04/03/2017 – 17H00 Nantes (Breizh-info.com) – « Selon que vous soyez puissant ou misérable, la justice vous rendra blanc ou noir ». Alors que les casseurs qui ont défiguré la rue de Strasbourg samedi ne seront jamais jugés, le tribunal vient de condamner un homme en état d’ivresse qui a eu le malheur d’insulter Johanna Rolland, maire de Nantes (PS), depuis sa cellule de dégrisement.
Le 18 août 2016, il fait une chaleur caniculaire, J.D s’est disputé avec son frère le matin. Il a besoin de réconfort, achète trois bières et les boit avant de monter sur son scooter. La chaleur décuple l’ivresse, il s’étale rue Mondésir, la police municipale le ramasse et le trouve ivre. Il est énervé, il est placé en garde à vue. Dans sa cellule de dégrisement, il tape contre la porte, et quand une policière en faction vient voir, il la couvre d’insultes, et jure vouloir « mettre une balle dans la tête à Johanna Rolland ».
Zélés, les policiers vont jusqu’à appeler le cabinet de Johanna Rolland pour savoir si cette dernière veut se constituer partie civile et, alors qu’ils n’ont pas eu de réponse, instruisent quand même le dossier pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique – cela peut être un policier comme un maire.
« Est-ce qu’on va appeler tous les gens, par exemple François Hollande, lorsqu’ils sont insultés par les gens ivres dans les geôles », s’émeut l’avocate, qui fait valoir qu’il y a ni intention de faire parvenir la menace au destinataire – un élément nécessaire selon la jurisprudence – ni réitération. Peu importe : le juge condamne J.D à deux mois ferme, certes aménageables et 70h de TIG. Une sévérité dont peu de casseurs auront fait l’objet.
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