28/07/2016 – 08H30 Château-Thébaud (Breizh-info.com) – Lorsque la Fraternité Saint-Pie X a acquis en 2009 l’ancienne maison de retraite de la Placelière, qui dépendait du CHU de Nantes et était vide depuis plusieurs années, personne n’avait cru que l’école aurait un tel succès. Six ans plus tard, on y est : il faut pousser les murs et une chapelle, toute neuve, est en train de sortir de terre. Nous nous sommes rendus sur le chantier.
On ne va pas à la Placelière par hasard. Il faut serpenter dans les courbes, depuis Château-Thébaud, ou alors rester sur le plateau et faire sept bons kilomètres depuis les Sorinières.
Perdu dans le Vignoble, serré de près par les rangs bien alignés des vignes, la Placelière est un manoir du XVIIIe bordé par diverses dépendances, dont une ferme du XIXe et la maison de retraite du XXe. Là, il y a 140 élèves, c’est l’école Saint-Martin. Tous des garçons. Il y a là un primaire complet et un collège. Les filles – près de 200 – sont au Rafflay à quelques kilomètres de là.
Commencée au début de l’année la chapelle est construite sur les plans de Pierre-Yves Mercieca. Une douzaine d’entreprises y travaille. « Ce n’est pas un chantier comme les autres », commente l’abbé Lajoinie, qui s’occupe avec deux autres abbés et un frère de la FSSPX de l’enseignement du catéchisme à Saint-Martin.
« Il y a clairement une autre ambiance, les entreprises sont heureuses d’y travailler. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’élever une église, ces temps-ci ».
Pour l’administration, il ne s’agit que de « l’extension cultuelle » de l’école Saint-Martin. Prévue pour une capacité de 380 personnes – le double de la chapelle de fortune actuelle, installée dans l’ancienne orangerie, et qui fait aussi office de réfectoire pour les élèves – avec un maître-autel, deux autels latéraux, des confessionnaux et même un baptistère.
Une aile sur le nord accueille des sanitaires, et il est prévu de faire un auvent sur le même côté, pour abriter les fidèles à la sortie de l’office – les messes de la Placelière ne sont pas réservées aux élèves de l’école, et des fidèles y viennent depuis tout le Vignoble.
« Nous avons choisi de conjuguer tradition et modernité », explique l’abbé Lajoinie. Effectivement : le plan général, avec grande nef et bas-côté, est traditionnel. Comme la façade rhabillée en pierres de taille, le clocher-mur sous le pignon, le toit d’ardoises, l’orientation d’ouest en est, les voûtes et les piliers en bois, de section quadrilobée comme les piliers romans. Mais les matériaux sont modernes : béton pour les murs pignon et parpaings sur les bas-côtés et la sacristie, fermes en lamellé-collé, et voûtes en éléments préfabriqués. « C’est l’entreprise de charpente Cruard qui les a fabriquée dans son atelier ».
Basée en Mayenne, cette entreprise qui compte déjà 112 salariés est assez connue pour ses solutions sur mesure sur les chantiers, et la conception d’éléments spécifiques de charpente. La voûte de la chapelle a été assemblée du 1 au 12 juillet pour les bas-côtés, à partir du 14 pour la nef principale. « Ce sont deux ans et demi de préparation », détaille l’abbé. « La chapelle devrait être achevée pour Noël ».
Pour l’ameublement de la chapelle, les vitraux etc. « cela se fera doucement sur plusieurs années ». La construction du bâtiment coûte déjà 1,2 million d’€. « Il est prévu de mettre du mobilier en bois clair, notamment parce qu’il y a assez peu de fenêtres et que nous voulons garder la lumière ».
L’école recherche déjà un maître-autel, deux autels latéraux, des confessionnaux et des bancs en bois clair. Une extension de l’école est par ailleurs prévue. « Nous avons le permis, et les travaux devraient démarrer à la fin de l’année », précise l’abbé Lajoinie. Il s’agit de construire trois grandes salles de classes au rez-de-chaussée, et à l’étage sept chambres de six pensionnaires chacun, ainsi que de nouveaux sanitaires. De quoi accueillir, à terme, un lycée.
A l’image de toutes les communautés traditionnelles – comme celle de la chapelle Saint-François à Rennes – la Fraternité Saint-Pie X se développe. Indépendante de la hiérarchie romaine, mais pas en rupture avec le saint Siège, elle ne bénéficie pas du soutien des diocèses et réalise tout elle même, avec la générosité de ses fidèles. A Nantes, il est prévu de reconstruire l’église actuelle, trop petite et franchement vétuste – ce fut par le passé une usine de bobines, puis de chaussures.
Le chantier, qui coûtera près de 3 millions d’€, pourrait démarrer début 2017. A Besançon, la FSSPX vient d’acquérir pour 270.000 € l’ancienne chapelle des Visitandines, qui date du XVIIe. Ce beau bâtiment est désaffecté depuis longtemps – il a été réaménagé en amphi de la fac de lettres. Une chapelle neuve est aussi prévue à Rambouillet au sud-ouest de la région parisienne. En mars 2015, une vaste chapelle était aussi bénite et inaugurée à l’école Saint-Joseph des Carmes dans l’Aude ; après six mois de travaux, elle dressait fièrement son clocher-mur et ses cinq cloches.
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