20-01-2014 – 12H00 Nantes (Breizh-info.com) – Mardi 14 janvier, conférence de presse de François Hollande : puisqu’il faut faire des économies, regrouper des régions pourrait constituer l’un des moyens d’atteindre cet objectif. Mercredi 15, Thierry Mandon, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, suggère que le nombre de régions métropolitaines passe de 22 à 15. Le soir même, au JT de 20 heures sur France2, on embraye sur le sujet. Et de passer aux travaux pratiques …
Les deux exemples cités habituellement – car faciles à traiter – sont de suite évoqués. D’abord, la réunification de la Normandie, ensuite celle de la Bretagne. Qui dit reconstitution de la Bretagne historique, dit démolition des Pays de la Loire. Le journaliste de France 2 avait sa petite idée sur la question.
La Vendée rejoint le Poitou, tandis que le Maine-Anjou se retrouve intégré dans une région appelée « Val de Loire ». Sur le papier, l’affaire semble aisée à conduire, mais la réalité est toute autre.
On a pu le vérifier dès le jeudi matin. Sur France Inter (matinale de Patrick Cohen), Christophe Clergeau (PS), vice-président du conseil régional des Pays de la Loire, est interrogé sur le sujet. Sa réponse est claire : opposition totale à un nouveau découpage régional.
Bien sûr, il a oublié de préciser à cette occasion que son plan de carrière prévoit en 2015 de succéder à Jacques Auxiette à la présidence. Le retour de la Loire-Atlantique dans le giron de la Bretagne anéantirait ces belles espérances.
Tout simplement parce qu’aux élections régionales de mars 2015, la liste de gauche sera conduite par Jean-Yves Le Drian. Face au ministre de la Défense, M. Clergeau ne fait pas le poids. Ce n’est même pas la peine qu’il se présente aux primaires contre la locomotive bretonne du PS.
Dans son opposition à la réunification, M. Clergeau trouvera des alliés qu’il ne faut pas négliger. Car la colonne vertébrale des Pays de la Loire s’incarne dans un exécutif, dans un cabinet, dans des élus, dans une administration.
Qu’ils soient de droite ou de gauche, ces femmes et ces hommes ont tout à perdre dans une réunification qui déplacerait le centre de gravité de la région de Nantes vers Rennes. Et comme ils n’ont pas envie de rejoindre Pôle Emploi ….
La réunification de la Normandie et de la Bretagne exigera de régler au préalable la grande question : où placer la capitale ? A Rouen ou à Caen ? A Rennes ou à Nantes ? ou ailleurs. Seul le passage à une véritable régionalisation pourrait peut-être contenter toutes les ambitions : l’exécutif dans une ville et les assemblées dans une autre. A l’exemple de la Corse qui sépare justement l’exécutif et le délibératif ?
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2013, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.