15/12/2016 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Morgan Simon se sent moins seul. Propriétaire de trois pizzerias à Nantes, ce jeune patron, 31 ans, est un « marcheur » de la première heure. « J’ai adhéré tout de suite et, depuis, j’ai assisté à tous ses meetings » (Presse Océan, 17/11/2016) ; c’est-à-dire que notre homme est fortement engagé dans le mouvement d’Emmanuel Macron En marche ! Jusqu’à présent le militantisme de Simon et de ses amis se limite à l’organisation d’«apéros citoyens» au café du Commerce à Nantes ; une petite trentaine de personnes y participent. Nous sommes loin des 2500 macronistes revendiqués par Morgan Simon en Loire-Atlantique ! Prière de ne pas confondre militants, adhérents et supporters – gens réellement concernés – avec de simples visiteurs internet.
Mais les renforts arrivent. 7 membres de l’UDI jeunes de Loire-Atlantique ont annoncé leur ralliement à l’ancien banquier-ministre. Leur chef de file, Hugo Oillic, est conseiller municipal (majorité) à Orvault et président départemental de l’UDI jeunes. Dans cette ville, la liste de droite (« Orvault rassemblé ») l’avait emporté dès le premier tour avec 59,66% des exprimés (23 mars 2014). A défaut d’être un poids lourd de la politique, Hugo Oillic a été élu dans la facilité grâce au maire sortant (Joseph Parpaillon). Pourquoi rejoint-il Macron ? Réponse : « Le projet de François Fillon est incompatible avec notre vision progressiste de la société. » (Presse Océan, 20/11/2016). Ce qui est une façon de rejoindre le discours de l’ancien ministre de François Hollande : « Aujourd’hui le vrai clivage se situe entre progressistes et conservateurs » (Journal du dimanche, 04/12/2016). On l’aura compris, pour rouler pour Macron, il faut se dire « progressiste » ; c’est plus moderne que s’affirmer « de gauche ».
Soyons terre-à-terre : ces jeunes gens ont compris qu’ils pourraient plus facilement décrocher un mandat électif digne de leur ego en ralliant Macron – dernière invention du Système – qu’en demeurant dans l’écurie UDI, laquelle reste une annexe de l’UMP-LR, compte tenu de contingences électorales incontournables (scrutin majoritaire à deux tours). C’est ce que ne perd pas de vue Joël Guerriau, sénateur-maire de Saint-Sébastien-sur-Loire et président de l’UDI de Loire-Atlantique, qui soutient François Fillon, convaincu qu’il est que sa survie politique et celle des autres élus UDI passe par une alliance stratégique avec l’UMP-LR.
En Bretagne (5), la troupe macroniste prend de l’épaisseur. On connaissait les « historiques » : Richard Ferrand (PS), député de Carhaix et ancien président du groupe socialiste au conseil régional de Bretagne, devenu secrétaire général d’En Marche ; Corine Erhel (PS), député de Lannion et conseiller régional ; Pierre Karleskind (PS) et Raymond Le Brazidec (DVG), conseillers régionaux. Il faudra désormais compter avec Hugo Oillic (UDI), conseiller municipal à Orvault et ses six copains. Sans oublier Honoré Puil (PRG), vice-président de Rennes Métropole, qui a défendu, lors d’une réunion des dirigeants de son parti, « l’idée d’un soutien à Emmanuel Macron » (Ouest-France, 01/12/2016).
Bernard Morvan
Photo : DR
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2 réponses à “Bretagne. L’armée de Macron se met en marche”
Une belle brochette d’arrivistes qui ont surtout les dents qui rayent le parquet, mais avec de la guimauve entre les 2 oreilles
Ne croyez pas ces marcheurs de l’UDI : lorsque Macron arrivera au mieux troisième, ils reviendront très vite dans leur maison-mère tout penaud à tenter d’obtenir une investiture au titre de la majorité présidentielle, plutôt que de vivoter au crochet d’un mouvement éphémère. L’opportunisme a encore de belles années devant lui.