28/07/2016 – 6H15 Rio (Breizh-info.com) – Le 5 août prochain débuteront les Jeux Olympiques de Rio, dans une atmosphère particulièrement lourde – entre soupçons de corruption, affaires de dopage et menace islamiste internationale. La délégation française sera emmenée par le judoka Teddy Riner après avoir été élu lors scrutin électronique inédit, organisé auprès d’une sélection de 52 sportifs représentants les 27 fédérations françaises en lice aux Jeux. Quenelle oubliée donc, pour le champion olympique en titre, qui sera le porte drapeau de l’équipe de France.
Si l’évènement mondial devrait attirer des milliards de téléspectateurs, de nombreuses questions se posent désormais à propos de ces Jeux Olympiques, derrière lesquels semblent s’être engagée une guerre d’influence, politique et économique. Cible numéro un des Occidentaux, la Russie, seule nation pointée du doigt pour une affaire de dopage à grande échelle – alors même que depuis des années, une foultitude de nations sont largement concernées par ces pratiques. Et notamment la Jamaïque, qui a vu certains de ses athlètes contrôlés positifs les années précédentes tandis que le doute plane toujours sur Usain Bolt, dont le médecin, le docteur Hans Müller-Wohlfahrt, était surnommé « Frankenstein » par l’Usada, l’agence antidopage américaine. Oui mais voilà, Usain Bolt et la Jamaïque ne sont pas la Russie, et rapportent énormément d’argent…
« Les événements sportifs internationaux sont des rendez-vous politiques comme peuvent l’être les expositions universelles. Les équipes du monde entier arrivent au stade avec leurs couleurs nationales. On chante les hymnes, on s’affronte pacifiquement, on présente les pays et les cultures. Et en cas de victoire, la cote de popularité d’un Etat peut augmenter, que ce soit sur le plan interne ou en dehors de ses frontières.» explique le journal Russe Katheon – qui souligne le « soft power » que donne le sport international à celui qui triomphe. Le journal revient également sur le succès des jeux de Sotchi en 2014, qui ont redoré l’image de la Russie sur le plan international, mais aussi sur les polémiques autour de la délégation russe aux Jeux Olympiques de Rio et s’interroge :
« Сe n’est pas un hasard si le scandale du dopage de certains sportifs russes a éclaté, bien que ce phénomène touche les professionnels du monde entier. Les russes n’ont pas le monopole des défauts. Pour l’Ouest, il est important de porter atteinte à l’image de la Fédération de Russie puisque les sanctions économiques n’ont pas eu les effets escomptés. Moscou est décidé à ne pas reculer devant les pressions politiques et économiques ? On le lui fera donc payer d’une autre façon. Il faut rappeler que c’est le « New York Times » qui a révélé l’affaire de dopage russe. Ce média a la réputation de servir de tribune à la pensée globaliste et on peut deviner logiquement qui sont les commanditaires de ces accusations. Cette affaire rejoint la longue liste des pressions sur la Russie dans le domaine du sport. Le scandale organisé autour de l’attribution de l’organisation de la coupe du monde de football de 2018 à la Russie est toujours d’actualité. « Il n’y a rien de plus difficile à perdre que la force de l’habitude. »»
La Russie a toutefois – avec l’appui du président du CIO (Thomas Bach) qui a du se faire souffler dans les oreilles par certaines puissances, obtenu la possibilité de participer aux Jeux Olympiques alors que beaucoup souhaitaient la voir écartée. Les fédérations sportives prendront elles-mêmes les décisions d’exclusion de tel ou tel sportif concerné par le dopage, à titre individuel.
« Certains ont pu voir une position pro-russe de la part de Bach, puisqu’il s’est opposé aux ordres des États-Unis. En fait, Bach a préféré maintenir l’ordre souverain du sport international.» expliquent les journaliste de Katehon qui conclut : « Oui, comme en politique, il y a eu de nombreux scandales dans l’Histoire des jeux olympiques. Mais s’il faut soulever les tricheries de la part des sportifs et de leur encadrement, il faut le faire de façon impartiale et objective. Autrement, ayant eu gain de cause une fois, et comme le droit occidental implique la règle du précédent (« Stare Decisis »), particulièrement dans les pays de « Common Low », USA et Commonwealth compris, le lobby proaméricain continuera la pratique du discrédit des sportifs de pays non-alignés sur ses ambitions impérialistes. Pour des intérêts qui ne concernent en rien le sport.».
Corruption et Cartels
Sur le plan politique justement – au même titre que l’organisation douteuse par le Qatar, pays qui « sponsorise » l’Etat Islamique – d’une Coupe du Monde de football , l’attribution à Rio de l’organisation de ces Jeux Olympiques 2016 interroge : selon Amnesty International, « depuis 2009, 2 500 personnes ont été tuées par la police dans cette ville et justice n’a guère été rendue.». Le JDD lui titrait sur « la corruption au coeur des JO de Rio ».
Soupçons de fixation des prix, financement illégal de campagnes électorales d’élus locaux, pots de vin versés par les cartes, la liste est longue . « De nombreuses entreprises chargées des projets de construction olympique sont impliquées dans le scandale Petrobras (le géant pétrolier visé par la plus grosse enquête de corruption de l’histoire du Brésil dite ‘lavaJato’ ou [lavage express] or les contrats attribués dans le cadre des Jeux sont mal contrôlés et peu transparents » expliquait ainsi Claudio Ferraz, économiste spécialiste de corruption.
La justice française soupçonnerait par ailleurs, selon The Guardian, que l’attribution des JO de Rio et de Tokyo (2020) soient entachés de corruption.
Corruption, dopage, guerre d’influence politique et médiatique, les Jeux Olympiques modernes lancés par Pierre de Coubertin, ressemblent de moins en moins à ce projet d’unir la planète, une fois tous les 4 ans, par le sport.
Une compétition qui, de surcroit, n’a plus vraiment grand chose à voir avec la promotion de l’amateurisme et des valeurs de dépassement de soi – puisque la plupart des athlètes qui participeront aux Jeux Olympiques cet été sont, comme depuis des années déjà, des professionnels, sponsorisés, qui vivent (et même très bien pour certains) du sport qu’ils pratiquent.
Une solution pour les nombreux amateurs de sport qui ne veulent pas nourrir le « panem et circenses », le pain et des jeux que les institutions du monde entier cherchent à leur vendre : débrancher la télévision, et participer à la reprise de l’entrainement, 100% amateur et 100% propre, au sein d’un club de sa ville ou de son village.
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