretagne notamment, et faire pression sur le ministre de l’écologie, Nicolas Hulot. Sera-t-elle entendue ?
Quoi qu’il en soit, le dossier est urgent, à moins de devoir ratisser les campagnes pour délivrer des amendes à tour de bras…et provoquer la colère de la population rurale notamment.
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