21/11/2016- 07H00 Quimper (Breizh-info.com) – 2014 semble bien loin. C’était le temps où Quimper apparaissait comme symbole du début de reconquête pour la Droite en Bretagne. Les municipales avaient chassé Bernard Poignant, PS, maire depuis 1989 – en dehors d’une parenthèse d’eurodéputé – et installé Ludovic Jolivet, UMP, à la tête d’un confortable résultat électoral (56,5% des votes) et d’une large coalition politique.
Pour ce dernier, la rentrée, en cette année 2016, est aussi catastrophique qu’en 2014. A l’époque, deux de ses conseillers prennent publiquement leur distance. L’une, Caroline Amiot, claque la porte de l’UMP avec fracas, l’autre, Dominique Lambert soutient le candidat régionaliste Christian Troadec aux élections sénatoriales, au moment où Ludovic Jolivet se présente à ces mêmes élections, tentant un cumul inédit : maire-président de Communauté-conseiller régional-sénateur. La situation va dégénérer en imbroglio et créer une dissidence de droite au Conseil de ville.
« Menteurs ! »
En 2016, la rentrée politique commence le Dimanche 4 Septembre. A l’occasion de la Fête de l’Eau, fête de quartier rassemblant 300 personnes, le maire et son équipe rapprochée sont sifflés et traités de « menteurs politiques » par les responsables de l’événement. Le public est venu nombreux et la presse est présente. La polémique enfle autour de promesses de campagne électorale non tenues.
Le beau parleur
Tentant de rebondir sur l’aéroport de Quimper menacé et finalement préservé grâce au montage financier ficelé par la CCI, Ludovic Jolivet communique à outrance sur le sujet. Ses gesticulations lui mettent le monde économique à dos. « il y a les faiseux, et il y a les diseux » lui reprochent les capitaines d’industrie locaux. Le maire se retrouve dans une position humiliante. Le patron de la CCI, le Quimpérois Jean-François Garrec, promet une mise au point avec le maire : « Que les choses soient claires : le dossier n’a pas été constitué avec des discours mais avec des gens qui ont beaucoup travaillé.»
Conseils municipaux ou feux d’artifice ?
Le conseil municipal de rentrée est fortement agité : de sérieuses attaques ébranlent l’assurance affichée par le Maire. Copinage sur les subventions culturelles, questionnements – sans réponse de sa part – sur les passe droits offerts à sa société personnelle de communication : la défense du Maire et de ses adjoints est enfoncée. Le climat s’échauffe sur la grosse délibération du jour : le montage d’un nouveau bâtiment communal à quelques millions. Les critiques les plus mordantes viennent de ses anciens soutiens devenus sans étiquette. Une soirée compliquée pour Ludovic Jolivet, car c’est lui qui est personnellement visé.
Bis répétita au deuxième conseil municipal : sa droite modérée prend le pas et ses méthodes sont particulièrement visées. Ce n’est plus sa personne mais cette fois sa politique qui est dans le collimateur : politique culturelle, règlement municipal, subventions « déguisées » pour son parti politique Les Républicains ; une nouvelle soirée épineuse pour le Maire de Quimper.
Un cas de censure littéraire !
Mais il ne semble pas avoir besoin de tout le monde : le maire et la première Adjointe, Isabelle Le Bal, décident au dernier moment de supprimer la location de salle pour le passage à Quimper du romancier Laurent Obertone. Saisi, le tribunal administratif de Rennes leur donne tort et condamne en sus la ville de Quimper à verser une indemnité de 1000 euros à l’association concernée . Alors que nos deux édiles avaient prétendu que cette réunion autour du romancier menaçait « l’ordre public », l’auteur de Guérilla (éditions Ring) , donnera sa conférence devant une bonne affluence ce 12 novembre en soirée. Dans le plus grand calme…
Quimper : de l’exemple au contre exemple
Pour la Droite en Bretagne, Quimper tourne au vinaigre. Incapable de mobiliser depuis les municipales de 2014, effritée, l’équipe de Ludovic Jolivet perd et fait perdre. Ses candidats perdent les cantonales à Quimper, faisant perdre le Finistère à la Droite qui comptait sur une victoire sur deux cantons à Quimper. Atones pendant les Régionales, ses représentants pourtant très présents sur la liste Marc Le Fur réalisent un score décevant.
La faute à l’électorat ? La faute au FN ? La faute à pas-de-chance ? En vérité, la Droite à Quimper achève une Droite faible dans le Finistère qui résistait cependant avec quelques villes de moyenne importance. La rentrée 2016 confirme cette politique de la terre brûlée.
Photo : DR
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3 réponses à “Quimper. Ludovic Jolivet : la politique de la terre brûlée ?”
Ce Ludovic Jolivet est une chèvre , une erreur de casting.
Le plus tôt on s’en débarrassera , le mieux ce sera.
Amen !
de José Ortega y Gasset
« Etre de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale. »
cela est très bien car après avoir viré la Gauche républicaine, les électeurs de Kemper voudront virer la Droite républicaine. Cela constitue donc une opportunité pour un parti de l’Emsav pour s’implanter à Kemper et en faire un second Karaez, où les gens votent en décomplexé pour des candidats ayant des rhétoriques bretonnes et non plus simplement française (ou pire pro-République française)…