Nantes. Les policiers dénoncent les violences anti-flics

18/05/2016 – 16H00 Nantes (Breizh-info.com) –Ce mercredi 18 mai, devant l’hôtel de police à Nantes avait lieu un événement plutôt inhabituel : une manifestation de policiers. Plus d’une centaine d’entre eux étaient réunis devant les bâtiments de Waldeck-Rousseau pour dénoncer les violences anti-flics perpétrées par les casseurs – d’extrême-gauche ou non – à chaque manifestation contre la Loi Travail. De nombreux syndicats policiers étaient représentés – plus de la moitié des policiers sont syndiqués – et se sont exprimés pour défendre leurs collègues.

La manifestation a duré à peine une demi-heure, à cause d’une météo très peu clémente. « Même les cieux sont contre nous ! » s’exclame, désabusé, un policier de la BAC. « Mais on tiendra ». Un autre remarque, « après la pluie de projectiles, la pluie de… pluie. Mais au moins, tous les services sont là, et même quelques CRS parmi ceux qui sont venus en renfort récemment », Nantes ayant reçu le renfort d’une centaine d’hommes.

Thierry Audouin, de la FPIP-CFTC, entend dénoncer « l’acharnement de certains casseurs contre la police. Ils n’ont rien à voir avec les manifestants. A cela s’ajoute la durée du mouvement, et le fait qu’il ne cesse de monter crescendo. Quand on voit qu’un policier s’est fait tabasser à coups de barre de fer, un autre s’est ouvert la main quand un projectile à éclaté dessus, un troisième s’est fait fendre le casque en deux par un pavé etc. on est très inquiets ». Il réclame « des moyens pour nous défendre. On doit interpeller, y en a marre des atermoiements, d’autant que les personnes qui nous attaquent sont connues et clairement identifiées. Il faut aussi pouvoir utiliser le flash-ball, contre les pavés qu’on nous balance, c’est de la légitime défense ». Il dénonce « une politique qui préfère qu’il y ait beaucoup de casse qu’un incident avec un blessé. Le problème, c’est que les casseurs se sentent impunis et ne cessent de casser, ça monte en puissance, et il va finir par en avoir, des blessés ».

Arnaud Bernard, pour Alliance Police, en a assez de « la violence constatée contre les forces de l’ordre depuis deux mois. Il y a 92 fonctionnaires de police blessés à Nantes, pour 350 sur l’ensemble du territoire national. A Nantes il y a donc un quart, même un peu plus (26%), des policiers blessés en manifestation en France depuis le début du mouvement contre la Loi Travail ». Le syndicaliste, qui dénonce « la présence de casseurs très bien organisés », demande « que la justice soit ferme » et que « les policiers aient des protections individuelles en plus grande quantité ».

Mickaël Evelinger, de l’UNSA-Police, entend lui aussi dénoncer ces « violences anti-flics qui font qu’on a énormément de collègues blessés. Ces manifestations sont devenues carrément anti-flics, les casseurs sont anti-loi, anti-tout. On veut une réponse pénale à la hauteur et des renforts. Certes on en a eu, mais ça ne suffit pas, le mouvement ne cesse de monter en violence ».

Stéphane Léonard, d’Unité-SGP Police, explique que « ce qui se passe, on le dit depuis le début, la violence devient de plus en plus importante. Nos collègues en sont fatigués. Quand on attaque la police, on attaque l’Etat qu’on défend. Nous, on veut une réponse radicale, pour que cette violence cesse ». Le syndicaliste dénonce aussi « le protocole signé le 11 avril 2016 par l’Etat avec Alliance-Police Nationale et l’UNSA-Police. Il doit aboutir à des augmentations de salaire de 103€ sur quatre ans pour un fonctionnaire de police, de 186€ sur trois ans pour les commandants et de 520.86€ pour les lieutenants et capitaine. C’est très en deça de ce que nous attendions puisque nous espérions une augmentation de six points. Alors que la police subit la violence quotidienne et prend des risques, nous restons déconsidérés par le gouvernement ».

Aux côtés des policiers et de leurs syndicats, de simples citoyens avaient eux aussi tenu à participer au rassemblement, malgré la forte pluie. L’un deux portait une pancarte merci à nos policiers. Il refuse de donner son nom, « mon nom importe peu, je suis un citoyen comme un autre, mais je tiens à remercier nos policiers ». La violence contre la police le révulse : «j’en ai marre de voir les policiers ramasser des bouts de pavés, des pots de peinture, n’importe quoi. Ils ne sont pas là pour se faire tabasser, c’est scandaleux de voir ça dans une démocratie ».

Du côté des personnalités politiques, pendant que Bruno Retailleau, président de la Région Pays de la Loire, se trouvait Place de la République à Paris, pour soutenir les policiers, Gilles Pennelle, président du groupe FN à la région Bretagne, était à Rennes, devant le commissariat de la Tour d’Auvergne, pour soutenir les policiers. Il était accompagné d’un autre conseiller régional, Emeric Salmon. « J’ai tenu à apporter aux policiers notre total soutien face aux casseurs d’Extrême Gauche et à ceux qui les soutiennent. Je constate que Madame Appéré, Maire de Rennes, et ses amis étaient absents de ce rassemblement citoyen et républicain. Quant aux élus « de la Droite et du Centre », ils brillaient par leur absence. Dans ces moments difficiles, chacun choisit son camp ! » a déclaré Gilles Pennelle.

Crédit photo : DR + Breizh-info.com
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