Le Canard enchaîné de ce mercredi 28 septembre publie, en page 4, une photo montrant Jean-Lin Lacapelle, cadre du Front national, devant une affiche qui proclame : « Le parti ne te doit rien, tu dois tout au parti ». Un mot d’ordre qui était celui du Parti populaire français de Jacques Doriot.
Ce qui ne dira rien du tout au moins de 30 ans et même de 40 ans.
Jacques Doriot est un homme politique né en 1898. Rescapé du Chemin des dames (1918), décoré de la croix de guerre, il sort écœuré de cette guerre fratricide entre Européens. Aussi adhère-t-il aux Jeunesses communistes françaises. Il se rend deux fois à Moscou et est reçu par les plus hauts responsables de l’U.R.S.S., Trotsky puis Staline. Il est un kominternien de premier plan et on voit en lui le futur « Staline français ». Mais, en 1936, il rompt brutalement car on lui a préféré un autre « Staline français », Maurice Thorez. Mairie de Saint-Denis (comme le temps passe…) il fonde le P.P.F. qui rallie des dizaines de milliers de communistes et des intellectuels, Leroy-Ladurie, Bertrand de Jouvenel, Drieu la Rochelle.
Le P.P.F. est pacifiste, il approuve les accords de Munich (1938) mais le pacte germano-soviétique (août 1939) le met mal à l’aise. Démobilisé, Doriot fait le choix de la collaboration jusqu’à s’engager dans la Légion des Volontaires français qui combat à l’Est contre les Soviétiques. En 1944, il gagne l’Allemagne mais il est tué dans sa voiture par le mitraillage d’un avion non identifié.
A la Libération, lors de l’épuration sauvage, le communiste Jacques Duclos (qui sera candidat à la présidentielle de 1969) planifie l’assassinat de 200 à 300 traitres, doriotistes, trotskystes, syndicalistes C.G.T…
C’est le genre de parcours que n’aime pas évoquer Le Canard enchaîné. Il préfère mentir par omission. Quant à monsieur Lacapelle, son cas est soucieux. Ou bien il est idiot, ou bien il est inculte en matière d’histoire contemporaine, ou peut-être les deux à la fois.
Murena
Photo : DR
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