Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Eric Richermoz (Nouvelle Ecologie) : « Les projets d’infrastructures délirants comme Notre-Dame des Landes, c’est non »

16/03/2017 – 05H45 Nantes (Breizh-Info.com) – Eric Richermoz, qui dirige le collectif Nouvelle Ecologie du FN était récemment à Nantes, dans une salle de la Manufacture des Tabacs, pour présenter les mesures pour l’écologie, l’agriculture et l’énergie que le FN défendra en 2017.

Le collectif Nouvelle Ecologie, lancé en décembre 2014 à Paris, est coprésidé par Eric Richermoz et l’économiste Philippe Murer. L’élu nazairien Gauthier Bouchet est secrétaire général adjoint du collectif Nouvelle Ecologie. Nous avons interviewé Eric Richermoz.

Breizh Info : Eric Richermoz, qu’est-ce qui explique votre venue à Nantes ?

Eric Richermoz : C’est la fédération qui m’a invité, afin de présenter le volet environnemental du programme de Marine le Pen. Je suis accompagné par Gauthier Bouchet, secrétaire adjoint du collectif Nouvelle Ecologie.

Breizh Info : Pouvez-vous nous donner quelques-unes de vos propositions ?

Eric Richermoz : Bien sûr. Dans le domaine de l’énergie, nous voulons décarboner le transport en développant une filière combustible hydrogène nationale, pour remplacer l’actuel parc automobile diesel et essence [plusieurs industriels travaillent dans ce domaine, par exemple Areva ; l’hydrogène permet, entre autres, de stocker l’électricité produites par des sources d’énergie renouvelables, NDLA] Nous avons aussi un plan national d’isolation des bâtiments, notamment ceux qui datent d’avant les années 1980.

Certes, il y a déjà des initiatives locales, mais on veut passer à la vitesse supérieure : c’est la banque centrale française qui avancera l’argent des travaux, à taux d’intérêt zéro, afin qu’ils soient rentabilisés à court terme, notamment pour les ménages modestes [le FN veut sortir de l’euro et donc de la banque centrale française, puis recréer une banque nationale française pour financer le budget national et les grands projets, NDLA]

Breizh Info : Quel est pour vous l’avenir de la centrale de Cordemais, dont le gouvernement veut encore accélérer la fermeture des tranches fioul ?

Eric Richermoz préfère renvoyer cette question à Gauthier Bouchet, qui répond : Nous sommes pour la conversion en biomasse de la centrale, sans suppression de postes. Nous nous opposons à l’accélération de la fermeture des tranches fioul [en décembre 2014, lors du lancement de son collectif, Eric Richemoz s’avouait favorable à la fermeture des centrales fioul et charbon, sans être très disert sur cette problématique, NDLA]

Breizh Info : Allez-vous sortir du nucléaire ?

Eric Richermoz : Sûrement pas. Au moment où nous aurons besoin d’électricité pour décarboner le transport, il n’est pas question de se priver de cette source d’énergie importante, qui garantit notre indépendance nationale et ne produit pas de carbone.

Breizh Info : Allez-vous continuer les investissements dans l’EPR de Flamanville et le mettre en service ?

Eric Richermoz : Les coûts de l’EPR ne sont pas négligeables, mais il s’agit d’un prototype. Il y aura des économies d’échelle à l’avenir, lorsque d’autres EPR seront construits. Nous sommes pour sa mise en service.

Breizh Info : Nucléaire toujours, êtes-vous favorable au projet Cigéo, le stockage de déchets nucléaires à Bure ?

Eric Richermoz : On y est opposés, ce projet est mal proportionné et mal ficelé.

Breizh Info : Donc comme vous êtes pour le nucléaire, vous êtes favorable à ce que continue la situation présente, c’est à dire que les déchets sont stockés auprès de toutes les centrales françaises, un peu partout sur le territoire ?

Eric Richermoz : Les technologies de l’avenir permettront de les réutiliser comme combustibles, donc ce n’est pas l’idéal de les enfouir sans y avoir accès ni sans avoir vraiment de contrôle sur d’éventuels mouvements de terrains sur le site de Bure, ou ailleurs.

Breizh Info : Vous confirmez l’opposition du FN à l’aéroport de Notre-Dame des Landes ?

Eric Richermoz : Tout à fait. Si Marine le Pen est élue en mai, on arrête tout.

Breizh Info : Y compris la LGV de Nantes à Rennes via Notre-Dame des Landes ?

Eric Richermoz : Nous ne sommes pas contre les LGV en général, il faut voir au cas par cas. Nous sommes favorables à la desserte des pôles régionaux, notamment de et vers Paris, mais les projets d’infrastructures délirants comme Notre-Dame des Landes, c’est non.

Breizh Info : Vous avez dit pôles régionaux. Et les métropoles ?

Eric Richermoz : On est opposés à la canalisation des richesses par les métropoles au détriment des territoires périphériques. Le service public est un droit pour tous les citoyens. Pour nous, un des moyens de corriger les abus de la métropolisation à outrance passe par le développement des réseaux TER, y compris dans les départements qui en sont dépourvus (Ardèche) ou qui n’en ont pas beaucoup et des liaisons gtransversales.

Breizh Info : Quelles sont vos propositions pour l’agriculture ?

Eric Richermoz : Nous voulons sortir de la PAC pour redistribuer nous mêmes plus aux agriculteurs et selon des critères que la France contrôlera. Nous proposons notamment l’interdiction totale des OGM – y compris dans l’alimentation animale – ou encore l’interdiction de l’import pratiqué aujourd’hui, au nom du libre échange, d’OGM produits ailleurs. Nous voulons aussi développer le label « transition bio » pour les exploitations en conversion du conventionnel au bio, qui assument les charges du bio trois ans durant, mais ne peuvent vendre que selon les prix du conventionnel.

Breizh Info : En général, vous voulez donc aider les exploitations en bio ?

Eric Richermoz : Et celles qui sont à taille humaine aussi. Notamment en assouplissant les normes ainsi que les charges patronales et salariales ; contrairement au conventionnel, le bio utilise plus de travail et crée plus d’emploi, c’est logique de l’aider à rétablir sa compétitivité.

Breizh Info : La robotisation des fermes – pour l’essentiel conventionnelles et plutôt de grandes tailles – devient un enjeu important. Benoît Hamon, candidat du PS et des Verts, a décidé de taxer cette robotisation, et les robots, qu’il accuse de détruire des emplois. Pendant ce temps, autour de nous, les pays concurrents de la France, y compris sur les marchés agricoles mondiaux, robotisent à tout va et gagnent en compétitivité. Que propose le FN ?

Eric Richermoz : Nous n’avons pas de dogme sur les robots, mais pas de propositions non plus. Cependant, le conventionnel, voire les fermes-usines, ce n’est pas le modèle agricole que nous avons envie d’encourager. Nous sommes opposés aux fermes des 1000 vaches. Nous, on souhaite clairement promouvoir l’agriculture à taille humaine.

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe

Crédit Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

2 réponses à “Eric Richermoz (Nouvelle Ecologie) : « Les projets d’infrastructures délirants comme Notre-Dame des Landes, c’est non »”

  1. jaouen dit :

    D’après les chiffres qui viennent de sortir, en Loire-Atlantique, département fer de lance du bio, celui-ci atteint 13% de la SAU et 15% des exploitations. En ajoutant les fermes à taille humaine, dont toutes celles qui produisent comme le bio, mais pour une raison où une autre liée aux cahiers de charges délirants du bio n’ont pas le droit au label (par ex. pas assez de surface ou ne cultivent pas leurs céréales) on arrive à 18-20% des exploitations pour 15% de la SAU (surface agricole utile).

    Le reste, 80/85% de la SAU (jusqu’à 95% dans certains départements), c’est le conventionnel, grand oublié des politiciens et de leurs programmes. C’est le conventionnel et le modèle agro-industriel qui y est adossé qui pèse des dizaines de milliers d’emplois et fait 3% du PIB.

    Qui parle du conventionnel et de ses agriculteurs, qui représentent l’écrasante majorité de l’agriculture en France ? Personne.
    Qui pour leur proposer autre chose que des allégements de charge, et des emplâtres divers alors que le modèle est à revoir? Personne.
    Qui pour proposer autre chose que des clauses obligeant les collectivités et les cantines à acheter tant de % de bio, même si le bio est aujourd’hui produit en Italie, au Danemark, au Maroc ? Personne.
    Qui pour parler aux agriculteurs, qui votaient traditionnellement à droite tendance RPR/UMP, et qui sont écoeurés à un point… et l’affaire des emplois/costards/etc. de Fillon n’a rien arrangé, car elle met en lumière une droite qui est à des années lumières d’eux sur tout… ? Personne.

    Etc.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

NANTES

Fusillade près d’un gymnase à Nantes : un quartier sous tension permanente

Découvrir l'article

NANTES

Nantes. La Nuit de l’Erdre 2025 : un festival éclectique et électrisant en Bretagne

Découvrir l'article

NANTES

Saint-Herblain (44) : un migrant algérien accusé du viol d’un handicapé dans les toilettes du centre commercial Atlantis

Découvrir l'article

NANTES

Nantes face à un nouveau fléau : trafic de prégabaline et violences désinhibées

Découvrir l'article

NANTES

À Nantes, l’arrestation d’une bande de mineurs violents met fin (temporairement) à une série noire d’agressions

Découvrir l'article

Economie, Social

Les meilleures villes pour les seniors en France et en Bretagne : Où s’épanouir pleinement après 60 ans ?

Découvrir l'article

NANTES

En Loire Atlantique, plusieurs villes apportent leur soutien au premier jour du timbre Lucie Randoin

Découvrir l'article

Economie, NANTES

Scandale à La Remaudière près de Nantes : quand une salle polyvalente à 2 millions d’euros devient un symbole du gaspillage public

Découvrir l'article

A La Une, NANTES, Politique

Foulques Chombart de Lauwe, candidat à la mairie de Nantes en 2026 : « Pour Johanna Rolland, un délinquant est toujours d’abord une victime » [interview]

Découvrir l'article

NANTES

Inquiétude et exaspération à Nantes : la ville plongée dans un cycle infernal de violences

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky