31/07/2017 – 06h50 Saint-Nazaire (Breizh-Info.com) – La décision de nationaliser temporairement les chantiers navals STX de Saint-Nazaire a énormément agité la région. Les réactions à cette volonté patriotique d’Emmanuel Macron et Bruno Lemaire de faire intervenir l’Etat dans ce dossier emblématique ont provoqué énormément de réactions.
Réaction prudente de STX
Du côté de la société STX, la réaction est forte mais mesurée. Logique tant les implications d’une telle décision sont sensibles pour Laurent Castaing, directeur général de l’entreprise. « Ce nouveau délai est fâcheux car il prolonge une longue période d’incertitude qui est nuisible à notre entreprise, notamment au développement de nos activités nouvelles et au montage de nos financements. Pour autant, nous comprenons cette décision ». Difficile de toute manière d’attaquer frontalement l’Etat dans ce dossier où Emmanuel Macron a décidé de rentrer en action.
Des syndicats satisfaits
Dans le Presse-Océan du vendredi 28 juillet, les réactions syndicales donnaient une bonne idée de l’importance de cette nationalisation, quel que soit le ressenti de chaque centrale sur ses implications.
Pour Alain Lebrun (CGT), le gouvernement se montre « protecteur de l’industrie et des travailleurs » avec cette décision. Mais, bémol, « il n’offre aucune garantie sur la création d’emplois et l’augmentation des salaires. »
Nathalie Durand-prinborgne (FO) évoque « une belle victoire » tout en notant que FO était le seul syndicat « à avoir cette revendication de la nationalisation. »
Christophe Morel (CFDT) salue une décision qui « va donner du temps pour rediscuter le projet » et note que le savoir-faire des chantiers navals « ne doit pas être dilapidé et dispersé. »
Enfin, François Janvier (CFECGC) évoque un « sentiment mitigé » avec l’entrée « dans une nouvelle période d’incertitude. »
David Pellon approuve la défense d’un chantier stratégique mais critique le principe
David Pellon (Droite) est l’ancien maire de la commune de Trignac, ville de 7000 habitants voisine de Saint-Nazaire. Aujourd’hui conseiller municipal d’opposition, il considère avec circonspection cette nationalisation.
« La méthode est particulière, mais si ça permet de trouver un accord avec les italiens ou un autre repreneur, pourquoi pas… » L’approbation est fraîche, et pour cause, il dénonce une méthode anti libérale, violente « qui ne passera pas au niveau du droit européen ». Mais l’ancien maire le reconnaît : « C’est le seul espoir de conserver du personnel même si je ne suis pas sûr que ça permette d’enrayer le recours aux travailleurs détachés. »
David Pellon considère avec intérêt la préservation d’une « cale qui permet la construction d’un porte-avion et qui est donc d’une importance stratégique importante » mais rejette l’instrumentalisation de la situation par Emmanuel Macron.
« Macron a mis sa parole en jeu et fait tout pour satisfaire l’opinion. Mais l’Etat n’a pas vocation à investir dans une entreprise sans marge. Je crains que cette annonce de nationalisation ne fasse perdre des commandes dans une activité extrêmement cyclique. Le carnet de commandes est plein mais le sera-t-il encore demain ? »
Le Front national crie victoire
Le communiqué de la section nazairienne du Front national rappelle que le parti patriote réclamait cette nationalisation depuis des années, parfois sous les quolibets.
« Au Front national, ces quatre dernières années, nous demandions régulièrement cette nationalisation des Chantiers, a minima partielle (51 % des capitaux) et temporaire dans le temps. Jean-Claude Blanchard, qui fut ouvrier-soudeur aux Chantiers, et ses colistiers avaient porté les premiers cette thématique dans le débat public nazairien, durant la campagne municipale. A l’époque, le FN était bien seul…
Depuis, des personnalités politiques locales comme nationales avaient rallié cette position, opportunément, car au gré de campagne internes : Arnaud Montebourg lors de la primaire de gauche, Laurianne Deniaud durant la campagne législative, etc. Nous avions finalement raison les premiers. »
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Une réponse à “Saint-Nazaire. Réactions positives à la nationalisation temporaire des chantiers”
Seriez-vous donc si crédules pour croire que cette nationalisation aurait pour but de protéger les Chantiers de l’Atlantique ?
Mais ouvrez donc les yeux: reprenez donc le palmarès tristement éloquent de nos ministres et députés: Il n’y a là que magouilles, petits arrangements entre amis, conflits d’intérêts, délits d’initiés ou incompétence caractérisée.
Ainsi, avec l’aide de ces politiques, notre réseau téléphonique est passé en quelques années dans le giron de quelques milliardaires avides de profit.
Alstom, l’un des fleurons de l’industrie française, vient d’être bradé à General Electric, multinationale américaine
Dès lors, ne serait-il pas plus logique d’envisager les choses avec un peu de cohérence: Quel magouille cette clique de malfrats aux ordres de la haute finance et du lobby Anglo-Américain vont-ils donc mettre en place pour arriver à casser ce fleuron de l’industrie française ?
Je ne voudrais pas passer pour un oiseau de mauvaise augure.
Mais, malheureusement, c’est le plus probablement ce à quoi nous devrions nous attendre !