Pour Christopher Lannes, journaliste indépendant, que l’on retrouve notamment fréquemment sur TV Libertés, l’heure n’est plus aux petits candidats. Nous reproduisons ci-dessous la tribune libre qu’il vient de nous adresser . Comme d’habitude lorsque nous publions une tribune libre (vous pouvez nous les adresser sur [email protected]) elle n’engage nullement la rédaction de Breizh-info.com.
Cette année, je n’ai pas fait faire ma carte d’électeur. Une honte, diront certains. Bien que je ne sois pas démocrate pour un sou, je partage leur avis : j’aurais du le faire. Parce que quoi en dise, le vote reste un moyen d’agir – parmi d’autres, certes –, une arme qu’il serait dommage de laisser à nos ennemis.
Je ne pourrais pas voter, et je compte bien rattraper cet oubli en apportant, modestement, un raisonnement à ceux qui s’apprêtent à le faire. Évidemment, chacun est libre de son vote, et ce n’est pas un quelconque éditorial qui influencera qui que ce soit à deux jours du scrutin. Néanmoins, j’aimerais vous éclairer ici non pas sur un candidat en particulier, mais sur un raisonnement.
Je m’adresse directement aux personnes qui s’apprêtent à voter pour ce que l’on appelle grossièrement un « petit candidat ». Cela aurait pu être mon cas. Ceux qui me connaissent un peu savent que, parmi ces 11 postulants, le candidat qui me correspond le mieux est indiscutablement Nicolas Dupont Aignan. Au-delà de sa mission de maire d’Yerres qu’il mène admirablement, il est un élu de terrain dévoué, intelligent et compétent. Certes, il n’a pas que des qualités : son manque de caractère, évident, mais aussi le fait qu’il ne soit, au final, qu’un politique et rien d’autre, sont à souligner. Malgré tout, dans une situation normale, il aurait eu mon vote.
Mais nous ne sommes pas dans une situation normale.
Hier encore, le terrorisme islamique a frappé, rappelant aux naïfs que la menace n’avait pas disparue, et n’était pas près de disparaître. Ainsi ne faut-il pas oublier qu’au-delà du vote « pour ses convictions », l’élection est aussi une affaire de priorité. Or aujourd’hui, la priorité est d’en finir avec le terrorisme et l’insécurité. « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », disait le grand autre. Or cette cause, nous la connaissons tous : l’immigration. Plus que jamais, il y a urgence à fermer les vannes de l’immigration, pour ensuite s’attaquer à ses effets, du laxisme judiciaire à l’insécurité galopante en passant, évidemment, par la menace terroriste.
Il n’est plus question, en 2017, de voter pour le candidat « qui vous ressemble », mais pour celui qui, aussi imparfait soit-il, est le plus à même de l’emporter, et d’en finir. Dupont Aignan est compétent et sérieux. Asselineau est très pertinent sur la question européenne. Cheminade est le seul qui aille sur le terrain du temps long, de la conquête spatiale à la route de la soie. Jean Lassale est sympa. Oui mais voilà, ces candidats aussi pertinents soient-il n’ont aucune chance de l’emporter, et par conséquent d’apporter des solutions concrètes à cette situation qui, je le répète, n’est plus tenable. Ça urge !
Je ne parlerais pas ici des « patriotes » qui envisagent de voter Mélenchon. Jean-Luc Mélenchon est un homme cultivé, talentueux. Il est sans doute le meilleur politique de cette campagne. Mais s’il ne faut pas se tromper d’ennemi, il ne faut pas non plus se tromper d’amis. La souveraineté pour la souveraineté n’a aucun sens.
Ne vous leurrez pas. Qu’importe votre choix, vous serez déçus. Nous sommes en république, et la république est ainsi faite : le triomphe de la masse, et de la démagogie. Je vous invite alors, à défaut de voter en philosophe, à voter intelligemment. Nous ne pouvons plus nous permettre d’utiliser le premier tour du scrutin pour exprimer nos convictions profondes au travers du candidat qui les incarne le mieux. Une menace plane. Et cette menace, créée de toutes pièces par les médias et soutenue par les grands de ce monde, porte un nom : Emmanuel Macron.
Vos voix sont trop précieuses pour être éparpillées et permettre, indirectement, au candidat de l’oligarchie de se qualifier, avec de grandes chances de l’emporter quelque soit son adversaire. Deux candidats sont en mesure de lui barrer la route du second tour, nous ainsi offrant les moyens, peu glorieux certes, d’éviter le pire. Le vote utile a ses faiblesses, mais des faiblesses inhérentes à notre système politique. Aussi à l’heure où le recours aux urnes se fait au son des kalachnikov, éviter le pire est un luxe que nous ne pouvons balayer, au risque de l’être nous-même.
Christopher Lannes
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4 réponses à “Election présidentielle. L’heure n’est plus aux petits candidats [Tribune libre]”
Faire sa carte d’électeur chaque année n’est pas nécessaire. Il suffit de vérifier auprès de sa mairie (jusqu’au samedi de 10 à 12h avant le scrutin, horaires de la permanence d’état-civil) qu’on est toujours inscrit. Ou de vérifier soi-même le jour du vote.
Je connais des tas d’électeurs qui ne votent plus depuis cinq ans et sont toujours inscrits. Leur nom et leur numéro les attendent…
Attention : dans les grandes villes, nombres de bureaux de vote ont été redécoupés et, outre de fausser les statistiques et les calculs de campagne de certains partis (Mélenchon, UMP/LR), les électeurs vont aller voter un peu à l’autre bout de leur quartier ou de leur ville.
Merci pour cette remarque. Néanmoins, j’ai un autre soucis, fortement lié au fait que je n’ai pas fait ma carte d’électeur : j’ai perdu ma carte d’identité et mon permis de conduire.
Allons Mr Lannes un peu de courage ! et n’ayez donc pas peur de citer dans votre article Marine Le Pen comme la seule candidate à avoir un vrai programme pour endiguer le terrorisme…
Le ralentissement de l’immigration- émigration en Bretagne implique l’indépendance . Voter pour ceux qui promeuvent la francisation à outrance ne peut qu’affaiblir davantage la confiance des Bretons en eux-même et donc les amener à 1- s’expatrier davantage 2- être indifférents à la balnéarisation et la banlieuisation de leur terre