17/11/2016 – 07H15 Rennes (Breizh-info.com) – Tout le monde est au courant : François Hollande et Jean-Yves Le Drian sont de vieux copains. On se souvient des colloques que les « transcourants » organisaient, avec Jacques Delors en vedette, à Lorient dans les années 1990. La puissance invitante se trouvait être Jean-Yves Le Drian, alors député-maire de la ville. Pas très loin de Jacques Delors apparaissait un certain François Hollande.
Inconditionnel du président de la République, le ministre de la Défense n’a jamais manqué une occasion de défendre son ami Hollande. Et les occasions abondent. Quelques exemples : «Je suis fidèle au président de la République dans la tâche de ministre de la Défense qui m’incombe. Je suis aussi fidèle à la Bretagne.» (Le Point, 11/12/2015). «Il y a une chaîne de commandement dans ce pays. Il y a un président de la République, il y a un Premier ministre. Il n’y a pas de ménage à trois.» (RTL, 13/07/2016). Jean-Yves Le Drian n’hésite pas à défendre la candidature de Hollande : «Le président de la république exerce sa fonction dans un contexte extrêmement difficile, à la fois en termes de relance nécessaire de l’économie et en termes sécuritaires. Il est du même coup le candidat naturel de la gauche.» (BFM TV, 14/01/2016).
Mais depuis la sortie du fameux bouquin Un président ne devrait pas dire ça, Le Drian a mis de l’eau dans son hollandisme, même s’il continue à appartenir au premier cercle. Dimanche 16 octobre : François Hollande rassemble en fin d’après-midi ses principaux soutiens à l’Élysée afin d’organiser la contre-offensive. Ce conseil de guerre réunissait Ségolène Royal, Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin, Stéphane Le Foll, François Rbsamen et Bruno Le Roux (Le Point, 20/10/2016). Pourtant la légèreté d’un président dévoilant des dossiers « confidentiel-défense » à des journalistes, durant l’exercice de son mandat, fait des vagues : « Valls était sur la même ligne que Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense : celle de la consternation. La ligne de fracture entre ces hommes est surtout venue de cette grave erreur », raconte un spécialiste du renseignement. (L’Obs, 27/10/2016).
Si bien que « Jean-Yves Le Drian, l’ami et le plus proche depuis trente ans, considère que « Hollande n’est plus en état de se représenter ». Il l’a dit à quelques uns de ses collègues ministres, en regrettant que le Président ait pu transmettre des documents relevant du « secret-défense » au deux journalistes du Monde. Il n’a pas d’avantage apprécié que le chef de l’État avoue qu’il avait ordonné à la DGSE au moins quatre homicides ciblés de terroristes. Une pratique illégale, selon les accords internationaux signés par la France. »
Il n’y a donc plus que Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, à faire mine d’y croire. Il vient de demander aux socialistes de «respecter les fonctions» et «le calendrier» fixé par le chef de l’État, qui annoncera en décembre sa décision sur sa candidature. Le Foll trouve même le moyen de sermonner Manuel Valls : «Le patron, jusqu’à nouvel ordre, c’est le président de la République, qui a été élu.» (Grand rendez-vous Europe 1-Les Échos, 30/10/2016).
Notons que la dégringolade de François Hollande dans les sondages se poursuit : il faut donc un optimisme hors du commun pour croire en sa réélection. Baromètre de satisfaction : seulement 4 % des personnes interrogées sont satisfaites de l’action du président de la République (3 % « plutôt satisfaits », 1 % « très satisfaits »), 26 % ni satisfaits ni insatisfaits et 70 % pas satisfaits (Ipsos, Le Monde, 26/10/2016). Le baromètre de confiance établi par l’institut Elabe montre que seulement 14 % des personnes interrogées font confiance au président de la République ; mais il y a pire : sur les 82 % qui ne lui font «pas confiance pour affronter efficacement les principaux problèmes», 60 % des Français ne lui font « pas confiance du tout » (Les Échos, 4-5/11/2016). Le baromètre publié par la Sofres est encore plus sévère puisque seulement 11 % des Français font confiance à François Hollande (Le Figaro magazine, 04/11/2016).
Quant aux sondages portant sur les intentions de vote pour l’élection présidentielle, ils sont tout aussi catastrophiques. Par exemple celui de l’Ifop : au premier tour, François Hollande obtiendrait 14 % des suffrages face à Alain Juppé (35%) et à Marine Le Pen (27%). Mais 15 % face à Nicolas Sarkozy (23%), François Bayrou (12,5%) et Marine Le Pen (25%). Jean-Luc Mélenchon fait même aussi bien que Hollande avec 14 % dans la première hypothèse et 14,5 % dans la seconde (Paris-Match, 27/10/2016). Dans ces conditions, François Hollande ne serait pas qualifié pour le second tour. Jean-Yves Le Drian pourra donc quitter l’hôtel de Brienne (Paris) pour l’hôtel de Courcy (Rennes).
Bernard Morvan
Photo : breizh-info.com
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2 réponses à “En mai, Jean-Yves Le Drian pourra rentrer à Rennes”
La Bretagne se meurt à cause de ces charlots, vivement qu’ ils dégagent !!!!!!!
Il y a donc pas mal de charlots Bretons qui ont voté pour un charlot !
Tout est fait pour que les nouveaux arrivants soient leur électorat pour les prochaines élections donc, le changement c’est pour quand ?