22/07/2017 –05H30 Lorient (Breizh-info.com) – Dans un Tour de France assez peu passionnant – mais on finit par être habitué après toutes ces années – une équipe et un homme se sont particulièrement distingués par leur panache, leur stratégie offensive, leur volonté de pratiquer un cyclisme « à l’ancienne » : il s’agit de la SunWeb et d’un de ses leaders, le breton Warren Barguil.
A une journée de la fin de la grande boucle, et alors que tout le monde donne déjà Chris Froome vainqueur, y compris ses principaux concurrents (pourquoi ne pas attaquer toute la journée des Champs quand on a que 25 secondes de retard ?), retour sur les prouesses de l’enfant d’Hennebont durant cette édition 2017, qui aura fait de lui une potentielle légende en devenir.
Car avec deux victoires de prestige (Foix et Isoard) cette année, ainsi qu’un maillot à pois amplement mérité (et qui récompense un grand et offensif grimpeur) , et tout de même une 9ème place au général, l’avenir de Barguil pourrait bien être en jaune sur le Tour dans les années à venir.
Enfin, faut-il vraiment espérer que le cycliste breton lutte pour le maillot jaune ? Est-ce que cela ne l’obligerait pas, comme Romain Bardet et son équipe AG2R, à mettre de côté la folie, le panache à toute épreuve, au bénéfice du calcul, de l’oreillette, de la consigne de course, de l’économie du moindre coup de pédale et de la lutte pour quelques secondes dans les derniers kilomètres d’un col ?
Car si Warren Barguil – dont le palmarès pro depuis 2013 comporte également deux victoires sur la Vuelta et de belles places sur les classiques – est en train de gagner le coeur des Français, c’est parce qu’il incarne un type de coureur que l’on ne voit plus aujourd’hui sur le Tour de France. Attaquant parfois de loin, jouant d’autres fois avec les cadors, il dépense sans compter, sans calculer, avec dans l’esprit l’idée de remporter une étape, de briller sur les routes.
Il ne faut pas s’étonner si Richard Virenque a lâché quelques larmes au micro lors du commentaire de l’étape de l’Isoard : avec Warren Barguil, le public français retrouve un coeur de lion qu’il attendait depuis des années. Il faut que cela continue !
Mais n’en doutons pas, vu le caractère bien trempé du morbihannais, qui a enduré de grosses difficultés liées à des chutes et à des accidents au début de sa vie professionnelle, et qui possède par ailleurs un beau palmarès amateur.
Il lui reste encore une année de contrat avec la Sunweb, avant de rejoindre, peut-être ou pas, une autre équipe. Une chose est sûre : pour s’éclater autant qu’avec des Matthews, des Geschke, des Ten Dam ou des Kelderman, il va falloir s’accrocher. Il faut d’ailleurs souligner la saison au top de Sunweb, qui a remporté, ne l’oublions pas, le Giro d’Italia avec un solide Tom Dumoulin (deux victoires d’étape).
Le fait de courir pour une équipe étrangère est d’ailleurs peut-être, pour Barguil, une possibilité d’être moins exposé, donc moins livré en pâture en cas de défaillance comme peuvent l’être des Pinot ou des Bardet.
Une chose est sûre : entre Barguil, Bardet, et Alaphilippe (qui sera le leader de la Quickstep sur le Tour d’Espagne) notamment (mais ils sont nombreux à se bousculer au portillon), le cyclisme français est bel et bien de retour au top niveau ! Et avec lui le cyclisme breton également !
Yann Vallerie
Crédit photo : wikipedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Tour de France. Warren Barguil, naissance d’une légende ?”
Il suffirait de supprimer les oreillettes entre les coureurs et leur directeur sportif et l’ on verrait les coureurs obligés eux mêmes de prendre des initiatives et, de plus, le nombre de chutes diminuerait aussi !!!
Bravo à Waren Barguil pour son Tour de France !!!