04/05/2017 – 10h00 Brest (Breizh-Info.com) – C’est une histoire plutôt surprenante. Une start-up brestoise vient de se voir interdite de tenir un stand à la Foire de Paris par les organisateurs du Concours Lépine. Le motif : l’invention mise en avant par la jeune société E-Sensory, un sextoy, est lié à la sexualité. Décryptage.
Un tournage pour M6 à Paris
Tout a commencé lorsqu’une société de production officiant pour le compte de M6 a invité E-Sensory à réaliser un tournage pendant trois jours à la Foire de Paris. Un tournage qui avait donc lieu le weekend dernier et qui avait pour finalité une émission qui sélectionnerait un projet créatif et innovant parmi plusieurs en compétition.
À l’issue du weekend de tournage, la boite de production a proposé à la jeune entreprise brestoise d’occuper un stand pour la durée restante de la Foire qui se tient cette année du 27 avril au 8 mai à la Porte de Versailles.
Concours Lépine et sextoy connecté
Mais les organisateurs du Concours Lépine n’ont pas été de cet avis. Et pour cause. Ils reprochent à E-Sensory le caractère sexuel de l’innovation en question : un sextoy connecté dénommé Little Bird (visible ICI) et fonctionnant via une application de lecture numérique sensorielle. Cette application permet d’ajouter les sensations à la lecture classique d’un ebook, Little Bird se mettant en mode vibreur lors des passages érotiques de la lecture.
Ainsi, l’organisation du Lépine, alors que la société bretonne n’avait pas déposé de candidature au Concours, a demandé à E-Sensory de ne pas tenir de stand et de quitter les lieux.
Contactée par Breizh Info, Christel Le Coq, la fondatrice et gérante de l’entreprise brestoise, nous a fait part de son étonnement, sans toutefois chercher la victimisation :
« C’est un manque de respect des organisateurs qui par ailleurs veulent mettre en avant les projets innovants et donc parfois non conventionnels. Je comprends les règles mais ce n’est pas très fair-play. Nous n’avions même pas déposé de candidature officielle au Lépine. Et logistiquement parlant, ce n’est pas très correct non plus : vous vous organisez pour y être donc c’est toujours décevant. »
Quant au caractère choquant de l’objet, Christel Le Coq rassure : « Le Little Bird ne choque pas les enfants. Il n’y a rien d’irrespectueux. Tout cela relève plus de la crispation inutile ».
E-Sensory, une histoire toute neuve
Créée en 2014, la société n’a que trois années d’existence. Portée au départ à bout de bras par Christel Le Coq, la petite structure finistérienne emploie à l’heure actuelle sept personnes, dont trois basées à Brest, ville du siège de la start-up.
Au-delà des objets dédiés à la lecture érotique et regroupés sous l’appellation B-Sensory, les activités de l’entreprise E-Sensory ne se limitent pas à ce domaine mais concernent également les objets connectés sensoriels au sens large, par exemple des livres « audio-sensoriels » pour les aveugles et malvoyants.
Lecture érotique et mythologie européenne
Sur le site internet de la start-up, les amateurs de mythologie celtique et européenne trouveront leur bonheur parmi les quelques 300 références de livres, qui comportent aussi des lectures beaucoup plus modernes et moins surprenantes.
Précisons-le par avance, les versions proposées par B-Sensory sont assez différentes des ouvrages classiques sur le celtisme ou les dieux nordiques. « Les festins d’Odin » ou encore « Avalon, lande du plaisir » risquent de différer légèrement des récits habituels sur le sujet. Tout comme ce livre disponible en version connectée et sobrement intitulé « Solstice ». De quoi se préparer pour le 21 juin et la célébration de l’été.
Crédit photo : Pixabay
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