23-01-2014 – 09H00 Notre-Dame-des-Landes (Breizh-info.com) – Le dossier de l’aéroport, aux municipales de Nantes, c’est comme le sparadrap du capitaine Haddock : ça colle aux doigts et ça embarrasse. Surtout dans les partis divisés sur la question. Le Modem – dont une grande partie des militants sont opposés au projet de transfert à Notre-Dame des Landes – n’échappe pas à cette quadrature du cercle, façon nantaise.
Ainsi, en présentant sa liste « l’alternative pour Nantes », issue de leur désaveu de la candidate de la droite filloniste Laurence Garnier, le Modem, plutôt opposé à l’aéroport, a dû faire avec l’UDI qui est, elle, dans son ensemble favorable à un aéroport que ses candidats – notamment à Châteaubriant – soutiennent sans réserves.
De fait, le projet » transports » de cette liste devrait ravir les opposants au transfert de l’aéroport. Inspiré par les propositions de l’association Nexus, opposée à cette opération, elle s’engage à mettre en oeuvre « la descente des avions sans palier » au-dessus de la ville « sur Nantes-Atlantique », mais aussi « la desserte de Nantes-Atlantique par le rail existant » et « l’étude et la réalisation d’une piste de confort est-ouest ». Il y a en effet des rails – rouillés et pleins d’herbes – qui passent devant l’aérogare et aboutissent dans les dépôts logistiques du D2A, la zone industrielle qui jouxte l’aéroport. C’est l’ancien tracé de la ligne de Nantes – Pornic, qui fut déviée pour contourner l’aéroport quand il fut agrandi après-guerre.
Seulement, il y a un mais. Ecrit petit sous les belles promesses. « Sous réserve de l’avenir du dossier de NDDL ». Autrement dit, précise un ténor de l’UDI du département, qui souhaite rester anonyme : « ceux du Modem sont bien gentils avec leurs rêveries, mais pour nous, ce dossier est plié ». Comme pour la quasi-totalité de l’establishment politique nantais : s’ils ne se sont pas faits de mauvais gré au transfert de la plate-forme, ils l’appellent de leurs voeux et soutiennent ardemment une politique de grands projets socialistes qu’ils ne manquent pourtant jamais de brocarder devant leurs électeurs locaux et nationaux.
Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : FIL
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2 réponses à “NDDL : poker menteur du Modem et de l’UDI sur l’aéroport”
Je ne comprends vraiment pas cette « dispute » : est-ce que ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous sépare ? C’est ça la vraie question.
Y-a-t-il un clash au centre comme le dit votre article, ou bien est-ce seulement le jeu des personnalités, et le parti pris du journaliste ?
Regardez la liste qui vient d être publiée pour le centre et la droite : on y retrouve des gens qui se sont exprimés en faveur du mariage pour tous, et la porte-parole des antis. Où est le problème ? S’ils sont capables de se parler, c’est tant mieux pour nous ! On peut respecter nos différences et construire ensemble.
Apparemment « les modems » n’ont pas encore eu l’occasion de d’étudier sérieusement le dossier de l’Aéroport du grand ouest (AGO). Sinon ils éviteraient certainement de dire certaines sottises…
1- « la descente des avions sans palier ». Si derrière cette expression -bien peu aéronautique- se cache l’idée de « la descente continue », il faut savoir que celle-ci concerne la partie de l’approche à plus de 10 NM de la piste en service. Ce qui, pour la piste 21 (du Nord vers le Sud) nous place bien au delà des limites de Nantes et ne résoudrait donc aucun problème… En réalité, les avions qui survolent Nantes, le font en étant déjà en descente : ils abordent le point Karpu à 3000 ft (900 m) et passe au dessus de la Cité des congrès (point Nemot) à 1400 ft (420 m !). Pour information la hauteur de survol normale d’une agglomération comme Nantes est de 1500 m « pour des raisons de sécurité et de nuisances » ; c’est l’orientation de la piste qui oblige à cette « dérogation » à la sécurité.
[Pour continuer sur la sécurité, on peut avoir en mémoire de l’incident grave du 21 mars 2004 à 1 h 20 min lors duquel le MD-83 immatriculé SU-BMF, de la compagnie Luxor Air, en approche finale piste 21 à Nantes Atlantique a failli SE CRASHER SUR LE CENTRE VILLE DE NANTES EN SORTANT DE LA COUCHE NUAGEUSE…
Résumé du BEA (Bureau enquête accident) :
De nuit en conditions IMC,[conditions de vol aux instruments] l’équipage a effectué une approche non stabilisée sur la piste 21, aérodrome de Nantes Atlantique, est sorti volontairement de l’enveloppe de protection de la procédure publiée puis a remis les gaz alors qu’il survolait l’agglomération à une hauteur d’environ quatre cents pieds (120 m !!!)
Précisons que la Tour de Bretagne au centre ville, culmine à 144 mètres…)]
2) Le modem nantais n’aime que le téléphérique -paré par avance de toutes les vertus- l’association Nexus n’aime que le rail… chacun ses tropismes. Reste que Nantes Atlantique est déjà parfaitement desservi par les transports publics mais que son enclavement au Sud de l’agglo, retire tout intérêt à une desserte par le rail. Ce serait donc une dépense publique bien inutile.
3) La « piste de confort » Est-ouest. Comme la sécurité des Nantais, pas plus que l’évitement des pollutions sonores (une des premières sources de stress pourtant) ne semble soucier le Modem local, éviter le survol de Nantes ne serait donc qu’un élément de confort !!! Et comme on est là dans cette logique du « tout sauf NDDL », on n’hésite pas à sacrifier 10 000 personnes qui n’ont jamais été averties que des avions passeraient au dessus de leur têtes, alors qu’il n’y en aura que 1000 à NDDL qui sont prévenues depuis 40 ans… Cherchez l’erreur.