23/09/2013 – 09h00 – Nantes (Breizh-info.com) – L’intérêt d’un débat est de donner leurs chances à toutes les questions : les importantes et les minuscules, les pertinentes et les déphasées. Evidemment, lors du rassemblement festif de Notre-Dame-des-Landes (3 et 4 août), on n’échappa pas à la règle lors de la « conférence » – documentée et charpentée – donnée par Julien Durand (ancien paysan) et Christophe Dougé, conseiller régional (EELV), sous le chapiteau central.
Lorsque vinrent les questions de l’assistance, on entendit l’un s’inquiéter à propos du financement de la communication engagée par Vinci. De gros moyens dont le coût, d’après cet homme, dépassait largement le million d’euros – somme qui lui paraissait énorme. Comment Vinci parvenait-il à couvrir ces dépenses ? S’il s’était trouvé un lecteur du Figaro Economie dans le public, la réponse eut été immédiate : pour Vinci, un million d’euros relève du simple pourboire. En effet « au premier semestre 2013, Vinci a enregistré un bénéfice net de 748 millions d’euros, en repli de 4,7% par rapport au premier semestre 2012, affecté notamment par la contre-performance de sa filiale de construction routière Eurovia, pénalisée par la météo. Mais Vinci a revu à la hausse sa prévision de chiffre d’affaires annuel, désormais attendu en légère progression, au vu, notamment, de la montée en régime du chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux. » (Le Figaro Economie, 01/08/13). En 2012, comme d’ailleurs en 2011, le résultat net part du groupe de Vinci s’établissait à 1,9 milliard d’euros (Communiqué Vinci du 05/02/13). Il y a donc plus malheureux…
Admettons que, sans la charge représentée par la communication liée au dossier de Notre-Dame-des-Landes, Vinci aurait réalisé 749 millions de bénéfice au lieu de 748…Voilà qui n’aurait pas changé la face du monde. Gageons que les actionnaires ne s’inquiéteront pas d’avantage de ce manque à gagner.
Un autre citoyen, conscient et organisé, de s’inquiété du surcoût des forces de l’ordre (gendarmes mobiles et CRS) déployés à Notre-Dame-des-Landes). D’après le Télégramme (05/12/12), d’octobre à début décembre 2012, les frais de mission des policiers s’élevaient à plus d’1 million d’euros (hébergement, restauration, transports indemnités de déplacement et heures supplémentaires). Rassurons ce citoyen soucieux du bon usage des deniers publics : 1 million d’euros, c’est une goutte d’eau dans le budget de l’Etat. La loi de finances 2012 attribuait en effet 17,047 milliards d’euros en crédits de paiement pour la mission dite « sécurité », soit 9,201 pour la Police nationale et 7,846 pour la Gendarmerie nationale.
Les gendarmes et les CRS, c’était bon pour le commerce local. Hors saison, les patrons des hôtels et des restaurants des environs de Notre-Dame-des-Landes ne voient aucun inconvénient à ce que ces agents de l’Etat viennent bivouaquer dans leur établissement. Paiement assuré par le Trésor public…Il suffit d’envoyer la facture à Bercy.
Crédit photo : Elliott Brown/Flickr (cc)