22/08/2016 – 06H00 Quiberon (Breizh-info.com) – Vendredi au Pouliguen et à la Baule, samedi 20 août à Quiberon, voilà les étapes bretonnes de Bruno Le Maire (LR) dans sa tournée d’été à la rencontre des Français. Mais aussi des militants et sympathisants des Républicains en vue des primaires à venir, qui verront sortir du chapeau le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle 2017. En juin 2016, un sondage plaçait Bruno Le Maire en troisième position (13%) derrière les vétérans Juppé et Sarkozy.
Terrorisme, Islamisme, justice, mais aussi Education nationale, géopolitique ou immigration, nous avons fait un tour d’actualité en sa compagnie. (disponible en audio et à l’écrit).
Breizh-info.com : Comment se déroule votre tournée d’été à la rencontre des Français ?
Bruno Le Maire : Très bien. Une bonne ambiance. Il y a beaucoup de monde. Nous avions à Royan plus de 500 personnes présentes, et j’espère qu’en Bretagne il y aura autant de sympathisants présents. C’est l’occasion pour moi de présenter mon projet pour la primaire, et de continuer à écouter les Français.
Breizh-info.com : Avez vous un rapport particulier à la Bretagne ?
Bruno Le Maire : un rapport particulier oui, car c’est une région que je connais bien. Je l’ai sillonné en tant que ministre de l’Agriculture – c’est une grande région agricole, et touristique également. J’avais fait il y a quelques mois une tournée de plusieurs jours et je suis très heureux de revenir aujourd’hui, pour présenter mes idées, défendre mes convictions et écouter tout ce que les Français ont à me dire.
Breizh-info.com : Un des aspects central de votre tournée est le texte que vous avez publié récemment « nous ne voulons plus pleurer en vain, nous voulons nous battre ». Il semblerait quand même dans ce texte, qu’au moment de désigner l’ennemi, vous parliez essentiellement de « terroristes » et assez peu « d’islamisme». N’y a t-il pas une errance de la droite à ne pas vouloir désigner clairement et précisément l’ennemi – par exemple lorsque vous dites « ils sont le terrorisme ». Mais qui est « ils » ?
Bruno Le Maire : Moi je crois qu’il faut nommer précisément notre ennemi. C’est tout l’enjeu de notre lutte contre le terrorisme. Le premier choix que j’ai fait après les attentats de Nice et de Saint Etienne du Rouvray, c’est de me taire et de respecter le deuil des Français par souci de dignité. Mais en même temps, d’écouter et d’échanger avec les forces de police, les gendarmes, les forces de renseignement, les militaires, les juges anti-terroristes, pour évaluer la gravité de la menace et apporter des réponses qui soient les plus précises possible.
J’ai donc rédigé pendant les quinze premiers jours du mois d’août ce texte complet (enfin je le souhaite) pour répondre à la menace terroriste. Une menace qui n’est pas uniquement quelques individus qui viendraient frapper le sol français. Le mal est plus profond. Ceux qui ont ensanglanté la France sont en grande majorité des ressortissants français élevés en France, éduqués en France, qui ont fréquenté les écoles de la République.
La menace est présente sur notre territoire et plus grave que ce que nous pouvions penser. Il faut pour lutter contre cette menace, la force : plus de moyens pour les forces armées, pour la police (et c’était une erreur de réduire les effectifs). Il faut également une justice d’exception ; c’est une justice qui a les moyens d’interpeller les individus avant qu’ils passent à l’acte. S’il est Français il doit être incarcéré, s’il est étranger, il doit être immédiatement et automatiquement expulsé du territoire français.
Mais le point sur lequel j’insiste, c’est que toutes ces mesures n’auront pas d’effet sur le long terme, si on n’est pas capable non plus d’engager une reconquête éducative et culturelle. Pour que l’Éducation nationale apprenne à nos enfants notre histoire, nos principes, ce que veut dire la laïcité ; les religions doivent se soumettre à l’État, pas l’inverse. Ces principes permettent, sur le long terme, de respecter les lois de la République et de lutter contre la menace terroriste.
Il faut également lutter contre l’islam politique, qui est très différent de l’islam comme religion et qui veut imposer ses règles de vie, ses coutumes, son fonctionnement aux Français.
Enfin dernière réponse, internationale ; on ne peut pas combattre l’islamisme en France et continuer à avoir des relations aussi étroites avec l’Arabie Saoudite et le Qatar. Je demande que nous révisions nos relations diplomatiques avec ces pays.
Breizh-info : En quoi le renforcement de l’État régalien aurait-il un impact sur la lutte contre le terrorisme sachant que les attentats sont techniquement imprévisibles d’autant plus qu’ils sont le fait d’individus fanatisés par une religion et instables ?
Bruno Le Maire : En terme de renseignement, il est important d’avoir un renseignement territorial au plus près de la population dans les quartiers, les communes, qui permette de s’informer sur la menace. C’est précisément parce qu’elle peut être partout qu’on a besoin de moyens plus importants. Concernant la police, il faut garantir la sécurité des Français en état d’urgence. Ca n’est pas aux militaires de faire ce travail là ; Sentinelle ne peut pas rester à ce niveau là, la pression est beaucoup trop lourde pour les forces armées. Il faut faire en sorte que police et gendarmerie, les forces de sécurité classiques, puissent prendre le relais de Sentinelle dans les années qui viennent.
Il faut construire des places de prison supplémentaires (c’est indispensable) et notamment des places dédiées aux terroristes. Dans les attentats qui ont frappé la France, les terroristes étaient des petits délinquants qui sont passés par la case prison, qui se sont radicalisés et qui en sont sortis comme terroristes. C’est bien la preuve qu’il y a des failles dans le système. Il faut construire des places supplémentaires dédiées aux terroristes pour éviter toute radicalisation dans les prisons françaises.
Breizh-info.com : Sur les prisons, vous parlez de construire des places. Mais n’est-ce pas un faux débat ? Majoritairement dans les prisons françaises aujourd’hui, ce sont des étrangers ou des binationaux. Pourquoi des mesures ne sont elles pas prises dès lors pour expulser ces délinquants, ce qui libérerait de nombreuses places de prison et éviterait d’en construire des nouvelles ?
Bruno Le Maire : Je suis favorable au rétablissement de la double peine. Je pense que le débat sur le droit du sol et le droit du sang, débat théorique, qui me parait un mauvais débat ; la République s’est construite sur le droit du sol et je pense que ça serait une mauvaise chose de réouvrir ce débat. La vraie réponse à la difficulté que vous soulignez, c’est le rétablissement de la double peine.
Double peine automatique pour un individu soupçonné d’activités terroristes. Il doit être expulsé automatiquement du territoire une fois condamné. Double peine également pour les délits de droits commun : un étranger qui ne respecte pas les règles doit être expulsé du territoire français.
Breizh-info.com : Vous avez proposé d’alléger le Code pénal et de le réformer. Une partie croissante de la population a le sentiment que les magistrats, par idéologie ou par militantisme, n’appliquent plus le droit français. N’ont ils pas eux aussi des comptes à rendre lorsque l’on voit les décisions comme le maintien des commerces illégaux de la jungle de Calais contre la volonté de l’Etat?
Bruno Le Maire : je ne veux pas juger les magistrats. Je veux garantir, si je suis Président de la République, que se mettra en place une vraie politique pénale avec des instructions claires. Avec des peines planchers pour les récidivistes. Avec des peines automatiques d’expulsion pour les étrangers soupçonnés de lien avec le terrorisme. Ce qui fait défaut aujourd’hui, c’est une politique pénale claire qui s’applique à tous. Et des consignes claires du parquet. C’est pour cela que nous avons effectivement, des situations où des délinquants sont relâchés alors qu’ils ne le devraient pas, des individus dangereux qui circulent avec un bracelet électronique totalement inefficace comme à Saint-Etienne-du-Rouvray. On doit être plus ferme dans la réponse pénale cela suppose une redéfinition de cette politique.
Breizh-info.com : Certaines associations jouent également un rôle dans ces blocages. Sur Rennes, la question des mineurs isolés étrangers (la plupart du temps majeurs d’ailleurs) peine à être résolue en raison aussi de freins mis par certaines associations qui usent du droit justement pour bloquer des décisions ; que proposez-vous ?
Bruno Le Maire : Le droit doit l’emporter sur cette activité des associations. Nous sommes en France, il y a un droit, il y a des règles. Elles doivent être appliquées, notamment dans le cas des MIE dont la plupart du temps on a du mal à évoluer s’ ils sont mineurs ou pas. Ils prennent prétexte de leur caractère de mineur pour échapper à la règle du droit. Ce n’est pas acceptable.
Breizh-info.com : Concernant l’aspect éducatif, quelles mesures concrètes et novatrices proposez vous pour réformer l’Éducation nationale ?
Bruno Le Maire : J’estime que l’Éducation nationale aujourd’hui doit se réorienter totalement. Avec le primaire comme priorité car c’est là que se joue l’avenir des enfants en France. Il est indispensable de garantir le bon apprentissage du français à l’issue de la grande section de maternelle. De faire de l’apprentissage de la langue la priorité absolue du primaire. Il faut renoncer à l’apprentissage de la langue arabe au CP que propose Najat Valaud Belkacem. En France, au CP, on apprend, la langue française.
Cela doit passer par une revalorisation des enseignants du primaire, aujourd’hui moins bien payés que dans les autres pays.
Deuxième orientation, le collège diversifié à la place du collège unique. Dès la classe de 6ème il faut des options professionnalisantes. Si un gamin en 6ème veut apprendre la chaudronnerie, l’électronique, la pâtisserie, la boulangerie, faire quelque chose de ses mains, il doit pouvoir le faire. Pour trouver son talent. Aujourd’hui le collège français élimine et tri, moi je veux un collège qui permette de reconnaître le talent de chacun.
Troisième orientation, la valorisation de la voie professionnelle. Développer l’apprentissage, simplifier les règles de recrutement de l’apprenti, alléger les normes qui pèsent sur eux.
Voici les trois grandes orientations qui doivent permettre de créer des citoyens libres, autonomes, et qui puissent résister à toute cette propagande qui circule aujourd’hui sur Internet.
Breizh-info.com : À aucun moment dans votre texte vous n’évoquez la crise migratoire et l’immigration. Si tous les migrants ne sont pas des terroristes, une large majorité voire la totalité d’entre eux sont des immigrés ou des enfants d’immigrés extra européens. N’y a t-il pas là encore une façon de se voiler la face ? Comprenez vous ces « Français de souche » qui ont peur, un jour, de devenir minoritaires, comme c’est déjà le cas dans certaines villes ?
Bruno Le Maire : Je m’exprimerai sur la question de l’immigration très prochainement, je n’ai pas voulu mélanger les sujets. Mes orientations sont très simples : il faut reprendre le contrôle de l’immigration en France. Etre capable de limiter drastiquement le regroupement familial. Il faut s’assurer qu’en matière de droit d’asile, les décisions puissent être tranchées en 6 mois et pas en deux ans. Et que les déboutés soient tous expulsés du territoire français. Si vous voulez que l’asile garde son sens, il faut que les déboutés ne restent pas en France.
Il s’agit également de mieux choisir son immigration en fonction de l’économie française. Ce sont les grandes orientations que je proposerai.
Breizh-info.com : Sur le plan international, Alain Juppé à Nicolas Sarkozy , vos concurrents à la primaire, ne sont ils pas décrédibilisés par leur action (Libye, Syrie au début) ? Vous semblez proposer autre chose en évoquant le retour à « l’indépendance de la France » . Comment cela va t-il s’articuler chez les Républicains ? On sait également que Nicolas Sarkozy est un ami du Qatar que vous critiquez …
Bruno Le Maire : la situation internationale est capitale. J’ai fait des choix très différents que ceux de mes concurrents à la primaire. Oui il est indispensable de revoir nos relations avec l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Oui j’estime que l’intervention en Libye aurait dû être mieux préparée pour qu’elle ne se solde pas par ce que nous voyons aujourd’hui ; plus de contrôle de l’État et présence de terroristes implantés sur le sol libyen. L’intervention militaire s’est soldée par la déstabilisation de la Libye et l’aggravation des menaces qui pèsent sur la France.
Une intervention militaire doit être suivie d’une intervention politique sinon cela n’a pas de sens.
Il aurait fallu par ailleurs engager une coalition internationale pour lutter contre Daesh, de manière plus précoce, y compris en envoyant des troupes françaises au sol. Pour apporter de la crédibilité, la France aurait dû envoyer des troupes au sol, c’est aussi un des éléments qui me distingue de mes concurrents
Propos recueillis par Yann Vallerie
Photos : Eddy Duluc
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Une réponse à “Quiberon (56). Bruno Le Maire : « Je suis favorable au rétablissement de la double peine » [interview]”
bonjour
ce type n’a q’une chose évidente « ses dents rayent le parquet » et n’a qu’ une ambition personnelle ! comme les autre candidats c’est un mondialistes acharné pro migration, il était d’accord avec la dernière loi augmentant la possibilité du droit du sol (FIGAROVOX/TRIBUNE – En pleine crise migratoire européenne, la loi publiée au journal officiel le 8 mars 2016 affaiblit l’Etat dans la lutte contre l’immigration illégale)
Nous avons contribué à son élection en place de député de l’eure afin de virer le socialiste gaspilleur incompétent et il n’a absolument rien fait depuis son arrivée ,La seule foi qu’ il est intervenu à Evreux c’était pour passer à la télé sur le sujet du triplement du nouvel impôt CFE (ancienne taxe professionnelle) des entreprises et commerçants qui venait d’être triplé par le même socialiste encore a la mairie (vu qu’il avait vidé la caisse les deux premières années de sa mandature ).Cette même loi votée par lemaire et ses collègues de l’UMP !!!! résultat de la CFE locale triplée ,comme la ville était déjà en difficulté avec la gestion socialiste ; sur les deux ans suivantes ,248 COMMERCES , PME PMI ONT FERMES ET 6000 HABITANTS SONT PARTIS !!!
Si vraiment ce type était différent il aurait constitué une autre famille politique …..il ne dénonce pas sarko qui à fait tant de dégâts !!!qu’ il parle du financement de sarko par le libien KADAFI et le QUATAR !!!LES UMP magouilleurs tricheurs se sont pressés de changer de nom car quand les affaires sortiront c’est l’UMP qui sera condamné …..!!!!!
quant a la loi du droit du sol même gravé dans le marbre de 1889 ,cela se change, la société évolue, donc nous avons aussi le droit de mieux nous défendre , nous protéger (REGARDEZ LES U S A ,l’immigration est très contrôlée même durcie et ils n’ont pas d’états d’âmes )
Quant à l’Europe !! les anglais ont su en sortir et vous verrez qu’ ils seront prospères et le pire que lemaire n’a pas non plus défendu sous sarko ,c’est notre indépendance militaire !! DE GAULLE doit se retourner dans sa tombe !!c’est saloperie de sarko nous a remis sous la coupe des américains avec le retour dans l’OTAN …RÉVEILLEZ VOUS , UMPS LRPS ceux sont les mêmes !!! lombard eric