23/09/2016 – 06H45 Nantes (Breizh-info.com) – Par les temps qui courent, il vaut mieux faire preuve de prudence quand on veut acheter des bonbonnes de gaz. En témoigne la mésaventure arrivée à un brave curé nantais et à l’un de ses paroissiens. Qui se sont retrouvés en garde à vue plus vite qu’il ne faut pour dire un chapelet.
L’affaire commence ce lundi quand, dans la soirée, un homme se présente au centre commercial Atout-sud à Rezé pour acheter une vingtaine de bonbonnes de gaz. La quantité achetée éveille aussitôt la suspicion des employés du magasin qui relèvent le numéro du véhicule de l’acheteur. Aussitôt prévenue, la police interpelle l’homme aux bonbonnes et découvre que celles-ci ont été entreposées dans une chapelle située rue d’Allonville, à proximité du jardin des Plantes.
Le curé, âgé de 65 ans, qui avait autorisé son paroissien à entreposer les bonbonnes dans sa chapelle, est interpellé à son tour et les deux hommes se retrouvent mardi soir en garde à vue « pour mise en danger de la vie d’autrui », selon Ouest France qui raconte l’affaire. Depuis les attentats islamistes – et le dernier projet (raté) découvert à Paris – il ne fait pas bon stocker des bonbonnes de gaz.
Le procureur voulait s’assurer que notre curé et son drôle de paroissien n’étaient pas en train de préparer un mauvais coup. Après tout, il se pourrait bien que des chrétiens extrémistes – le curé en question est sédévacantiste – se mettent à avoir eux aussi des idées d’attentats. Du moins si l’on en croit Patrick Calvar, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Celui-ci, en juillet dernier, n’avait pas caché ses craintes (?) à ce sujet lors d’une audition devant la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 en affirmant le plus sérieusement du monde que « l’ultra droite n’attend que la confrontation (…) Encore un ou deux attentats et elle adviendra. »
Finalement, après une nuit passée au commissariat de Nantes, les deux suspects ont fini par être libérés mercredi après-midi, aucun fait répréhensif n’ayant pu être relevé à leur encontre. Le brave paroissien voulait semble-t-il acheter des bonbonnes de gaz pour chauffer sa maison située dans le Maine-et-Loire…
Autre témoignage de la psychose aux attentats qui règne dans la cité des ducs : vendredi 16 septembre, en début de soirée, un patron de restaurant a mis trois bonbonnes de gaz vides de son établissement dans son véhicule, avant de s’éloigner. Des témoins de la scène, pris de panique, ont aussitôt donné l’alerte. Résultat : la gare de Nantes a été évacuée, le temps que la police retrouve le restaurateur…« Ce n’était rien, le restaurateur ne s’est pas rendu compte de la panique que ses bonbonnes pourraient causer, expliquent les policiers. Compte tenu de la situation actuelle, il faut faire preuve de discernement. Si nous n’avions pas retrouvé rapidement le propriétaire, il aurait fallu déclencher le plan rouge. », dira un policier à Ouest-France. Ambiance.
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