02/05/2017 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Le 1er mai 2002, plusieurs dizaines milliers de Nantais avaient manifesté à l’appel de tous les syndicats, dans les rues pour « faire barrage » à Jean-Marie Le Pen présent au 2ème tour de l’élection présidentielle. 15 ans plus tard, si la fête du travail était tout aussi politique, l’ambiance a totalement changé : les syndicats ont manifesté en ordre dispersé et les cortèges ont été beaucoup moins nombreux. Manifestement, Marine Le Pen ne provoque pas le même rejet que son père. Il s’en faut de beaucoup.
« C’est pourquoi je vous appelle à voter Le Pen, euh non Macron ! »
La CFDT seule avait donné rendez-vous à ses adhérents au Miroir d’eau. L’appel n’a pas été entendu car si la CFDT est le premier syndicat de l’agglomération nantaise, les manifestants brandissant force banderoles – dont celle de la Jeunesse ouvrière chrétienne – étaient à peine 300. Les multiples interventions seront toutes sur le même thème : appels à voter contre le FN et pour Macron « sans lui donner un chèque en blanc ». Un orateur après avoir déclaré que Marine Le Pen « bafouait le droit des femmes » ou dénoncé le FN « parti de la haine de l’autre » commit un joli lapsus (révélateur ?) : « c’est pourquoi je vous appelle à voter Le Pen, euh non Macron ! ».
De son côté la CGT avait appelé à manifester place de la République. FSU et Solidaires s’étaient joints à cet appel. Force Ouvrière, prudente (ses adhérents ont largement voté Marine Le Pen), devait prendre part au rassemblement mais une demi-heure seulement (sic) et sans défiler en rappelant son attachement à la charte d’Amiens de 1906 : indépendance syndicale face aux partis politiques.
Tous les interventions tournèrent autour du même thème : faire barrage au Front national sans toutefois parler de « ni ni » (ni Macron, ni Le Pen). Le leader de Solidaires, le trotskyste Brunacci, dénonça dans le FN « un parti raciste, xénophobe, sexiste, homophobe, sectaire, intolérant… », avant de conclure « c’est un parti qui défend le capitalisme ».
Les manifestant étaient environ quatre mille, beaucoup portaient le badge de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Dans le défilé qui s’ébranla jusqu’à la préfecture on remarquait aussi un groupe de militants de Lutte ouvrière et quelques « jeunes communistes ». Plusieurs antifas et black blocs cagoulés de noirs se trouvaient au milieu du cortège étroitement surveillés par les gros bras de la CGT. Aucun incident donc pour une fois, à part de nombreuses peintures sur le commissariat central et les façades et devantures du cours des 50 otages, sous l’œil indifférent des CRS discrets sur le parcours.
Deux rassemblements, un ennemi commun : le FN, un slogan : « pas une voix pour Marine Le Pen », mais n’est-ce pas un peu tard ? 40% des ouvriers et employés ont voté pour elle au 1er tour. « La classe ouvrière va au paradis » : c’était le titre d’un film du réalisateur marxiste Italien Elio Petri, déjà en 1971 !
Photos : Breizh-info.com
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3 réponses à “Nantes. Un 1er mai syndical maigre et dispersé”
En finir surtout avec les graines de violence gauchiasses !!!!
Avec l’aval du gouvernement gauchi—e (le bien nommé ), ces graines de violence et de haine sont devenus de gros plants bien enracinés ! !
Parce que « En marche » est un parti anticapitaliste?? Avec le banquier de chez Rothschild…
Allons, Camarades, un peu de jugeotte!