24-01-2014 – 12H00 Bretagne (Breizh-info.com) – Les affres de la liquidation du transporteur français Mory Ducros n’épargnent pas la Bretagne. L’actionnaire principal Arcole Industries a présenté son offre de reprise. Il prévoit de supprimer près de 3000 emplois et la moitié des agences du transporteur. Un dixième de ces emplois – 286 très exactement – se trouve dans les cinq départements bretons, où quatre des sept agences seront fermées et une cinquième très amoindrie. Un nouveau coup dur pour l’emploi breton.
Sur l’ensemble du territoire français, 37 agences vont disparaitre, dont voici la liste. Près de 2145 emplois seront sauvegardés dans le groupe. Les licenciés recevront 7000 euros d’indemnités supra-légales. Arcole Industries a débloqué 21 millions d’euros supplémentaires pour cela. De son côté, l’Etat a soutenu dès le début cette offre de reprise totale – la seule – et prêtera 17.5 millions d’euros au transporteur sur vingt ans. Il y a deux autres offres partielles. Une émane d’un transporteur concurrent, Malherbe. Mais elles ne portent que sur certains sites, notamment dans le Nord et en Normandie.
Mickael Dauphin, délégué CFDT de Mory, estime cependant que l’effort sur les indemnités est « nettement insuffisant ». Des évolutions seront possibles à la marge sur le nombre de licenciés et le montant des indemnités, puisque « les négociations reprennent dès lundi [27] afin de faire évoluer l’offre d’Arcole », nous confie-t-il. Le nombre définitif de licenciements et d’agences fermées sera connu le 31 janvier, lorsque le CE approuvera l’offre de reprise.
Dans l’ensemble, « dans tous les départements où il y avait une agence ex-Mory et une agence ex-Ducros, l’une des deux a été fermée » résume sobrement un employé de Blois. Il n’y a donc plus de doublons dans le réseau du groupe, dont la voilure a été fortement réduite pour faire face à la diminution de transports engendrée par la crise. Une réduction « absolument inévitable », estime Mickaël Dauphin, « et qui aurait du être faite depuis longtemps ».
La fusion de Mory et de Ducros n’avait en effet pas entraîné de regroupement de nombreux sites pourtant très rapprochés – comme Tours et Saint-Pierre des Corps ou Thouaré et Nantes / Chantenay – contrairement à la logique économique. Des incertitudes demeurent cependant quant au devenir de ce qui reste de Mory : « nos concurrents ne s’intéressent pas à nous ni à nos savoir-faire, ils attendent qu’on se crashe afin de se ruer sur notre portefeuille de clients », résume sobrement le délégué CFDT du site de Mulhouse, Yaya Kheffi.
En Bretagne : près de 300 emplois supprimés
Mory-Ducros emploie 440 personnes dans les cinq départements bretons, avec sept agences au Relecq près de Brest (79 salariés), à Caudan près de Lorient (64), à Trégueux près de Saint-Brieuc (29), à Saint-Jacques de la Lande (89) et Cesson (69) près de Rennes, à Thouaré (65) à l’est de Nantes et 45 sur le site de Nantes-Chantenay, près du pont de Cheviré.
Les agences du Relecq, de Trégueuc, de Saint-Jacques de la Lande et de Thouaré ferment purement et simplement. Celle de Caudan perd 37 emplois sur 64. Celles de Cesson et de Nantes-Cheviré sont maintenues, cette dernière devrait même récupérer 6 personnes de l’agence de Thouaré.
Dans les prochains jours, il est possible que quelques reclassements supplémentaires au sein du groupe ou d’autres suppressions d’emploi soient annoncés. Cela dépendra de l’issue des négociations nationales et locales entre syndicats, CE et repreneur.
Dans tous les cas, c’est un nouveau coup dur pour les bassins d’emploi de Brest et de Rennes, déjà éprouvés par la crise. Pour le chef-lieu d’Ille-et-Vilaine, cela s’ajoute à la cure d’amaigrissement forcée de l’usine PSA de Chartres de Bretagne.