Les Européens ont longtemps cru qu’ils ne reverraient plus les horreurs des guerres de religion. Ces conflits qui, depuis les hérésies médiévales vont jusqu’aux guerres de religion opposant la papauté et les Églises réformées, calviniste, luthérienne, anglicane… La France, le Royaume-Uni, l’espace germanique, la Pologne vivent des décennies de massacres. Aux procédures expéditives de l’Inquisition, à l’intransigeance de Rome (après le concile de Trente, 1545-1563) répond celle des Eglises réformées.
Le cycle s’achève, en France, durant la Révolution. Deux religions se font face, celle de la République, laïcisée qui vénère une nouvelle Trinité, Liberté, Egalité, Fraternité et celle des insurgés de l’Ouest, Vendéens, chouans, fidèles à leurs croyances de souche. Une guerre de religion au fond, avec à la clé au moins 300 000 morts dans les deux camps.
La N.R.H. balaie ce champ historique avec doigté et érudition. De la guerre des Paysans (1525) massacrés avec la bénédiction de Luther à l’émancipation des Juifs par Louis XVI en passant par la Saint-Barthélemy (1572), l’édit de Nantes (1598), le siège de La Rochelle (1628), l’extermination des Irlandais catholiques par Cromwell (1649), les camisards des Cévennes (1702-1710)…
La revue propose de réfléchir sur ces guerres du passé pour se préparer à celle que nous a déclaré l’islam rigoriste.
Je donne la parole à Denis Diderot pour continuer cette réflexion :
– On demandait un jour à quelqu’un s’il y avait de vrais athées. Croyez-vous, répondit-il, qu’il y ait de vrais chrétiens ?
– J’entends crier de toutes parts à l’impiété. Le chrétien est impie en Asie, le musulman en Europe, le papiste à Londres, le calviniste à Paris (…) Qu’est-ce donc qu’un impie ? Tout le monde l’est-il ou personne ?
– Anciennement, dans l’île de Ternate, il n’était permis à qui que ce soit, pas même aux prêtres, de parler de religion. Il n’y avait qu’un seul temple ; une loi expresse défendait qu’il y en eût deux. On n’y voyait ni autel, ni statues, ni images. Cent prêtres, qui jouissaient d’un revenu considérable, desservaient ce temple. Ils ne chantaient ni ne parlaient, mais dans un énorme silence ils montraient avec le doigt une pyramide sur laquelle étaient écrits ces mots : Mortels, adorez Dieu, aimez vos frères et rendez-vous utiles à la patrie.
Diderot, Pensées philosophiques.
Jean Heurtin
La Nouvelle revue d’histoire hors série n°14
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3 réponses à “«Tuer et mourir pour Dieu». Le hors série d’été de la Nouvelle revue d’histoire”
La religion n’est souvent qu’un prétexte, la politique n’est jamais loin….
Et quand la religion est en même temps une idéologie tout ce qu’ il y a de politique, on a gagné le pompon.
» Aux procédures expéditives de l’Inquisition »
Comment peut-on écrire une telle sottise à moins d’être un inconditionnel de Jules Michelet et resté à son écriture de l’histoire, ignorant tout apport historique sur l’existence et le rôle de cette juridiction parfaitement légale et qui a heureusement remplacé ce que l’on appelait le jugement de Dieu. Comme cela se passait à Orthez où, du pont Valentré, on jetait dans le Lot les supposés coupables attachés. S’il survivaient c’est qu’ils étaient innocents des accusations portées contre eux.