15/06/2016 – 05H00 ‑ Nantes (Breizh-info.com) –Lundi 6 juin 2016 avait lieu à Nantes un concert attendu depuis des mois par bon nombre de mélomanes de la région. En effet, le groupe Beach House posait ses instruments à Stereolux pour le plus grand plaisir de leurs nombreux fans.
Un groupe phare de la « Dream Pop »
Beach House est un groupe américain de Dream Pop. Ce sous-genre du rock est aisément reconnaissable par un mélange de voix et de mélodies lancinantes, aériennes – presque féeriques. L’usage du synthétiseur y joue un rôle prépondérant.
Beach House est composé du guitariste Alex Scally et de la chanteuse et claviériste Victoria Legrand. Ils étaient accompagnés à Nantes de Skyler Skjelset (basse, clavier et chœurs – accessoirement membre du groupe Fleet Foxes) et de James Barone (batteur).
Créé il y a plus de 12 ans à Baltimore, le groupe est considéré comme une référence, notamment depuis le succès critique de l’album Devotion paru en 2008 comprenant, entre autre, le magnifique single Gila. En 2012, c’est leur superbe album Bloom qui a permis à ce groupe d’être connu et apprécié du grand public.
Preuve de cette popularité chez les amateurs de rock indé, une frange importante du milieu musical alternatif nantais était bien présente dans la salle. S’il restait encore quelques places à vendre à la billetterie avant le concert, la salle Maxi était bien pleine pour le spectacle offert par les Américains. A noter qu’il s’agissait d’un des seuls concerts donnés en France (avec Bordeaux, Toulouse, Nice et Paris) cette année.
De l’émotion et un souffle épique
C’est devant une salle Maxi déjà conquise que se présentent les membres de Beach House qui seront acclamés comme il se doit.
Victoria Legrand, habillée d’une longue robe bleue nuit liserée d’or aux manches, impose d’emblée sa présence et c’est dans une atmosphère quasiment mystique que le concert débute.
Les jeux de lumières et la scénographie sont parfaitement calculés afin que l’ambiance de la salle résonne avec celle des chansons délicieusement torturées du groupe.
Après les premiers morceaux, Victoria Legrand s’adresse en français à la salle pour saluer les spectateurs. Les premières notes de Gila résonnent et une lumière rouge tamisée créé une ambiance intimiste parfaitement adapté à la douceur de ce titre phare du répertoire du groupe.
Le public est à peine remis de ce bel instant de communion que c’est le titre Wishes (album Bloom) qui est magnifiquement interprété avec une montée progressive qui se clôture par une envolée sonore formidablement puissante, accompagnée de lumières stroboscopiques. La guitare furieuse d’Alex Scally et la batterie rageuse de James Barone donnent à ce titre une dimension épique bien éloignée d’un titre relativement calme dans sa version album.
Après Whises se succèdent plusieurs titres des différents albums. Les instruments des autres membres ainsi que les jeux de lumières se mêlent à la voix envoutante de Victoria Legrand dans une belle harmonie.
Le plus beau morceau de ce concert est joué peu de temps après. Il s’agit du sublime 10 Mile Stereo (Album Teen Dream) qui prendra une dimension supplémentaire sur scène.
Toutes les lumières s’éteignent et seul un projecteur blanc situé au niveau du sol derrière Victoria Legrand éclaire en contre plongée la chanteuse. Ce clair-obscur intimiste ne résistera pas à l’emballement des guitares et de la batterie. Alors que le rythme s’accélère, une nuée d’étoiles scintillantes s’illumine à l’arrière-plan et les lumières s’affolent tandis que l’ensemble des spectateurs nantais rentre en transe.
La dernière chanson, Myth (Album Bloom) est interprétée par Victoria Legrand avec une voix profonde dans une ambiance tamisée. Les jeux de lumières sont toujours au diapason de la musique et des flashs bleus illuminent la foule à chaque moment où les instruments et le morceau s’affolent.
Si le concert a été un peu court (1h30), ce fut un beau moment de musique. A l’image de leur sublime relecture de 10 Mile Stereo ou de Wishes, un concert de Beach House n’offre pas seulement une prestation convenue des titres de ses albums. Le groupe propose aux spectateurs une expérience épique grâce à des ajouts de guitare, de synthé et de percussions qui donne un corps nouveau à leurs titres.
Nicolas Serrand
Crédit photo : DR
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